Temporairement hors service !

Le président de l’ASPL 2000, Anwar Elahee, a eu raison de faire cette réflexion intéressante, mais surtout sur un ton très désolant dans nos colonnes, dimanche dernier : « Est-ce que le football existe toujours à Maurice ? » Ce qui ressemble à une boutade pour certains est, malheureusement, la triste réalité à laquelle le football local est confronté ces dernières années et encore plus ces derniers mois.

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Cette semaine toutefois, un évènement important attend le football local dans un contexte très particulier. Le Club M entamant sa campagne africaine lors des préliminaires de la Coupe d’Afrique des Nations de 2023 avec l’avantage de disputer ses deux matchs face à Sao Tomé-Et-Principe à Côte d’Or. Ce pays ne dispose pas de stade homologué par la Confédération africaine de football (CAF).

Un fait interpelle cependant à l’approche de ce grand rendez-vous. Sur quoi repose concrètement le Club M, considéré comme la vitrine même de notre football ? Eh bien, cette structure est tout simplement en lévitation ! Et pour cause ! Cela fait deux ans que le sport roi est à l’arrêt, alors qu’ailleurs, le monde du football a fait pression pour que les choses retournent au plus vite à la normale.

Après une première saison 2019/20 arrêtée brutalement et sans conviction en raison du Covid-19, la suivante avait, elle, été mise, sous respiration artificielle un certain temps pour la même raison. La MFA décidant ensuite de se la jouer solo ! La preuve: l’arrêt définitif et unilatéral de cette saison, au moment même où le ministère des Sports, dont le ministre Stephan Toussaint en particulier, s’était engagé auprès de son gouvernement, afin de permettre aux clubs de terminer la saison !

Depuis, c’est le calme plat à Trianon. À tel point, que la communication ne passait pratiquement plus concernant la reprise jusqu’à hier !  En effet, si la fin du mois de mars avait été évoquée dans un premier temps, par la suite, la MFA a décidé de ne pas organiser la saison 2021/22 et de passer directement à la suivante à partir de juillet prochain !

Aucun communiqué officiel émanant de la cellule de communication de la MFA pour faire état d’une décision de cette importance. Par contre, la nouvelle est annoncée en primeur par Samir Sobha dans le journal attitrée de la fédération ! Le ministère des Sports, apprenons-nous, a même été déjà informé et une réponse attendue, alors que des clubs, sans qui la MFA n’existerait même pas, disent ne pas être au courant !

En somme, c’est le retard inexplicable mis par le gouvernement à donner son accord pour une reprise des compétitions qui serait à la base de cette décision. Mais a-t-on au moins pris la peine d’en discuter avec les clubs avant d’opter pour cette décision ?

Ce qui est aussi désolant, en sus des scandales dans lesquels cette fédération s’est empêtrée, c’est l’incompréhensible tolérance du ministère des Sports à ne pas sanctionner le comité directeur que préside Samir Sobha ! On se passera de tout ce qui est dit sur la place publique, mais on questionnera tout de même la position de Stephan Toussaint sur un dossier spécifique. Lui qui se plaît trop souvent à jouer la carte de l’ingérence même quand ce n’est pas nécessaire.

Le ministre des Sports avait pourtant une opportunité en or pour faire preuve d’autorité, mais il ne l’a pas fait ! Il aurait pu s’appuyer sur les faits rapportés et sanctionnés par la « Disciplinary Committee » de la FIFA dans l’affaire Cercle de Joachim. Ce même Cercle de Joachim, représenté par Samir Sobha, président de la Fédération ! Personne n’aurait pu alors venir parler d’ingérence dans un tel contexte puisque la fédération internationale de football a elle-même sanctionné ces écarts.

Au lieu d’agir et de réagir, Stephan Toussaint a préféré souffler le chaud et le froid. Eh bien, voilà où nous en sommes aujourd’hui M. le ministre ! Voilà comment ce qui a été construit dans le passé part graduellement en fumée. Et dire que le football mauricien fut, un temps, une vraie machine de guerre au niveau de l’Océan Indien, au point même de valider une participation historique à la Coupe d’Afrique des Nations de 1974 au Caire. La seule à ce jour, malheureusement, alors que les Malgaches et les Comoriens se sont relayés successivement pour faire honneur à la région et par conséquent, honte à notre football.

En l’absence de décisions fortes et courageuses, le sport mauricien commence à glisser sur la mauvaise pente. Récemment du reste, Stephan Toussaint n’a pas été en mesure de s’affirmer sur le dossier lié à l’organisation des élections à la Fédération mauricienne de judo. Désormais, ce sera au juge en chambre de donner son « ruling » après avoir écouté, ce mercredi 23 mars, les explications de la FMJ, suivant l’injonction émise à la demande de Joseph Mounawah, vice-président de Cassis Fraternel Judo Club. Cela, pour décider si les élections, initialement fixées au 9 mars, pourront être organisées prochainement ou pas.

D’autres disciplines, à l’image de l’haltérophilie, se retrouvent aussi dans la mélasse avec une polémique engendrée autour des élections tenues fin décembre et contestées tout de suite après. En cause, malheureusement, une Sports Act 2016 que certains peinent toujours à respecter ! À qui la faute ? C’est l’importante réflexion à laquelle Stephan Toussaint et ses hauts cadres gagneraient à s’y pencher avant qu’il ne soit trop tard.

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