Le CES poursuit son changement de cap, entamé ces dernières années avec l’essor des objets connectés. Robots, voitures et autres gadgets “intelligents” ont ainsi été sans grande surprise les vedettes du salon annuel de Las Vegas.
Robots, voitures autonomes et autres objets connectés, assistants virtuels et intelligence artificielle partout… La grand-messe annuelle de l’électronique grand public, le Consumer Electronic Show (CES), s’est déroulée comme chaque année à Las Vegas sur fond d’inquiétudes renouvelées sur la sécurité informatique.
Désormais moteurs du secteur, les assistants vocaux et l’intelligence artificielle se sont en effet retrouvés dans toutes les allées du salon, et dans de très nombreux objets et appareils, ont expliqué des représentants de la Consumer Technology Association (CTA), organisatrice du CES, lors d’une conférence de presse. “Nous sommes dans l’ère du connecté”, a résumé Steve Koenig, de la CTA. À commencer par les enceintes connectées, dont les plus connues sont l’Echo d’Amazon ou le Home de Google, devenues véritable vitrine des prouesses en matière de commande vocale et d’intelligence artificielle. De nouveaux modèles, du plus pointu au plus basique, ont aussi été présentés à Las Vegas.
Activés via les assistants vocaux virtuels – Alexa d’Amazon, Google Assistant ou Cortana de Microsoft –, ces appareils sont “la partie la plus visible” des avancées en matière d’intelligence artificielle (IA) et de commande vocale, selon Lesley Rohrbaugh, responsable d’études à la CTA. L’IA suppose que les programmes informatiques peuvent “apprendre” tout seuls certaines tâches par expérience sans avoir été précisément programmés pour les effectuer.
Robots et… brosses à dents.
Le succès de l’assistant vocal d’Amazon, Alexa, devait se confirmer dans les allées du CES : de nombreuses entreprises ont en effet annoncé l’arrivée d’Alexa dans leurs produits. Mais son rival Google Assistant devrait aussi faire une percée cette année.
Au-delà des enceintes connectées, les assistants vocaux et l’intelligence artificielle continueront d’intégrer, outre les smartphones, les voitures, les robots, les plates-formes de réalité virtuelle… pour les rendre plus efficaces et capables de s’adapter à son utilisateur (en connaissant ses goûts, sa façon de conduire, le ton de sa voix…), ont encore expliqué les représentants de l’association. Toujours très attendus, les robots se veulent désormais compagnons, comparables à un nouvel animal de compagnie du foyer : comme Kuri (Mayfield Robotics), petite créature blanche aux yeux ronds, ou encore Buddy, de la firme française Blue frog.
La voiture autonome, elle aussi vitrine des avancées en matière d’intelligence artificielle, figurait également en bonne place. Considérée comme l’avenir de l’automobile, elle est devenue un véritable Graal, sur lequel travaillent la plupart des constructeurs auto mais aussi de très nombreuses entreprises technologiques, petites ou grandes.
Salon auto.
Depuis quelques années déjà, le CES a pris des allures de salon automobile, avec de nombreux constructeurs (Renault-Nissan, Toyota, Hyundai, Ford…) et équipementiers (Valeo, Faurecia, Delphi…), qui étaient présents à Las Vegas afin de montrer leurs dernières avancées. La start-up chinoise Byton a ainsi dévoilé à Las Vegas une voiture “intelligente et intuitive”, électrique, qui sera sur les marchés mondiaux à partir de 2019 à un prix d’environ 45,000 dollars (Rs 1,350,000 environ).
Comme depuis quelques années, l’e-santé a attiré l’attention, avec du tout connecté, de la brosse à dents au stylet d’analyse de sang pour personnes diabétiques. Par ailleurs, les inquiétudes suscitées récemment par la révélation de deux failles majeures de sécurité dans les micro-processeurs – Spectre et Meltdown – auront été à peine perceptibles à Las Vegas. “Je ne pense pas que cela plombera l’enthousiasme au CES”, avait notamment estimé auparavant Patrick Moorhead, analyste de Moor Insights and Strategy. Les failles, qui rendent à peu près tous les appareils électroniques potentiellement piratables, ont néanmoins bien secoué le secteur cette semaine, mais les firmes ont toutes diffusé des correctifs de sécurité pour limiter les risques de piratage.
Pour rappel, le CES est le plus grand du genre : les organisateurs attendaient d’ailleurs 170,000 visiteurs et environ 4,000 exposants venant de 150 pays. La France était la troisième délégation représentée, derrière les États-Unis et la Chine.
START-UP CHINOISE
Byton dévoile sa voiture du futur
Une start-up chinoise a dévoilé sa vision de l’automobile du futur en promettant de livrer une voiture “intelligente et intuitive” sur les marchés mondiaux à partir de 2019. Le concept-car à propulsion électrique, dévoilé par Byton en amont du CES, est présenté comme un ordinateur sur roues équipé d’un salon numérique doté d’un écran panoramique consacré aussi bien à la navigation qu’au divertissement des passagers et même à leur santé.
Byton, dirigé par d’anciens dirigeants de Tesla, BMW, Apple et Google et soutenu à plus de 200 millions de dollars (plus de 160 millions d’euros) par un fonds d’investisseurs, dont le géant technologique chinois Tencent, prévoit de lancer son modèle d’ici 2019 en Chine et d’ici 2020 aux États-Unis et en Europe. “Il s’agira du véhicule le plus avancé du marché à partir de 2019”, a déclaré Carsten Breitfeld, président de Byton et ancien dirigeant de BMW, lors de la présentation dans l’un des premiers événements médiatiques du grand salon de l’électronique.
La Byton utilisera la reconnaissance faciale pour se déverrouiller et s’adapter au conducteur et inclura une connexion 5G et de multiples fonctions d’intelligence artificielle. Elle aura une autonomie électrique de plus de 500 kilomètres et sera en mesure de recharger sa batterie en 15 à 30 minutes. La Byton sera proposée avec une autonomie de “niveau 3”, permettant certaines fonctions sans pilote et pouvant être de “niveau 4” pour une fonction quasi-autonome à partir de 2020.