Le monde sur les genoux

Il suffit de regarder les nouvelles vagues de la pandémie qui sévit un peu partout dans le monde pour comprendre que le monde va mal. Nous sommes témoins de beaucoup d’angoisse, de tristesse, de peur et de découragement. Nous avons du mal à nous sortir de cette catastrophe planétaire qui semble nous poursuivre sans relâche, nous collant à la peau, alors que nous avons probablement, tous, une réaction épidermique rien qu’en entendant le mot Covid. Les sirènes des ambulances, auparavant rares, retentissent à toute heure, confirmant la gravité de la situation.

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Ce qui est grave aussi, c’est de se rendre compte, aujourd’hui, que les chiffres officiels des contaminations ne reflétaient pas vraiment la réalité. Ce qui est choquant, c’est que notre pays, qui brandissait fièrement un drapeau Covid Safe au début de l’année, n’était, en fait, pas tout à fait safe. Il l’est encore moins en cette fin d’année.

Nous avons été bernés d’illusion pendant que les cas positifs se propageaient sournoisement. L’état des choses est bien dur à accepter, tant il nous échappe et nous éclate, comme une claque, en pleine face. Il ne nous reste plus qu’à supporter et affronter les événements et s’armer de résistance. Les gens s’essoufflent alors qu’un souffle d’inquiétude plane. Nous perdons dramatiquement des concitoyens, pendant que les touristes perdent confiance. Notre service de santé est à bout de force dans ce petit bout de paradis… au bout du monde. Quel désastre ! Quel désarroi ! Devant ces scènes quotidiennes dramatiques que vivent tant de Mauriciens actuellement, nous sommes assaillis par tellement de questions qui traînent dans notre tête à l’affût de réponses qui resteront pour la plupart sans réponse.

Nous n’avons pas de choix et devons absolument traverser ce présent imposé pour construire, clopin-clopant, notre avenir. Avenir fragile, certes, tant il nous est impossible de prévoir quoi que ce soit. Même notre aujourd’hui s’écrit timidement en pointillé ! L’inconnu, l’incertitude, l’imprévu et la vulnérabilité sont devenus notre quotidien et peuvent nous faire vaciller ! Mais, de grâce, ne nous décourageons pas.

Par ailleurs, alors que nous sommes en pleine crise au niveau national, les effets secondaires néfastes se font également sentir dans divers autres domaines : foyers, emplois, santé mentale, éducation, prix… Ça explose de partout ! Ne capitulons pas et rassemblons nos forces pour donner du sens à chacun de nos gestes, à chacune de nos paroles. Recherchons plutôt à nous unifier au lieu de nous éparpiller et cherchons à nous pacifier les uns avec les autres.

Il est vrai que nous sommes terrassés, abîmés, épuisés ! Notre vie est devenue comme des éphémérides. Chaque jour, on effeuille un peu de notre force, notre solidarité, notre courage et nos ressources, tout comme ces feuillets qu’on détache sur le calendrier, jour après jour. Mais soyons encore reconnaissants que chaque matin, à l’aube, de nouvelles réserves d’espoir nous sont données pour faire face à ce jour nouveau.

Nous ne pouvons voir la vie en rose pour l’instant et devons miser sur le réalisme pour pouvoir avancer la tête bien sur les épaules. Ne nous laissons surtout pas duper par le relativisme qui nous mène, lui, vers une désappropriation insupportable de ce qui se vit au cœur même de l’être humain. Voyons la vie avec un cœur de juste et de compassion, avec un regard de compréhension et de discernement doublé d’une volonté de fer à toute épreuve.

Il est vrai que nous sommes impuissants devant l’invisible virus, ce qui devrait nous rendre plus humbles ! Nous ne sommes pas grand-chose et sommes tout à la fois. Nous devons en effet rester humbles, mais pouvons, également, être admiratifs de ce que nous sommes. Ne fuyons devant rien, affrontons tout. Le monde a besoin de nos mains, de notre intelligence, de notre raison et de notre volonté pour avancer et permettre les avancées scientifiques.

Loin de moi les beaux mots creux. Loin de moi les mots inutiles ou futiles. Je regarde au loin, là où naissent les vagues, et je vois la quiétude qui précède le déferlement. Je scrute encore plus loin, là où la première étoile scintille, et je devine cette lumière qui nous portera un peu d’éclairage. J’écoute le son du silence, à la fois reposant et pesant, et je me rends compte que loin de nous est le pouvoir de vaincre le virus seuls.

Le monde vit dans la crainte, cela est un fait. Il vit aux dépens de trop nombreuses vagues déferlantes qui sont comme autant d’épées de Damoclès sur notre tête. Le monde est sur les genoux, cela est une réalité. Nous sommes si écrasés par la situation que nous subissons, que nous ne pouvons aller plus bas que cela. Nous n’allons pas rester des victimes et des prisonniers tenus en otage et nous laisser abattre. Choisissons de relever la tête et de nous mettre debout. Allez, reprenons courage !

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