Le poids léger Rafael Fiziev monte sur le ring ce week-end à Las Vegas dans l’espoir de rejoindre la liste des champions du monde des arts martiaux mixtes (MMA) sortis de la salle de sport Tiger Muay Thaï, sur l’île thaïlandaise de Phuket.
Une formation de classe mondiale et un cadre de vie idyllique, c’est le cocktail gagnant de Phuket, usine à champions de boxe thaï, qui attirait avant la pandémie de coronavirus de nombreux boxeurs pratiquant le MMA, certains au sein de la ligue américaine UFC (Ultimate fighting Championship).
« Avant la fermeture des frontières, nous voyions de nombreux combattants de l’école Tiger Muay Thai signer avec l’UFC. C’était comme une vague », déclare à l’AFP Rafael, originaire du Kirghizistan.
« Le confinement a éloigné les gens mais nos combattants gagnent et la vague reviendra » ajoute le champion qui totalise 9 victoires en MMA pour une seule défaite.
Malgré les restrictions de voyage, les combats de MMA ont repris très tôt avec des mesures d’hygiène très strictes, et plusieurs champions internationaux comme le poids coq russe Petr Yan et la redoutable poids mouche du Kirghizistan Valentina Shevchenko, font figure de modèle pour les jeunes de Phuket.
« Les combattants que nous recevons contribuent au succès de ce lieu de formation. Les voir s’entraîner ici inspire tout le monde », déclare George Hickman, entraîneur MMA à la salle Tiger Muay Thai.
La Thaïlande a désormais sa star nationale de MMA, Loma Lookboonmee. Sa réussite a provoqué une explosion d’intérêt pour le sport dans son pays d’origine, au détriment du kickboxing ou de la boxe thaïe. A 24 ans, Loma était reconnue comme l’une des meilleures combattantes de Muay Thai de l’histoire avec plus de 300 combats avant de se tourner vers le MMA en 2017.
« Quand je m’entraîne avec d’autres combattants de MMA, j’aime leur montrer comment utiliser les coudes et comment décrocher comme le Muay Thai, mais d’une manière qui a été adaptée au MMA », raconte Loma.
« Le Muay Thai est très spécial et a sa propre personnalité. C’est l’art des ‘huit membres’ (car il combine coups de poings, de coudes, de pieds et de genoux, ndlr) et dispose d’une gamme complète d’armes qui peuvent être utilisées. Mais il a aussi son propre rythme. »
La Thaïlande a une histoire mouvementée avec le MMA, le gouvernement interdisant le sport jugé « brutal et non boxant » en 2012 avant d’autoriser certaines compétitions telles que One Championship.
L’ancien catcheur Hickman, devenu entraîneur, a aidé à populariser le MMA après son arrivée à Phuket en 2014.
« Les deux premières années ici, je pense que beaucoup de gens d’ici n’ont tout simplement pas compris ce qu’était le MMA », déclare Hickman à l’AFP.
« Il n’y avait pas eu d’éducation là-dessus. Mais cela a changé. Il y a des événements de MMA en Thaïlande et maintenant Loma a été signé (à l’UFC), ce qui a aidé la Thaïlande à devenir un foyer pour la formation MMA. »
« Nous sommes en mesure d’offrir du grappling, du kickboxing, de la boxe traditionnelle et puis notre Muay Thai est clairement un un avantage. »
Rafael Fiziev, qui combat samedi contre le Brésilien Renato Carneiro (14-3) sur la carte inférieure de l’UFC 256, s’entraîne également au kickboxing à la salle Tiger Muay Thai.
« Certains vendredis, environ 100 personnes s’affrontent et tout le monde est fort, avec des talents différents ».
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