TOURISME: Un long chemin encore à parcourir

L’industrie touristique mauricienne, un des principaux piliers de l’économie du pays, a été très affectée une fois de plus cette année par la crise économique internationale et ce, même si le ministre des Finances Xavier-Luc Duval, se fondant sur les dernières prévisions, faisait récemment état d’une hausse du nombre de touristes et des recettes pour 2011 comparée à 2010. Malgré tous les efforts des principaux partenaires de l’industrie, la barre d’un million de touristes, chiffres annoncés par les différents ministres du Tourisme, qui se sont succédé durant ces dernières années, ne sera pas atteinte. Par conséquent, le pays accuse un retard considérable dans ses objectifs d’accueillir deux millions de touristes en 2015.
La crise dans la zone euro est un des principaux facteurs qui affectent notre industrie touristique, l’Europe étant notre marché traditionnel. L’économie européenne stagne et par conséquent, le nombre des arrivées touristes chute. Le secteur hôtelier a observé une baisse considérable de son taux d’occupation, qui tournait autour 65 % en moyenne avec des périodes creuses notamment durant la basse saison, lorsque dans certains établissements hôteliers, le taux de remplissage était quasi-nul. Pour attirer les touristes, beaucoup ont recours à une baisse des prix aux diverses formes d’incitations. Ainsi les hôtels Lux* Resorts, anciennement Naïade, proposent même aux touristes l’appel gratuit vers toutes les destinations.
Les hôtels investissent gros afin d’offrir un meilleur produit à leurs clients ou encore pour booster leur image. Le parc hôtelier a connu une hausse de 21 % du nombre de chambres, soit 2 500 de plus entre 2007 et 2012. Ajouté au nombre qu’offrent les Integrated Resort Scheme (IRS) et les Real Estate Scheme (RES), les chiffres se situent entre 19 000 et 22 000.
Or, cette croissance est considérée comme relativement déséquilibrée par rapport au nombre de places disponibles dans les avions par certains professionnels du secteur ou observateurs économiques. Les autorités ont pourtant tenté d’en augmenter le nombre et de proposer des vols directs sur la Chine ou encore la Russie. Il y a eu deux vols supplémentaires d’Emirates également. Le Premier ministre Navin Ramgoolam s’est récemment prononcé en faveur d’une politique d’ouverture en soulignant avoir invité la Chine à introduire un vol Chine/Maurice/Chine.
L’ancien directeur de l’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM) Patrice Legris observe que pour rétablir l’équilibre, il faudrait deux vols supplémentaires par jour.
Pour leur part, les autorités mauriciennes tentent d’accroître la visibilité du pays sur les marchés traditionnels, notamment en faisant découvrir la destination à des journalistes, des tour-opérateurs et des célébrités, mais aussi à travers des road shows dans les grandes villes. Un des projets majeurs qui commence à voir le jour, est Les Îles Vanille. Il implique les autres îles de la région et son objectif est de vendre un produit combiné avec la spécificité de chacune d’entre elles. Le gouvernement se tourne aussi vers les marchés émergents, notamment la Russie, la Chine et l’Inde. Cependant, d’aucuns estiment que certains services offerts doivent être repensés pour répondre à leurs demandes.

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