RECONVERSION: Bruno Julie aspire à une carrière d’entraîneur

La page est définitivement tournée. A 34 ans, et après une carrière des plus fructueuses, Bruno Julie range ses gants. Pas question d’entamer l’aventure chez les pros. Le boxeur, qui a sans doute écrit la plus belle page du sport mauricien avec cette médaille de bronze acquise aux Jeux Olympiques de Beijing, se destine désormais à une carrière d’entraîneur. L’occasion de partager son savoir avec les plus jeunes.
Au Maroc en avril dernier lors du tournoi qualificatif continental, Bruno Julie avait vu son rêve d’une nouvelle participation olympique s’évanouir. Dès lors, il était pleinement conscient que son itinéraire chez les amateurs était achevé. Reste que sa passion pouvait encore le pousser à évoluer chez les pros. Toutefois, il a décidé de jeter l’éponge. «Je suis saturé. Je me suis beaucoup privé au cours de ma carrière pour parvenir au plus haut niveau. Puis, j’ai également été miné par des blessures. Non, pas question d’envisager une nouvelle carrière».
De ce fait, Bruno Julie maintient la forme en s’entraînant avec ses coéquipiers de la présélection nationale. Et ce, en attendant de suivre un cours qui lui permettra d’embrasser une carrière d’entraîneur. «Ce sera une façon de demeurer dans le milieu, tout en partageant mes connaissances», estime-t-il. Ses héritiers pourront-ils suivre le même cheminement glorieux ? Il n’empêche que celui qui avait été surnommé ’The Mauritian Magician’ gardera un souvenir indélébile de son exploit de Beijing. «Ce fut assurément le plus grand moment de ma carrière. Je m’étais donné à fond pour me retrouver sur le podium et j’avais atteint mon objectif. Certes, j’aspirais à me retrouver en finale, mais cette médaille de bronze valait une médaille d’or».
Au cours de cette carrière longue d’une vingtaine d’années, Bruno Julie a connu d’autres moments de gloire. Notamment aux championnats d’Afrique, aux Jeux   d’Afrique, aux championnats et aux Jeux du Commonwealth, aux Jeux de la Francophonie et aux Jeux des îles entre autres. Néanmoins, le fait de n’avoir pu se retrouver sur un podium mondial lui est resté au travers de la gorge. Lors des championnats du monde à Chicago en 2007, il affirme qu’il avait le potentiel voulu pour damer le pion aux ténors de la catégorie -56 kg. «J’avais réalisé un parcours honorable pour parvenir aux huitièmes de finales. Toutefois, des erreurs d’arbitrage ne m’ont pas permis de viser plus haut. Cela constitue encore une énorme déception, car c’est la seule médaille qui manque à mon palmarès».
Une carrière bien remplie donc, avec certes des hauts et des bas. Malgré les blessures, les suspensions, le fait de n’avoir pas toujours été compris et apprécié, l’ancien pugiliste fait ressortir qu’il n’a pas d’autre regret. «La boxe a été une remarquable école de vie pour moi. J’ai beaucoup appris, surtout le fait qu’on ne parvient pas à ses fins sans sacrifices. Aujourd’hui, je suis reconnaissant envers tous ceux qui m’ont aidé, guidé et soutenu tout au long de ma carrière». Une reconnaissance particulière à Philippe Hao Thyn Voon qui lui a assuré un avenir professionnel au sein de la compagnie PAD & Co et qui l’a choisi comme son invité aux derniers Jeux Olympiques.
Un événement que Bruno Julie a vécu intensément, avec le secret espoir de voir Oliver Lavigilante ou Richarno Colin le rejoindre au palmarès. Toutefois, la déception sera à la hauteur de ses attentes. «Il leur manquait des frottements et de stages plus poussés. La boxe étant une discipline en constante évolution, il faudra une préparation continue et une aide plus prononcée des autorités concernées afin que nos boxeurs puissent aspirer au plus haut niveau», affirme-t-il. De l’autre côté de la barrière, le médaillé olympique aspire donc à être tout aussi performant.

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