VOYEURISME À LA MFA — Enquête policière : Pragassa admet sa présence dans les toilettes des femmes

Le secrétaire général démissionnaire de la Mauritius Football Association (MFA), Didier Pragassa, a été interrogé par la police hier pour consigner sa version sur l’affaire de voyeurisme rapportée à la police mardi par une secrétaire administrative (29 ans) de cet organisme. Cet ancien journaliste a tout d’abord nié être l’auteur de cet acte de voyeurisme avant d’affirmer ne pas être propriétaire du téléphone portable que les enquêteurs lui ont montré en vidéo. Cette bande-vidéo avait été remise à la police par la plaignante, qui n’a cependant pas eu le réflexe de prendre la pièce à conviction cachée dans les toilettes, car étant perturbée.

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Didier Pragassa souligne qu’il est déjà rentré une fois dans les toilettes des femmes « pour vérifier s’il y avait des odeurs ». Toutefois, il dit ne pas se souvenir de la date. Il a aussi affirmé ne pas être parti sur place le 31 juillet. La police lui a aussi demandé pour quelle raison il avait démissionné de son poste, à la MFA, quelques jours seulement après que l’incident a été évoqué à Trianon, même s’il n’avait alors pas encore été rapporté à la police. Ce à quoi l’ex-journaliste a répondu avoir soumis sa démission, après sept ans en poste, en raison de problèmes de santé. Il a été autorisé à partir après son interrogatoire.
Durant la semaine, Nazir Bowud, assistant secrétaire général, avait été interrogé par la police. La victime l’aurait en effet informé de la présence d’un téléphone caché dans les toilettes. Sauf qu’au lieu de confirmer les dires de la plaignante en se rendant immédiatement dans les toilettes, il lui aurait dit de lui remettre un Written Statement pour une enquête interne. Sauf qu’entre-temps, le fameux cellulaire s’était… volatilisé.

Nazir Bowud a déclaré à la police qu’il n’a fait qu’appliquer les procédures et qu’une enquête à la MFA a été initiée. À noter qu’un troisième cadre de la MFA a aussi été entendu durant la semaine et que la police n’écarte pas la possibilité d’interroger le président, Samir Sobha.

Dans tous les cas, l’absence du fameux portable fragilise l’enquête de la police, car les enquêteurs auraient alors pu remonter jusqu’à son propriétaire grâce à son numéro. Les policiers se sont rendus au siège de l’organisme, à Trianon, pour une inspection. À ce stade, ils ignorent si quelqu’un en particulier était visé par cet acte de voyeurisme. Les toilettes en question sont utilisées par le staff féminin à la MFA, les joueuses s’entraînant sur le terrain, à Trianon, ayant, elles, des vestiaires séparés.
Pour rappel, la plaignante a déclaré dans sa déposition s’être rendue aux toilettes des femmes le vendredi 30 juillet à 15h27 précises. C’est là qu’elle aurait remarqué un cellulaire en mode Video Recording dissimulé dans un panier se trouvant sur le réservoir des toilettes. Et d’ajouter que l’appareil était placé « dans un angle qui pouvait enregistrer les parties privées » des employées se rendant aux toilettes.
La plaignante a filmé le téléphone portable sur son propre cellulaire en guise de preuve, mais n’a pas saisi l’objet en question. La secrétaire administrative a ensuite alerté Nazir Bowud, qui lui a demandé de lui remettre une plainte écrite en vue d’initier une enquête interne. Le 10 août, soit dix jours plus tard, ne voyant aucune avancée sur cet incident, elle a alors décidé de rapporter le cas à la police, en remettant aux enquêteurs la vidéo qu’elle avait filmé dans les toilettes où l’on voit le portable caché dans le panier.
L’enquête policière est menée par l’équipe du chef inspecteur Ramnauth et est supervisée par le surintendant Bansoodeb.

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The Guardian évoque l’incident

Le journal britannique The Guardian a consacré un article en ligne sur cette affaire de voyeurisme à la MFA jeudi sous le titre Football: Police investigate recording device found in women’s toilets at Mauritius FA. L’article avance que la police s’est saisie de cette affaire et que des dirigeants de la MFA seront entendus. The Guardian a aussi interrogé Jayesh Rampadarath, directeur de l’équipe de foot Grande-Rivière-Sud-Est Wanderers, qui a déclaré : « This is a serious matter and we hope FIFA will agree to take action. »

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