Mahébourg – Pollution : Des mangeurs d’hydrocarbures pour sauver les mangroves

Sauver les mangroves souillées d’huile au plus vite. C’est ce que suggère un collectif de militants de l’environnement, en prenant en considération que les mangroves se trouvent dans des endroits difficiles d’accès, étant notamment entourés de terrains rocheux. La solution, selon eux, pourrait venir de bactéries qui mangent les hydrocarbures. Selon Valéry de Falbaire de Precious Plastics, il faudra agir vite car les experts estiment qu’une fois affectés, les mangroves ont une durée de vie de deux à trois semaines.

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Alicia Rountree, Damien Rogers, Harriet Patrizi, Diane Desmarais et Valéry de Falbaire sont les défenseurs de l’environnement qui ont mis sur pied ce programme. Ils se sont tournés vers différents experts en vue de chercher les meilleurs moyens de sauver les mangroves sur la côte sud-est, affectées par le déversement d’hydrocarbures dans le lagon. Selon Valéry de Falbaire : « Nous avons choisi de nous focaliser sur les mangroves car cela représente un écosystème important où l’on retrouve différentes formes de crustacés. Or, comme on a pu le voir, les mangroves dans toute cette partie du sud-est sont très affectées par l’huile lourde. Ce qui représente un risque de déséquilibre de notre écosystème. »

Raison pour laquelle l’ONG Precious Plastics a organisé une levée de fonds sur crowdfund.mu afin d’acheter des bactéries vivantes d’Afrique du Sud. Valéry de Falbaire explique : «Nous avons consulté plusieurs scientifiques, notamment ceux de Lagon Bleu. Nous avons aussi rencontré un expert français, Anthony Abeilar du plan POLMAR qui a approuvé cette démarche. Les experts ont fait ressortir que la durée de vie des mangroves affectées est de deux à trois semaines. Raison pour laquelle nous voulons agir vite. »
Tout ceci, ajoute-t-il, se fera en concertation avec d’autres ONG actives dans ce domaine ainsi qu’avec les autorités. Des discussions ont déjà été engagées avec Reef Conservation et Eco-Sud. « En gros, ce projet consiste à enlever les dépôts d’huile sur les racines avec de pompes à haute pression et ensuite, de placer des booms pour récolter l’huile et la diriger un peu plus loin afin que le “skimmer” puisse l’enlever.

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Pour ce type de nettoyage, il est important d’avoir une entrée et une sortie. Par la suite, on apporte la biorémédiation avec des bactéries qui mangent les hydrocarbures et décèdent par la suite.»

Valéry de Falbaire précise que ces bactéries ont déjà été utilisées à Maurice et ne représentent aucun danger pour la faune. « Il y a beaucoup de recherches qui ont été faites à ce sujet et ces bactéries ont déjà été utilisées à Bois-Chéri et à Roches-Noires.» Il ajoute qu’un protocole sera élaboré pour cela, en concertation avec Reef Conservation et Eco-Sud.

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En attendant, Precious Plastics reste mobilisée auprès des personnes engagées dans le nettoyage dans la région. « Nous distribuons tous les jours des sandwiches et du thé à ceux engagés dans le nettoyage à Pointe-Jérôme, on distribue des bons d’essence aux skippers pour le nettoyage et on apporte une aide alimentaire aux personnes affectées par cette situation. Des boîtes de provisions sont préparées avec le soutien des entreprises qui nous donnent des produits. Un groupe de citoyens a commencé cela depuis la COVID. Nous sommes en train de joindre nos forces pour venir en aide aux personnes affectées. »

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