Bras de fer État-MFA : Personne n’est au dessus de la loi, martèle Stephan Toussaint

La posture du ministre des Sports est sans équivoque et prouve que le gouvernement n’est pas prêt à céder, quitte à écoper d’une éventuelle sanction de la FIFA

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Annuler l’enregistrement de l’association de Trianon par le Registrar of Associations et la mise en place d’un Caretaker Committee plus que jamais d’actualité

Le ministre des Sports, Stephan Toussaint, a annoncé la couleur, mardi, avec une déclaration forte concernant la situation de non-conformité de la Mauritius Football Association (MFA) par rapport aux lois du pays. Même si le Conseil des ministres réuni hier, n’a pas statué sur ce dossier, il est un fait que les intentions du gouvernement sont on ne peut plus claires. Quitte à ce que le football local écope ensuite d’une suspension de deux ans suivant la menace de la Fédération internationale de football associations (FIFA) le 20 décembre. Désormais, on parle de l’éventualité de ne plus reconnaître la MFA en tant qu’association sportive et ce, par le biais d’une action du Registrar of Associations. Idem pour ce qui est de la mise en place d’un Caretaker Committee sous la présidence d’un homme de loi très connu en marge de l’organisation prochaine des élections. D’autant que, dans certains milieux, on estime possible une synthèse des statuts de la fédération internationale et des lois du pays.

L’obstination de la MFA à ne pas faire l’effort nécessaire pour s’aligner sur les lois du pays avec de nouveaux statuts toujours considérés non-conformes par le ministère des Sports finira, tôt ou tard, par avoir raison du football local. Pire. Cette absence de collaboration pourrait même faire payer le prix fort à la discipline. La FIFA estimant qu’il y aurait eu ingérence d’une « tierce partie » dans les affaires fédérales d’un de ses membres. De son côté, le ministère des Sports maintient que la MFA n’est toujours pas au diapason de la Registration Act 1978 et de la Sports Act 2016, malgré les nouveaux statuts déposés le 6 septembre.

« Tou dimounn bizin respekte lalwa »

Stephan Toussaint a été, pour une fois, très ferme sur ce dossier en faisant comprendre à la MFA, que personne n’était au dessus de la loi. Il précisait d’ailleurs, lors de la semaine écoulée, « c’est inadmissible que la MFA persiste et signe à ne pas être en conformité avec la Sports Act 2016. » Alors même que les autres fédérations ont, ajoute-t-il, fait des efforts pour se mettre en conformité avec les lois du pays. Non sans oublier de préciser que la Sports Act 2016 est une loi qui a été votée à l’Assemblée nationale. « Nous avons eu des réunions avec le Registrar of Associations et la SLO (State Law Office). Nous avons même rencontré la MFA pour lui expliquer qu’il n’y a pas d’autres solutions que de respecter la loi comme tout le monde. Pena personn ki pli extra dan sa pey la. Tou dimounn bizin respekte lalwa », fait-il comprendre.

Le ministre a même lancé un ultime appel aux dirigeants de la MFA, afin qu’ils reviennent à la raison et ce, dans l’intérêt de la discipline. Même que le ministre a aussi appelé les joueurs, entraîneurs et présidents de clubs à demander à leur fédération de respecter la loi. Malheureusement et comme c’est très souvent le cas, cet appel semble être tombé dans l’oreille d’un sourd. L’association de Trianon étant accoutumé à agir comme bon lui semble et contre l’intérêt de la discipline !

Des solutions avaient été pourtant mises à la table des discussions lors de la rencontre du 9 janvier entre le ministère des Sports, le Registrar of Associations et la MFA. Des propositions émanant de différents bords avaient même été faites avant que l’association ne décide de jeter de l’huile sur le feu, dit-on, avec ce courriel jugé de révoltant et adressé dans l’après-midi du 9 janvier au ministère des Sports. Cela, en dépit de la déclaration de presse du président de la MFA, Samir Sobha, qui parlait, un peu plus tôt, de « rencontre intéressante avec le ministère…»

Le ministère des Sports a, lui, continué de se pencher sur les deux propositions, d’abord notamment celle du Registrar of Associations. Ce dernier a proposé de retirer l’enregistrement d’association sportive à la MFA avant que cette dernière n’en fasse une nouvelle, mais en tant qu’association normale. Ce faisant, elle ne pourra bénéficier d’aides financières de l’État.

Le ministère avait proposé de dissoudre l’actuel comité directeur et de procéder à la mise en place d’une Caretaker Committee comme le stipule les provisions de la Sports Act 2016. La MFA était, elle, pour la mise en place d’un comité tripartite pour travailler sur les amendements à apporter à ses nouveaux statuts avant la tenue des élections.
Désormais, ce sont les deux propositions du Registrar of Associations et du ministère des Sports qui sont d’actualité. La mise en place d’un Caretaker Committee est aussi évoquée avec insistance en vue de préparer les prochaines élections. D’autant que, dans les milieux concernés, on parle beaucoup de la possibilité d’accorder les violons, avec notamment, une dose de bonne volonté. Ce qui n’a pas vraiment été le cas avec l’actuelle MFA qui a très souvent fait preuve d’un manque d’inélégance à l’égard de ce même ministère et de Stephan Toussaint en particulier.

La MFA est ingérable

Deux cas flagrants en font du reste office de l’irresponsabilité même de cette association. D’abord sa décision de couper court aux discussions et de mettre un terme à la saison 2021/22, alors même que Stephan Toussaint cherchait, lui, une dérogation pour faire reprendre les activités ! Il y a eu, par la suite, la proposition de ne pas organiser celle de 2022/23 et que la MFA disait avoir informé le ministère des Sports. Sauf que ce dernier avait apporté un sévère démenti à cela !
Forcément dans ces conditions, la MFA était devenue ingérable, loin surtout d’épouser les règles d’usage que sont la transparence et la bienséance. Avec une incompatibilité sans pareille à collaborer avec les autorités locales, le gouvernement n’aura d’autres alternatives que de demeurer sur sa position et ainsi prendre des mesures en conséquence.

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