Fer labous dou…ek tir nou zi

Le budget 2024/25 a été présenté vendredi par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, avec des mesures qu’on connaît déjà par coeur. C’est du reste son dernier avant les législatives et, comme il fallait s’attendre, ce budget s’est découvert un visage électoraliste. “Si labous pa dou, abin,… zame li pou dou”.
Soyons cependant réalistes et honnêtes. Le gouvernement MSM a adopté un certain nombre de mesures ces dernières années, afin de soulager les plus démunis avec, notamment un salaire minimal nettement à la hausse. Cela, comme il l’avait promis et nombreux sont ceux qui en sont ravis tout comme nos aînés dont la pension est montée en flèche.
Il ne faut toutefois pas oublier et ce, comme nous l’avons précisé dans ces mêmes colonnes, dimanche dernier, que cet argent n’appartient pas aux élus, mais bien à nous, les contribuables. C’est comme ça, peu importe ce qu’en pense le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui déclare désormais “kont lor mwa ki zame mo pou tir zi lapopilasion” !
Si c’est bien le cas, qu’il nous explique alors comment l’Etat trouve cet argent pour satisfaire une partie de la population ? Alors que d’autres continuent à se mordre les doigts afin de pouvoir joindre les deux bouts. Aussi, qui finance ces milliards de roupies engouffrés par le métro qui fait désormais de la vie des automobilistes un enfer par le biais de ces embouteillages monstres ?
Et puisque nous parlons des automobilistes, ne sont-ils pas devenus des vaches à lait avec toutes ces taxes qui lui sont injustement imposées ? Cela, en tenant compte des baisses qu’il y a eu au niveau du prix du baril de pétrole à l’international, mais pas prises en considération. Qu’en est-il de ceux qui ont fait les frais de la révision du taux directeur par la Banque de Maurice ? Le PM a-t-il pensé un seul instant à ceux-là, à qui, non seulement “pe tir zot zi”, mais au-dessus desquels on a aussi suspendu une épée de Damoclès ?
Alors, qu’on ne s’y trompe pas messieurs. C’est bien de donner, mais faut-il encore que cela se fasse à l’échelle de la justice, sans pour autant que d’autres aient à payer les pots cassés. Ce qui n’est malheureusement pas le cas, tout comme en sport où les inégalités sont tout aussi criantes.
D’un côté, une poignée d’athlètes bénéficie individuellement de gros moyens pour atteindre l’excellence, ce qui est normal. De l’autre, la grosse majorité doit constamment se battre pour exister ! Et ça, ce n’est pas correct si on veut réellement passer au niveau supérieur.
Malheureusement, au ministère des Sports, on semble oublier que le progrès se doit d’être durable et non éphémère. Pour cela, il est primordial que les fédérations soient financièrement soutenues à la hauteur de leur performance, de leur stabilité, mais surtout de leur capacité à fonctionner dans la transparence.
Ce qui est très loin d’être le cas, puisque le Performance Agreement Form signé entre le ministère des Sports et les fédérations se révèle être un trompe-oeil. Si les conditions avaient été appliquées à la lettre, il est quasi-certain que certaines fédérations se seraient retrouvées sans le sou, à commencer par la Mauritius Football Association.
Sauf qu’au ministère des Sports, plus particulièrement le ministre Stephan Toussaint, est loin d’avoir compris que l’excellence repose sur toute une structure et plus important encore, sur des performances régulières. Cela, non seulement au niveau sportif et technique, mais aussi d’un point de vue décisionnel et financier.
Pourtant, ce ne sont pas les moyens qui manquent comme en témoignent ces fonds débloqués à la dernière minute après une intervention auprès du ministère des Finances pour financer la totalité des qualifiés aux récents Mondiaux de para-athlétisme de Kobe (Japon). Le PM s’est aussi montré généreux à l’égard de ceux qui y ont brillé.
En revanche, à l’inverse, les grincements de dents ne cessent de se faire entendre venant, notamment, de ceux qui sont pourtant productives ? Là où on prêche malheureusement trop souvent dans le désert.
Le sport ne peut-il donc pas, dans ce contexte, profiter des taxes exagérées qu’on nous impose sur l’essence ou encore celles payées au gouvernement par le biais du loto ? Malheureusement, la solution ne nous appartient pas, mais bien à ceux qui ont été élus pour nous gouverner en toute impartialité !

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Jean-Michel Chelvan

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