ÉDUCATION | Décisions controversées – Confusion et colère dans le secondaire d’Etat et dans le privé

  • « Gross violation of principles of meritocracy and good governance », dénonce le syndicat des recteurs/ assistants recteurs des collèges d’Etat dans une plainte à l’Office of Ombudsman concernant la nomination d’un « very junior » au poste d’Acting Rector au RCC
  • Managers du secondaire privé: « Une situation démotivante et chaotique dans notre secteur »

Cette fin d’année, dans le secondaire privé, se conjugue à l’amertume, qui s’est accrue après une réunion qualifiée de « décevante » entre la Fédération des managers des collèges et la Private Secondary Education Authority vendredi dernier . Le litige porte sur la nouvelle formule de “grants”. Dans le secondaire d’Étrat, les recteurs et assistants recteurs sont choqués et mécontents par le “posting” d’un “very junior” en tant qu’Acting Rector au Royal College of Curepipe, au point que leur syndicat a logé une plainte auprès de l’Office of Ombudsman pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « gross irregularities » dans cette décision du ministère de l’Education. Dans cette plainte, ils font état de « non-respect des procédures » et évoquent carrément un cas de « favoritisme » allégué.

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Mais au-delà de ces deux problèmes spécifiques,  plusieurs questions importantes demandent à être réglées dans le secondaire. Aux dires de certains professionnels de l’éducation, il règne actuellement « une grande confusion dans le secondaire en général ». Et l’un de ces derniers avoue : « certes, la pandémie a créé un grand chamboulement dans l’éducation, mais je suis sidéré par le manque de professionnalisme de certaines personnes au ministère six mois après le confinement. Ils font dans l’à-peu-près et gèrent au jour le jour. »

Il y a aussi cet appel à candidatures dans le secondaire d’Etat lancé par la Public Service Commission pour des postes de recteur et prenant fin ce 9 décembre, mais qui est marqué par des protestations officielles logées auprès du ministère de l’Education par neuf aspirants candidats. Dans l’entourage de ces derniers, on laisse entendre qu’il était même question à un certain moment d’une contestation en Cour suprême. En tout cas, l’exercice de nominations des prochains recteurs dans le secondaire d’État est suivi avec intérêt.


SECONDAIRE D’ÉTAT | Nomination controversée au RCC

Le syndicat des recteurs se tourne vers l’Office of the Ombudsman

  • « Procédures et protocoles relatifs au transfert des chefs d’établissements complètement ignorés par le ministère de l’Education »

Dans sa plainte à l’Office of the Ombudsman,  l’Union of Rectors and Deputy Rectors of State Secondary Schools fait état du non-respect des procédures dans la nomination le 16 octobre de V. R., qualifié de Junior Deputy Rector, au poste d’Acting Rector au RCC. Ce syndicat de recteurs affirme que le ministère de l’Education « has acted unfairly, arbitrarily and in violation of its criteria » dans cette nomination. Et de dire soupçonner « un cas de favoritisme ». Le syndicat réclame la « prompte intervention » de l’Office of Ombudsperson « to redress matters ». Le syndicat a été informé cette semaine que sa plainte « is under consideration ».

Le syndicat des recteurs ne ménage en aucune manière le ministère de l’Education dans ses critiques concernant ce cas de nomination controversé. Il reproche ainsi au département des ressources humaines d’avoir « misused the authority of its higher office to pervert established procedures, protocols and other regulations governing the transfer of heads of school to gratify an officer who clearly has been favoured for considerations which are unknown to this Union ».

Depuis deux mois, le transfert de V. R., Deputy Rector, au RCC fait des vagues, car les règlements n’auraient pas été respectés. À noter aussi que les récents transferts au niveau de la direction des collèges d’Etat, et particulièrement le “posting” controversé de V. R., ont même fait l’objet d’une question parlementaire le 3 novembre dernier par la députée du MMM, Joanna Bérenger.

Dans la plainte, le syndicat des recteurs retrace le parcours du Co-Respondent depuis qu’il a été promu au grade de Deputy Rector en septembre 2017. Selon le syndicat, V. R. se trouverait actuellement à la 44e place sur une liste de candidats potentiels pour occuper le poste d’Acting Rector au RCC. « He is presently ranked at the 44th position on a combined merit list where Deputy Rectors of former promotion batches are his seniors. » Mais par son transfert en octobre dernier au RCC, ce dernier aurait, selon les observations du syndicat, « superseded senior rectors ».

Pour le syndicat des recteurs, le ministère, dans son choix porté, n’a pas tenu compte des « relevant considerations », notamment des qualifications académiques aussi bien que de l’expérience « and merits » des Senior Rectors et des Deputy Rectors de la cohorte promue en 2005, 2010 et 2017. Le syndicat  est catégorique : « V. R. is a very junior to all confirmed 43 Rectors and Deputy Rectors on the combined merit list », et de ce fait, sa nomination comme Acting Rector a été au détriment de ces Senior Officers.

Le syndicat fait aussi état d’une « plainte formelle au Central CID » consignée en septembre contre le Co-Respondent pour « langage insultant » allégué et pour « remarques diffamatoires » et « informations erronées » en public, que celui-ci aurait portées contre les membres de l’exécutif, dans le but de « nuire à leur réputation ». Le syndicat affirme avoir rapporté officiellement au ministère  le « comportement malveillant » allégué que V. R. aurait eu à l’égard des dirigeants syndicaux.  Ces derniers soulignent qu’une enquête « still underway at the CCID » concernant V. R., et se disent « étonnés » de la décision du ministère de lui confier le poste d’Acting Rector au RCC.


COLLÈGES D’ÉTAT | Appel à candidatures pour recteur

De nouveaux critères de la PSC font polémique

Un appel à candidatures pour des postes de recteur dans le secondaire d’Etat, lancé le 19 novembre par la Public Service Commission (PSC), fait polémique en raison de changements inattendus apportés cette fois aux critères pour être éligibles à y participer. De l’avis de plusieurs assistants recteurs mécontents, et qui ont logé officiellement des protestations au ministère de l’Education, les nouveaux critères viseraient à « favoriser clairement un petit groupe de Deputy Rectors ».

Soulignons que le délai pour l’envoi des candidatures prend fin ce mercredi 9 décembre. Selon des informations, la démarche des protestataires ne laisserait pas indifférentes certaines personnes dans des milieux spécifiques. Il y aurait donc des intermédiaires en ce moment pour des négociations entre certains responsables au ministère de l’Education et des protestataires afin d’éviter une éventuelle contestation en Cour suprême.

Les personnes contestant certaines clauses de cet avis de candidatures pour le poste de recteur craignent que la PSC n’ait revu les critères « délibérément et arbitrairement » de son propre chef. Ces protestataires pensent que l’avis « aurait été taillé sur-mesure » pour donner avantage à quelques Deputy Rectors, et particulièrement à ceux ayant été nommés à ce poste d’après une date bien spécifique, soit octobre 2017. De ce fait, poursuivent les protestataires, un bon nombre de Deputy Rectors sont écartés de la liste des candidats potentiels.

Une autre remarque des mécontents a trait à l’inclusion du diplôme Master of Business Administration (MBA) ou celui d’un Master’s Degree in Management or Administration, comme qualification alternative aux candidats ne détenant pas un “Diploma in Management or Educational Management from a recognised institution”. Par rapport à ce nouveau critère académique, les protestataires allèguent également un éventuel cas de « favoritisme », car les Deputy Rectors possédant ce diplôme spécifique sont désormais éligibles pour faire acte de candidature. « On se demande si l’inclusion de ce nouveau critère n’a pas été faite délibérément pour favoriser au moins deux candidats qui, autrement, n’auraient pas été éligibles pour postuler pour le poste de recteur », trouve un recteur au courant de certains faits.

Toutefois, selon plusieurs chefs d’établissement, la PSC, en incluant ce critère de MBA ou d’un Master’s Degree in Management or Administration dans ce présent exercice de recrutement de recteurs, « va carrément à l’encontre des recommandations des rapports du Pay Research Bureau de 2008, 2012 et 2016 ». Ils affirment que ces trois derniers rapports du PRB font en effet mention de l’obligation d’un Diploma in Management or Educational Management pour être promu au grade de recteur. « Depuis 12 ans, le PRB recommande que la personne qui est nommée au poste de recteur soit détentrice d’un diplôme en management ou en Educational Management. Nos collègues qui se sentent lésés par le libellé de cet avis de candidature ont raison de contester ce nouveau critère académique favorable à certains postulants », réagit le recteur d’un établissement des Plaines-Wilhems.

Par ailleurs, selon plusieurs recteurs et assistants recteurs, il « n’y aurait aucune urgence » en cette fin d’année de procéder à un exercice de recrutement de recteurs. Ils se disent ainsi « étonnés » devant « l’empressement » du ministère à mener un tel exercice. « En tout cas, la Notice pour ce présent appel à candidatures pour le poste de recteur comporte plusieurs injustices envers des assistants recteurs, qui ne pourraient pas postuler », ajoute-t-on.


SECONDAIRE PRIVÉ | Diplômés universitaires ignorés

La PSEA revoit sa position

À la suite d’un verdict cinglant que la Rodrigues Commission for Conciliation and Mediation au sujet d’un diplôme universitaire que la PSEA a refusé d’accepter depuis 2018, l’organisme de Beau-Bassin a décidé de revoir sa politique concernant les diplômes universitaires pour l’enseignement dans les collèges privés subventionnés. Selon nos renseignements, un comité technique, composé de représentants de plusieurs organismes tombant sous la tutelle du ministère de l’Education, s’attellera bientôt à cette tâche.

« La PSEA veut s’aligner sur la politique adoptée dans le secondaire d’Etat », confie un officier de cet organisme. Et ce dernier d’avouer qu’il y a eu « un excès de zèle » de la part de la direction de cet organisme sur cette question de diplôme. Notons que plusieurs diplômes universitaires reconnus dans le secondaire d’Etat ne sont pas acceptés par la PSEA, alors que le Scheme of Service de même que les salaires des enseignants du secteur public et du privé subventionné sont régis par le Pay Research Bureau.

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