Lespwar finn tom dan dilo…

À un moment ou un autre, il faudra qu’on arrête de prendre ce si doux Mauricien — dont nombreux peuvent même être comparés à des agneaux — pour un imbécile. Un malheureux électeur, très souvent incrédule et ô combien adulé par les politiciens de tout bord, surtout à l’approche des législatives.
Après la saison des amours, ce sera le retour brutal à la réalité, sauf pour quelques privilégiés ! Il n’en restera alors que le goût du prochain budget MSM concocté “dan lakwizinn”, somme toute à visage électoraliste, avant un retour à “letan margoz”, justifié par toute sorte de prétextes et quelqu’en soit le vainqueur. Le Mauricien aura alors retrouvé la place qui lui est sienne, celle de faire-valoir.
Cette réflexion s’impose en tenant compte de tout ce qui se passe dans le pays et plus particulièrement à l’Assemblée nationale. Là où la population aurait dû pourtant avoir des réponses sur un nombre incalculable d’interrogations. Malheureusement, cette plate-forme démocratique a perdu de sa valeur depuis l’arrivée de ces incessantes “I order you out”. Forcément depuis, tout porte à croire que le Parlement a pris des allures de cirque et on croirait même voir défiler des funambules, jongleurs et autres clowns !
Pourtant, un brin de sincérité aurait suffi pour éclairer la population et dissiper cette montagne de doutes. Sauf que le pouvoir, en dépit du fait d’être rémunéré des fonds publics — donc de ces mêmes électeurs — a choisi de faire les choses autrement. Quitte à ne pas agir dans la transparence, privant ainsi le pays d’avancer dans la modernité au lieu de privilégier les principes de la bonne gouvernance susceptibles de mettre notre jeunesse sur de bons rails.
Malheureusement, il est de coutume, chaque mardi, de sortir toutes sortes de palabres sur l’opposition et dont on n’en à qu’à faire. Nous, ce qui nous intéresse, ce sont des réponses concrètes et plausibles et ça, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, ne l’a pas compris. Ses ministres, eux, ont bien retenu la leçon. La preuve: Dorine Chukowry, ministre du Commerce, a refusé de donner la raison pour laquelle le prix d’un médicament essentiel au traitement du cholestérol est six fois plus cher qu’en Afrique du Sud !
Voyez-vous, c’est à cela qu’on y est habitué toutes les semaines et comme nous le disons souvent, faute d’une autorité, c’est sur une pente descendante que le pays s’engage. Idem en sport où on nous balance régulièrement ce qu’on veut nous faire entendre sans pour autant prendre la peine de s’appesantir sur les vrais problèmes.
Ainsi, le ministre des Sports, Stephan Toussaint a déclaré, mardi au Parlement, qu’Horizon Paris olympique et paralympique de l’élite (HOPE) a dépensé près de Rs 20M sur quatre ans pour 22 bénéficiaires. Sauf que ce calcul est loin de nous convaincre contrairement aux ambitions affichées lors du lancement de cette structure en février 2020 à la veille des restrictions sanitaires.
Certes, nos sportifs ont été privés de compétitions à l’étranger pendant une année pour cette raison. Mais qu’en est-il cependant des Rs 10M identifiés annuellement par le gouvernement ? Dans ce contexte, HOPE ou Horizon 2024 — appelez cela comme vous le voulez — n’aurait-il pas dû totaliser Rs 40M rien que de l’État ?
Que s’est-il finalement passé pour qu’on se retrouve aujourd’hui qu’avec des dépenses de Rs 20M seulement ? Est-ce à dire que le gouvernement n’a pas tenu parole ou est-ce HOPE qui n’a pas été en mesure de convaincre le secteur privé de soutenir le projet ?
Est-il aussi bon de souligner qu’il était question que chaque bénéficiaire soit soutenu à hauteur de Rs 1.5M maximum par année ? En se basant sur trois ans, on relève une moyenne de Rs 300 000 par athlète ? Forcément, des questions s’imposent même s’il faut reconnaître qu’une poignée ont été jusqu’ici correctement soutenus comme en témoigne le document déposé par Stephan Toussaint à l’Assemblée nationale.
Ce qui est aussi important de rappeler, c’est que d’autres athlètes font le pied de grue pour être soutenus, alors qu’ils sont pourtant sur la même chaîne de production, susceptible d’alimenter l’élite du sport mauricien. Eux, contrairement aux millions de roupies gaspillés à d’autres niveaux, doivent remuer ciel et terre pour espérer participer aux compétitions internationales !
La preuve: des tireurs en kick-boxing ont dû mettre la main à la poche pour participer à la Coupe du monde, comme c’est aussi souvent le cas en boxe française. Les sourds muets ont, eux, dû faire une croix sur les Mondiaux de futsal au Kazakhstan. Il leur fallait Rs 1.7M afin de pouvoir prendre l’avion mercredi, mais le ministère des Sports a dit non !
C’est dire qu’ils sont nombreux les sportifs qui font les frais de cette politique décousue, si ce n’est à l’avantage de certains rusés et de leur chatwa. La question est de savoir si l’avenir sera meilleur dans l’éventualité d’un changement de gouvernement ? Il ne reste qu’à espérer, car comme dirait-l’autre, l’espoir fait vivre…!

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