La ligne de défense, s’articulant sur des cas sans symptômes (asymptomatiques) et le programme national de vaccination en vue d’atteindre la Herd Immunity, adoptée par l’Establishment, devient des plus perméables. Avec quelque 1 300 nouveaux cas depuis samedi, soit en six jours, dont un nouveau pic de 312 cas de contaminations en 24 heures à hier, il est confirmé que la stratégie de lutte contre la progression du Covid-19 sur le terrain à Maurice ne tient plus la route. Qui plus est, Rodrigues, considérée depuis mars de l’année dernière comme une des rares Covid-Free Islands au monde, est en état d’alerte depuis mercredi avec la succession de résultats positifs et négatifs de l’un des plus jeunes patients au sein de la République. Et à la Prison Centrale, les autorités ont été forcées à passer à la vitesse supérieure vu le nombre potentiel de cas attribués au Prison-Cluster avec des risques à la sécurité publique.
Si jusqu’ici, chaque vendredi, les membres du gouvernement ont gobé les explications savantes du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, au sujet du tableau d’évolution du Covid-19 sur le terrain, les délibérations du conseil des ministres du jour pourraient être différentes avec des Searching Questions de la part de ses collègues. Avec l’approche de l’échéance de la réouverture complète des frontières du 1er octobre, l’explosion du nombre de cas positifs provoque des appréhensions. Et ce, avec le déni du ministère de la Santé au sujet des traces de la souche Delta du virus à Maurice.
Ainsi, depuis dimanche dernier, le pays a connu une escalade pour se situer à quelque 1 300 cas en six jours, passant de 148 cas en 24 heures au double, soit 312, hier. Les explications du ministre Jagutpal et de son équipe d’Advisers sont attendues avec impatience en cette fin de semaine vu que du côté de Lakwizinn du Prime Minister’s Office l’on prévoit une offensive de Feel Good Factor à l’approche du 1er octobre.
Toutefois, dans l’immédiat, l’état des lieux du Covid-19 en milieu carcéral laisse voir de graves préoccupations surtout à la Prison Centrale de Beau-Bassin. Surtout, le protocole mis en place par la Santé fait désormais l’objet d’une remise en question. Depuis lundi dernier, une quarantaine de nouveaux entrants ont été admis à la prison. De ce nombre, une demi-douzaine ont été soumis aux tests rapides antigéniques, qui se sont révélés positifs.
En attendant les résultats des tests PCR, ces détenus ont été placés en isolation dans le Compound de la New Wing. Cependant, plusieurs officiers sont d’avis que « viris la inn fini fane andan sa. Bien bizin fer enn testing, akoz pou gayn sok enn koud ar sa. Nou pa pe kree sikoz.. Me sa zafer la kapav fini mal…»
Un autre changement dans les procédures est intervenu en fin de semaine. « Nous avons été informés par les autorités que des détenus, testés positifs, se trouvent dans des Police Cells à travers le pays. Ces détenus seront directement transférés à Petit-Verger pour y être traités, sans passer par la New Wing ni une période d’isolement. Déjà là, la procédure subit une première entorse. On va les intégrer directement à ceux qui suivent déjà leur traitement », s’indigne-t-on.
Mais le pire était à venir. Quelle n’a pas été la très désagréable surprise des Prison Officers de s’entendre dire par les autorités, qu’il n’y a plus de tests disponibles pour autant d’officiers dans la conjoncture ?
« Nous avons appris qu’il n’y a plus de tests rapides disponibles. Comment on va faire, alors ? Comment savoir si nous avons été exposés ou contaminés ? Eski nou bizin pran risk kontamine ek riske lavi nou fami ?» se demandent-ils.
La nouvelle a eu « un effet domino quand les détenus qui sont Convicted ont appris cela ; une situation des plus tendues s’est développée à la Prison. « Pourquoi ? Simplement parce que ceux qui ont déjà été condamnés veulent savoir s’ils sont positifs ou non une bonne fois. Mais dans l’incertitude, ils ne savent plus s’ils doivent s’auto-isoler, éviter les autres détenus… Zot koumans gaga… Sa kapav provok bann dezord !» avouent des officiers.
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Dès ce lundi, la carte vaccinale obligatoire !
De nouvelles dispositions entreront en vigueur dès lundi. « Suivant le nouveau protocole en place, en phase avec les changements liés à la Quarantine Act, et qui entrent en vigueur dès ce samedi 21 août, nous conseillons aux officiers autant qu’aux parents qui viennent pour les visites aux détenus de se munir de leurs cartes vaccinales. Au cas contraire, nous n’aurons d’autre choix que de leur interdire l’accès. C’est dommage pour les officiers de devoir refaire la route et aller chercher leurs cartes s’ils oublient. Et ce serait triste pour les familles qui viennent rendre visite à leurs proches. Ils rateront cette visite », explique le Prison Welfare Officer, Subhanand Seegoolam.