Droits des travailleurs étrangers : la CTSP hausse le ton sur l’application des lois

Un atelier de travail sur la santé et le bien-être des travailleurs étrangers à Maurice a été organisé ce mercredi 29 mai à l’initiative de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) en collaboration avec des chercheurs de l’Université Strathclyde et de Maurice.

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Le but : aboutir à la mise en place de mécanismes pour que les droits de ces travailleurs soient unanimement respectés.

« Maurice est taxée par les observateurs internationaux comme un ‘human traficking country' », a expliqué Reeaz Chuttoo, syndicaliste, qui s’exprimait sur la condition de vie déplorable des travailleurs étrangers dans l’île.

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Les chercheurs ont, en effet, constaté plusieurs manquements dont font face les travailleurs étrangers. Notamment en termes d’accès aux services hospitaliers ou en ce qui concerne l’application des lois à leur égard.

Etudiant les problèmes que rencontrent les travailleurs étrangers, la Dr Patima Sambajee, de l’Université de Strathclyde, souligne que « plusieurs axes » devraient être reconsidérés.

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« La barrière de la langue reste un souci majeur pour ces travailleurs. Par exemple, ils ont du mal à se rendre à l’hôpital et à expliquer leur problème. A travers notre étude, nous envisageons d’agrandir la recherche pour ainsi être davantage éclairés sur les problèmes liés aux manques d’accès des Bangladais ».

L’étude s’intéresse également à la question du bien-être. « Nous avons constaté qu’il n’y a pas d’espace de bien-être sur leurs lieux de travail ni dans les endroits où il vivent. Et ils doivent eux-mêmes payer pour bénéficier du réseau Wifi », précise-t-elle.

Le syndicaliste Reeaz Chuttoo s’élève contre ce traitement car, selon lui, les travailleurs migrants à Maurice sont souvent « contraints » à accepter des conditions de travail « très dures » qui peuvent s’apparenter « à de l’esclavagisme ».

« A Maurice, notre loi à aucun moment ne parle de ‘foreign workers’. Donc, la loi est égale pour tout le monde. Mais dans son application, c’est différent. Le travailleur étranger, quand il vient à Maurice, devient la propriété absolue de l’employeur. C’est lui qui décide s’il va expulser le travailleur ou non. Le travailleur étranger vit constamment sous un chantage. Pour cette raison, 90% des Bangladais se sauvent et vont travailler au noir ».

Créé en collaboration avec la Dr Pratima Sambajee, un pamphlet a été révélé et sera distribué aux travailleurs étrangers à travers l’île pour les informer de leurs droits et leur permettre de dénoncer toutes formes d’abus. « Il y a une urgence surtout pour le secteur textile », explique Reeaz Chuttoo.

 

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