Never start something you can’t stop

Malgré le fait que le Premier ministre ait refusé de répondre à la question, il était évident que le MSM et ses alliés ne peuvent se permettre d’aller aux municipales. La claque retentissante que les citadins s’apprêtent à leur donner pourrait inspirer l’ensemble des électeurs pour les prochaines générales.

- Publicité -

Incapable d’affronter l’électorat urbain, qui a de nombreux comptes à régler : des travaux du métro à l’échec du système éducatif, sans oublier le prix de l’essence, pour ne mentionner que quelques uns des griefs, le gouvernement a choisi de renvoyer les municipales. Alors que tous savent que le gouvernement craint la déculottée, un de ses ministres, celui de la Culture, prétend que le renvoi des municipales et la prolongation du mandat des conseillers de deux ans a été décidé parce «  qu’il est temps d’apporter une réflexion en profondeur sur la manière d’opérer des collectivités locales. » Il a donc annoncé l’institution d’un comité ministériel pour travailler sur ce dossier en ajoutant « Il est important aujourd’hui de débuter une réflexion en profondeur sur le fonctionnement de nos collectivités locales. » Sur ce dernier point le ministre a raison : le loi sur les collectivité locales est dépassée, tout comme les conseillers qui sont censés les appliquer. Mais est-ce qu’en maintenant pour deux années encore un système «  dépassé » qu’on va le reformer ? Surtout que la prolongation arrive à quelques semaines de la date fixée pour les municipales. Le ministre devrait trouver une autre personne pour écrire ses discours, s’il veut échapper au ridicule.

Le même conseil s’applique au Premier ministre après son «  exploit » de mardi dernier au Parlement. Ce n’est pas la première fois que Pravind Jugnauth se lance dans des opérations com censés lui faire marquer des points contre ses adversaires et qui finissent par se retourner contre lui. Des opérations coms concoctées par les chefs de lakwizinn qui ne sont en fait que des laveurs de vaisselle sale. Mardi dernier, ils ont élaboré une « stratégie »:utiliser les questions de back benchers orange pour attaquer les adversaires et celui qu’ils redoutent le plus Navin Ramgoolam. C’est ainsi qu’un député orage, dont on ignorait pratiquement l’existence, a interrogé le Premier ministre sur le contenu d’un sac qu’on avait trouvé dans le coffres forts de Navin Ramgoolam, en 2015. Comme s’il n’attendait que ça, salivant comme un toutou en rut, le Premier ministre a détaillé le contenu du sac : des pilules, des comprimés, des fortifiants de remises en forme. Pravind Jugnauth s’est lourdement appesanti – comme à chaque fois qu’il fait des allusions graveleuses – sur le fait que certains de ces comprimés pouvaient être utilisé comme stimulant sexuel. Ce qui a provoqué des applaudissements de ses députés, visiblement excités par la réponse de leur leader. Mais la réponse ,qui a fait applaudir les députés chatwas, a été condamnée par les Mauriciens comme étant une attitude méprisable et indigne d’un premier ministre. Pravind Jugnauth a été ridiculisé et traité de tous les noms alors que Navin Ramgoolam passait pour une victime !

Mais il semblerait que du côté du MSM on a déjà oublié la claque que son leader vient de se prendre au Parlement. On annonce que mardi prochain le député Kenny Dhunoo – qui s’est fait connaître pour avoir agressé un infirmier indien dans une clinique – va interroger le Premier ministre avec une autre question plantée contre Navin Ramgoolam. Le député de Curepipe veut connaître le nombre de missions à l’étranger entreprises par Navin Ramgoolam et leurs coûts, ainsi que la composition des délégations, lorsqu’il était Premier ministre de 2005 à 2014. Le député-questionneur semble avoir oublié que le MSM fit partie du gouvernement dirigé par Navin Ramgoolam de 2010 à 2011 et qu’il est probable que ce dernier ait été accompagné de ministres MSM lors de ses missions. Mais il semblerait aussi que le député Dhunnoo, aujourd’hui MSM, ait également oublié qu’a l’époque il était membre et supporter actif du PMSD, qui était en alliance avec… Navin Ramgoolam. Les photographies et les messages de Kenny Dhunoo aux côtés du leader du PMSD ont commencé à être publié sur les réseaux sociaux. Gageons que la réponse à sa question plantée sur Navin Ramgoolam va les faire augmenter et montrer de lui des images et des messages démontrant sa capacité a jouer au caméléon politique.

Comme le dit si bien le proverbe anglais «  never start something you can’t stop ! » Si Pravind Jugnath avait respecté cet adage, il ne se serait pas fait traiter, cette semaine, de Bye Looké ou de Peeping Tom !
Jean – Claude Antoine

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour