LES COULISSES DE L’ANTI-JUDO

Que faut-il que ces clubs fassent pour parvenir enfin à obtenir leur renouvellement d’affiliation auprès de la Fédération mauricienne de judo (FMJ) ? Cette éternelle question demeure malheureusement sans réponse. La clé de l’énigme étant en possession des membres de cette fédération ! Car, quatre ans après, 12 clubs, dont deux membres fondateurs de la FMJ, ne savent toujours pas pourquoi leurs demandes — somme toute légitime — restent lettre morte. Face à cette posture révoltante, ces clubs envisagent de se tourner vers le Tribunal arbitral du sports (TAS) de Lausanne en Suisse. Le dernier recours susceptible de leur permettre de rééquilibrer la situation et de retrouver leur légitimité au sein de la fédération. Car, pour l’heure, ils n’existent pas, sportivement parlant !

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Et pourtant, ces mêmes clubs sont pleinement en conformité avec la Registration Act 1978 et la Sports Act 2016 ! Contrairement à la Mauritius Football Association, mais qui jouit tout de même à nouveau des infrastructures appartenant à l’État et du Regionalization Grant. Preuve que notre pays repose malheureusement sur un développement à deux vitesses et où la politique de deux poids, deux mesures, est devenue une culture. La démarche de la FMJ mérite d’être dénoncée et à juste raison d’ailleurs. Cela, en l’absence d’un document ou d’une déclaration officielle de son président, Josian Valère, pouvant expliquer, voire même soutenir, une telle posture, qui plus est, contraire aux valeurs et principes associés au sport. À tel point que, désormais, les clubs pénalisés ont été contraints d’envisager un recours au TAS, afin que justice leur soit rendue. Cela, devant l’incompréhension en tenant compte des valeurs véhiculées par cette discipline que sont, entre autres, l’honneur et le respect. Donc contradictoire au modus operandi de la FMJ qui frise, lui, la discrimination sans pour autant que personne ne s’en soucie !

De quoi certains à la FMJ ont-ils alors peur ? Du nombre d’exclus qui, à n’en point douter, constitue cette majorité tant redoutée et capable surtout de contrarier les plans de certains à l’heure des élections ? Cela, en a tout l’air. Ce qui est aussi certain c’est que ce traitement défavorable est contraire à la Sports Act 2016. Sauf pour certains qui ont décidé de faire la sourde oreille. À commencer par les membres de la FMJ et pire, le ministre des Sports, Stephan Toussaint, qui ne semble pas faire grand cas de ces affi liations en souffrance et ce, pour des raisons qui nous échappent ! Somme toute, trouve-t-il normal la situation dans laquelle se retrouvent ces clubs depuis quatre ans ! Au point de demeurer étrangement silencieux face à cette récente sollicitation de rencontre, dans une ultime tentative, de ramener la FMJ à la raison et la pousser à faire surtout preuve de bonne foi en agissant de façon sportive.

Malheureusement, M. Toussaint semble avoir d’autres priorités que de veiller à ce que les droits des clubs et de ses sportifs soient respectés. En revanche, un offi cier de son ministère a trouvé à dire à ces clubs de contacter…la FMJ ! Si ce n’est pas une insulte à l’intelligence des dirigeants et des judokas des clubs concernés, alors cela y ressemble étrangement. N’est-il pas le rôle du ministre d’amener la FMJ à la table des discussions pour solutionner une fois pour toutes ce problème ? Le ministère des Sports l’a certes fait en novembre 2021. Sauf que les dirigeants de la FMJ avaient, à l’époque, évoqué une indisponibilité. Depuis, on s’est contenté de cette excuse, sans pour autant prendre la peine de convoquer une nouvelle rencontre, plus d’une année après !

Non sans oublier ces clubs qui n’ont pas été invités à participer à la formation des cadres qui se serait tenue dimanche dernier ! Le ministre Toussaint et les membres de la FMJ jugent-ils cela normal et correct ? Alors que ces mêmes cadres ont la responsabilité de former des sportifs pour alimenter les sélections nationales et faire ensuite briller le quadricolore. Aussi, il faudra qu’on nous explique le pourquoi de la non-présélection, à ce stade, de Pascal Laurent (-60 kg) et d’Anne-Laure Larcher (-78 kg) en vue des Jeux des Iles de l’océan Indien. Eux qui ont pourtant brillé au tournoi international de St-Denis, en février, à La Réunion. Cela, en l’absence…des présélectionnés qui forment le groupe entraîné par la Head Coach, Priscilla Chery !

Certes, il n’est pas de notre rôle de venir contester technique. Mais au moins, Priscilla Chery pourra nous dire sur quelle critère Pascal Laurent et Anne-Laure Larcher ne méritent-ils pas plus leur chance qu’un autre judoka qui n’a pourtant pas participer à une compétition à l’étranger depuis plusieurs mois ! Si ce n’est que leurs clubs font partie de ceux qui attendent le renouvellement de leur affi liation depuis quatre ans. Le TAS a donc été saisi d’un dossier qui est malheureusement resté trop longtemps en suspens. D’une part, par le move anti-sportif de la FMJ et d’autre part, par l’absence inquiétante de réaction de Stephan Toussaint. Espérons que le TAS agira, lui, dans toute sa sagesse, afi n que justice soit enfi n rendue.

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