Opération «Caesar’s Wife» – Pravind Jugnauth et le boulet d’Angus Road

Au Sun Trust, le leader du MSM: “Mo pou defan mo loner ek pa gagn traka pli divan zot pou trouve”

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A l’Assemblée, le PM, confirmant une enquête de l’ICAC, rejette toute idée de démissionner alors que l’ex-DPM Collendavelloo avait été révoqué séance tenante pour la Saint-Louis Gate

La Request de Mutual Legal Assistance de la Serious Fraud Office britannique dans ce deal de Rs 20 M sujet des conversations de haut niveau

Après la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition Arvin Boolell de mardi dernier, le boulet de l’Angus Road Saga que traîne le Premier ministre et leader de l’Alliance Morisien, Pravind Jugnauth, prend une autre dimension. Il y a la confirmation que l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) instruit une enquête probablement sous les dispositions de la Prevention of Corruption Act (PoCA) ou  la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA) dans cette transaction immobilière impliquant le transfert de Rs 20 millions en Angleterre et ayant pour protagonistes Pravind Jugnauth, l’acquéreur en titre, et un intermédiaire, Loganaden Govinden, aussi connu sous le nom d’Alain Govinden, agent de la société Heinemann, ancien fournisseur en produits hors-taxes à la Mauritius Duty Free Paradise. Pravind Jugnauth a rejeté catégoriquement toute idée de “step down” en raison de cette enquête. Présidant, hier, aux délibérations du Bureau politique et du Comité central du MSM au QG du Sun Trust, il a voulu être rassurant en revenant avec ses explications que “pli divan zotte pou trouve”. Un autre dossier brûlant, l’introduction de la Contribution sociale généralisée (CSG) en remplacement du National Pensions Fund (NPF), a été abordé, surtout dans le contexte des demandes de Constitutional Redress logées en Cour suprême par Business Mauritius contre le gouvernement.

Dans l’Angus Road Saga, dont les détails sont distillés à petites doses de manière régulière sur l’échiquier politique, la réaction de Pravind Jugnauth à la demande d’Arvin Boolell de démissionner au nom du principe de Ceaser’s Wife who must be above suspicion surprend. Il a refusé catégoriquement en mettant en avant le précédent de l’enquête Sun Tan, et le Directeur des Poursuites publiques, Me Satyajit Boolell, Senior Counsel, cité dans cette enquête. Mais des observateurs politiques s’étonnent que le leader de l’opposition n’ait pas rétorqué en rappelant un épisode des plus récents, notamment la Saint-Louis Saga.

Avant même que l’ICAC n’ait pu démarrer une enquête dans cette bombe à retardement de Rs 700 millions du contrat de Rs 4,5 milliards pour la réhabilitation de la centrale thermique de Saint-Louis allouée à la firme danoise de BWSC, et devant le refus de l’ancien Deputy Prime Minister et leader du Muvman Liberater, Ivan Colendavelloo, le Premier ministre avait, sans hésitation aucune, procédé à la révocation de son numéro 2 d’alors.
Cette enquête de l’ICAC dans la Saint-Louis Gate sur “des gratifications to Mauritian officials through third parties” devrait d’ici la fin de la semaine connaître des rebondissements avec le retour au pays d’une délégation officielle de l’ICAC du Danemark dans le cadre d’une Joint Investigation avec les autorités danoises sur les dessous de ce scandale. Partie vers la fin du mois dernier, la délégation devrait être de retour à Maurice cette semaine avec la Documentary Evidence dans les bagages.
“Zot pou trouve ki mo ena ban dokiman ki bizin”

Mais pour revenir à l’Angus Road Saga, des sources autorisées et bien haut placées n’hésitent pas à dresser le parallèle avec la Saint-Louis Saga en terme de Mutual Legal Assistance au sujet de ce transfert de Rs 20 millions en Grande-Bretagne et émanant de la Serious Fraud Office britannique auprès de la Central Authority qu’est l’Attorney General’s Office. Il semble que dans l’enquête sur les dealings fonciers et immobiliers du Premier ministre avec les Rountree, le traitement de demande et d’échange d’information aurait été différent. N’empêche que tôt au tard, ce dossier hautement explosif et super confidentiel pourrait tomber dans le domaine public à en croire les conversations dans certains hauts lieux.

Mais dans l’immédiat, Pravind Jugnauth, s’appuyant sur sa stratégie de wait and see, a fait comprendre, lors des délibérations du BP MSM d’hier qu’il compte laver son honneur en ce qui concerne les allégations formulées contre lui par ses opposants politiques au sujet de l’Angus Road Saga. Face aux membres des instances de son parti, il aurait déclaré en substance que “mo pou defan mo loner ek pa ggn traka pli divan zot pou trouve”.
Le leader du MSM n’a pas manqué d’ajouter que le leader du Parti travailliste, Navin Ramgoolam, devrait être la dernière personne à venir lui faire un procès après l’épisode des coffres-forts de Riverwalk et des Rs 220 millions en devises saisies en février 2015. “Mo pe reuni tou ceki p dir ek zot pou trouve ki mo ena ban dokiman ki bizin”, devait-il faire comprendre.

Dans la conjoncture politique, un autre dossier préoccupant se résume à la fronde du secteur privé contre la CSG du ministre des Finances, Renganaden Padayachy. Des sources ayant participé aux délibérations d’hier au Sun Trust laissent entendre que le Premier ministre a défendu cette mesure budgétaire en déclarant que “mo get lintere zeneral, pa enn ti pwanie”. Il aurait également ajouté qu’il reste engagé à honorer les promesses électorales faites à la population, autant que possible. “Nou pou defan nou pozision dan lakour. Nou less la zistis fer so travay”, aurait indiqué Pravind Jugnauth en ajoutant qu’avek nouvel vag Covid ki pe vini pa kone ko pou arive pli divan. Me nou pou bizin res vizilan”.

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