– « J’ai l’impression que c’est un secteur oublié. Les planteurs se sentent parfois désespérés », confie la Small Planters’ Association
Les consommateurs pourront enfin souffler un peu par rapport à leur panier de légumes. Depuis dimanche, le panier d’une vingtaine de légumes qui coûtait Rs 1 010 en plein confinement est descendu à Rs 915. C’est ce qu’a indiqué Kripalloo Sunghoon, président de la Small Planters’ Association. Quelques autres légumes, toutefois, comme la bringelle, actuellement affectée par un puceron et le piment affecté par les grosses pluies, affichent des prix élevés. Commentant la situation des petits planteurs de légumes après le confinement, Kripalloo Sunghoon a confié qu’ils « ont bien souffert ». Il a dit avoir l’impression que « c’est un secteur qui a été oublié et que les planteurs se sentent parfois désespérés ».
Si nombre de ménagères ont tiqué sur l’achat de légumes ces derniers temps, c’est que les prix étaient élevés. Mais la Small Planters Association se veut rassurante en montrant que contrairement à la période préconfinement où le panier d’une vingtaine de légumes était à Rs 990, pendant le confinement, entre le 21 mai-28 mai, à Rs 1 010, depuis dimanche, le prix est descendu à Rs 915. « La pomme d’amour est restée plus ou moins stable allant de Rs 80 à Rs 70 la livre actuellement. Le piment a augmenté de Rs 40 à Rs 100. Beaucoup de plantes se sont asséchées suite aux grosses pluies. De plus, selon les planteurs, les plantes sont rongées par une maladie. La bringelle a accusé une hausse de Rs 35 à Rs 50 depuis trois semaines à cause d’un puceron qui ronge les fruits de la plante. La pipengaille a baissé à Rs 25 la livre. Le patole a aussi chuté par Rs 5. Le chou a gardé son prix mais en dépit de l’importation par l’AMB, il n’y a malheureusement pas de baisse. Le chouchou est descendu de Rs 30 à Rs 15 ; le margoze à Rs 40. La carotte est aussi importée par l’AMB. Elle se vend à Rs 20 la livre à l’AMB mais à Rs 35 chez le marchand. Le concombre a baissé de Rs 65 à Rs 45. Les haricots, légume d’hiver aussi, accusent une baisse. Par contre, le lalo accuse une hausse car c’est la plante n’aime pas l’hiver. » Et Kripalloo Sunghoon d’ajouter que le lalo était très cher l’an dernier, soit à Rs 120 la livre, alors que cette année, ce légume étant plus abondant, il était à Rs 40 en avril mais le prix montera avec l’hiver.
Parmi les raisons derrière les prix qui avaient monté en flèche, selon Kripalloo Sunghoon, il y a l’effet des pluies qui ont fait que beaucoup de planteurs ont vu leur champ être dévasté. « Ils ont eu à nettoyer avant de replanter. Il nous faudra donc attendre encore trois à quatre semaines pour que les prix baissent davantage. Mais, en général, la tendance est à la baisse. »
Les petits planteurs n’ont pas été épargnés par l’impact du COVID-19. Le président de la Small Planters Association explique : « Les intrants (pesticides et insecticides) ont augmenté entre 30-40%. Nous avons eu des discussions avec les autorités à ce sujet. Deuxièmement, pendant le confinement, les planteurs et leurs employés n’étaient pas autorisés à aller dans leurs champs. Ceux-ci ont de fait été abandonnés et les maladies ont repris. Nous n’avons pas reçu d’aide des autorités. » Il rappelle que jusqu’ici les encanteurs ne travaillent pas. « On aurait pu les laisser travailler par ordre alphabétique tout en observant strictement les mesures sanitaires. Actuellement, le planteur doit déposer ses légumes chez l’encanteur et ne sait pas combien ce dernier les vendra. Il n’y a pas de transparence. Certains planteurs disent qu’ils vendent du piment à Rs 45 la livre et les encanteurs les vendent à RS 140. »
Kripalloo Sunghoon regrette que « ce soit un secteur qui a été oublié alors qu’on parle d’augmenter notre production alimentaire ». Et d’ajouter : « Même dans le budget, il n’y a rien eu pour inciter les jeunes à s’y lancer. Pourtant, nous disposons de terres pour planter. Parfois, le planteur se sent impuissant. Il appelle un officier du ministère pour de l’aide mais ce dernier ne peut venir. »