RÉGION—MUSIQUE TRADITIONNELLE: « Revolisyon Kiltirel » aux Seychelles

L’interdiction de jouer du tambour dans les rues de Mahé fait désormais partie du passé. Le ministre seychellois du Tourisme et de la Culture Alain St Ange a en effet annoncé que « 2015 était le moment d’en finir avec cette loi qui date de la période coloniale », le gouvernement britannique craignant à l’époque que les Seychellois utilisent les tambours pour faire passer des messages codés. Pour célébrer cette « révolution », une série de concerts est organisée dans la capitale seychelloise depuis quelques semaines.
 « Une révolution culturelle est en marche aux Seychelles. » C’est ce qui se dit actuellement dans le milieu artistique, principalement musical, dans l’archipel. La prise de position du ministre St Ange et sa présence aux côtés des artistes sont particulièrement appréciées, comme l’a souligné Patrick Victor à Anse Royale la semaine dernière.
Cette soirée, intitulée “Revolisyon Kiltirel”, mettait en vedette le chanteur et humoriste Joseph Sinon et la chanteuse Sandra Esparon, du groupe Dezil, révélée en France en 2005 avec le tube La Rivière. Y participaient également de jeunes artistes ainsi que les vétérans Patrick Victor et Jean-Marc Volcy. « La musique seychelloise peut aujourd’hui revivre et le fait de jouer en plein air permet au peuple de l’apprécier », a estimé Patrick Victor, en remerciant une fois de plus Alain St Ange pour son engagement.
Cette soirée se tenait en présence d’invités de marque, à l’instar des ministres du KwaZulu Natal et du royaume de Swaziland ainsi que de Jimmy Savy, CEO du National Arts Council des Seychelles.
Ce « revival » des concerts en plein air fait le bonheur de la population. À ceux qui avaient fait le déplacement, Alain St Ange a déclaré : « Nous sommes tous ici aujourd’hui parce que nous sommes fiers de notre culture et de notre héritage. » Il a invité tous les artistes ainsi que les Seychellois en général à « rester unis » pour « continuer à défendre et à promouvoir » la musique seychelloise. « 2015 était le moment d’abolir cette vieille loi qui a empêché le moutia (musique traditionnelle des Seychelles, au même titre que le séga typique à Maurice, Ndlr) de résonner dans la capitale. »

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