Le koukouroukoukou de Sanna…

Sanna Marin, la Première ministre de la Finlande, a dû venir s’expliquer et se soumettre à un test pour établir si elle n’avait pas consommé de la drogue durant une soirée festive tenue en privé. Elle a reconnu avoir bu de l’alcool, mais a affirmé n’avoir jamais touché à la drogue. Un scandale a éclaté dans ce pays suivant cette soirée, qui est celle du koukouroukoukou de Sanna, un peu comme la petite soirée du ministre de la Santé Kailesh Jagutpal durant les restrictions sanitaires.

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La jeune PM de la Finlande, 36 ans, a été très critiquée pour son comportement, certains jugeant même que l’image qu’elle projette n’est pas en adéquation avec le poste qu’elle occupe. La cheffe du parti social-démocrate n’a ni volé ni tué personne. Et elle n’a même pas bousculé quelqu’un. Contrairement à l’une des nouvelles coqueluches du MSM du nom désormais célèbre de Kenny Dhunoo.

Le député réalisait déjà ses dernières frasques en Inde lorsqu’une vidéo est venue le montrer en train de bousculer un infirmier de la clinique Wellkin de Réduit. Des images nettes et claires et surtout éloquentes. Et quelle réaction jusqu’ici? Des explications comme a dû en fournir Sanna Marin. Bien qu’elle n’ait commis aucun délit si ce n’est d’avoir été un peu désinvolte.
Non, s’ils sont prompts à trouver la paille dans les yeux de leurs adversaires, ils feignent de ne pas voir la poutre qui leur obstrue la vue. Ils font le dos rond en espérant qu’un nouveau fait divers viendra chasser ces terribles images d’un député du MSM poussant violemment un infirmier. Ni Pravind Jugnauth ni Steve Obeegadoo, eux qui ont parlé de tout et surtout de rien à un congrès sous la présidence de Kenny Dhunoo, n’ont eu le moindre commentaire sur cette affaire.

En guise d’explications, on n’a eu droit qu’à celle d’une autre nouvelle gloire du MSM, Vikash Nuckcheddy. Selon ce dernier, Kenny Dhunoo aurait été “surmené” à ce moment-là, d’où son geste brutal vis-à-vis d’un membre du service hospitalier de Wellkin.Si l’on comprend bien les explications de ce monsieur, un parent accompagnant un enfant ou un proche malade nécessitant des soins urgents pourrait demain plaider le “surmenage” après avoir agressé un infirmier ou un médecin… et s’en tirer à bon compte ! Allons…
Le député du MSM a, en plus, commis un autre délit. Celui de ne pas avoir porté de masque, alors même que c’est obligatoire dans les hôpitaux, les cliniques et autres centres de soin. Il ne pourrait s’en tirer à si bon compte. D’autant que des cas révoltants de non-port du masque ont scandalisé l’opinion.

On pense là à ces étudiantes, qui avaient enlevé leur masque pour manger leur dholl puri en public, qui ont été verbalisées et à ce vieil homme qui en avait fait de même pour pouvoir retrouver la respiration à l’aide de sa pompe et qui a été pris en contravention. Ou encore à ce type qui avait été appréhendé dans l’enceinte privée du centre de retraite St-Ignace à Rose-Hill, malgré les protestations du prêtre responsable du lieu.
Devant la loi, il y a, en principe, une seule catégorie de justiciables, mais à l’île Maurice du MSM et de ses suiveurs, seuls les citoyens lambda et les opposants ont droit à la persécution policière et à la sanction implacable de la justice. Kenny Dhunoo a commis un délit encore plus grave que celui d’avoir omis de porter son masque dans un centre de soins où les miasmes peuvent facilement se transmettre : celui d’agresser un infirmier dans l’exercice de ses fonctions.

La police aurait déjà dû se saisir de l’affaire, l’agression étant caractérisée et soutenue par des images sans équivoque. Elle n’a rien fait depuis la diffusion de la vidéo explicite. Maintenant qu’il y a une plainte officielle logée par un citoyen, on s’attend à ce que les procédures suivent leur cours et qu’elles soient aussi rapides, comme, par exemple, dans le cas du bungalow des Jugnauth à Baie du Tombeau, qui a eu le malheur d’être l’objet de jet de pierres de quelques jeunes fainéants. Ou celui du voleur de litchi chez l’ancien commissaire de police Mario Nobin, condamné à six mois de prison, le jour même du délit.

On a entendu ici et là qu’il suffirait de présenter des excuses et que le dossier pourrait ensuite être clos. Non ! Un acte criminel, tel que défini dans le code pénal, reste un acte criminel. Il n’est pas question de minorer la portée de l’incident. Qu’il soit Mauricien, Indien ou Bangladais, un travailleur ne peut pas être agressé sur son lieu de travail. Tout contrevenant doit être traduit devant la justice.

L’autre choquante incongruité de ce dossier concerne le rôle de Wellkin, l’employeur de l’infirmier étranger agressé. Le communiqué émis par la direction de cet établissement est un vrai gag. À conserver, si on veut citer un exemple de ce qu’il ne faut pas faire pour essayer de plaire aux puissants. Il y est question, en même temps, de “règlement à l’amiable” et d’une enquête indépendante.
On ne sait pas si le fait d’avoir acquis l’ancien hôpital Bramwell de Dawood Rawat à prix discount autorise le nouveau propriétaire à prendre des libertés avec les lois, mais ce n’est certainement pas une raison pour ne pas protéger un employé qui ne faisait que le travail qui lui est assigné. La clinique aurait-elle accepté un “règlement à l’amiable” concernant un acte délictueux si c’était un citoyen ordinaire qui s’était retrouvé à la place de l’indélicat Kenny Dhunoo ?

Lorsque tout aura été dit sur cette affaire, lorsqu’on aura oublié la lettre “anonyme” contre l’ancienne Présidente de la République qui porte une signature parfaitement identifiée et les frasques des agents du pouvoir, il faudra s’arrêter à la question essentielle: celle de la responsabilité personnelle de Pravind Jugnauth dans ces scandales qui se succèdent en cascades.
Atann ou pou gété ? Ine fini gété là ? Que ce soit le Loudspeaker, ses conseillers, ses députés et ses ministres, à la fin du jour, c’est celui qui les a nommés et qui les maintient à leurs postes, malgré leurs incartades, qui doit répondre. Avant de penser à “nettoy” les journalistes, prenez votre balai et commencez d’abord à netttoyer devant votre porte !

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