Pétitionnaire et défendeurs s’apprêtent à en découdre
La pétition électorale logée par le candidat de l’Alliance Nationale Adrien Duval pour demander un recomptage des votes dans la circonscription No 17 (Curepipe/Midlands) tire à sa fin. À l’issue de l’audition des témoins, les juges Iqbal Maghooa et Gaytree Jugessur-Manna ont fixé la date des plaidoiries orales au 15 novembre prochain. Lors de la dernière audition des témoins, les « bagarres » qui auraient éclaté lors du dépouillement étaient au centre de l’attention, avec notamment le témoignage du beau-père du PPS Kenny Dhunnoo.
Deux témoins ont été entendus dans le cadre de cette pétition électorale en Cour suprême, à savoir le surintendant de police Goinda Murdaymootoo et le beau-père du candidat de l’Alliance morisien Kenny Dhunnoo, à savoir Jairaj Chattaroo. Ce dernier devait expliquer que le jour du dépouillement, c’est vers 17 heures qu’il s’est rendu au centre de dépouillement pour assister à la proclamation des résultats, sachant que son gendre était bien parti pour être élu. Il s’y était rendu avec son épouse et son petit-fils. Il a alors expliqué qu’il attendait sur la rue à proximité du centre de dépouillement « kan monn koumans tann tapaz. Ti ena enn group ki ti pe insilte bann kandida Alliance morisien, pe provoke ek rod deklans lager ». Le beau-père du PPS a avancé alors qu’il a bien vu qui sont ceux qui ont voulu déclencher une bagarre , soit « des partisans du PMSD », allant même jusqu’à dénoncer par la suite celui qui aurait été l’instigateur, Didier Jean-Pierre, celui qui était responsable de l’équipe qui assurait la sécurité d’Adrien Duval lors de ces élections de 2019, qui avait aussi été appelé à la barre dans le cadre de cette pétition électorale.
Face à une question de Me Reza Uteem, avocat du MMM, sur la situation près du centre de dépouillement, le témoin a expliqué qu’il y avait une foule hostile d’environ 250 personnes aux abords du centre. Il a affirmé avoir quitté les environs du centre vers 18h pour éviter de se retrouver au milieu d’une échauffourée.
Face aux questions de Me Jacques Panglose, avocat du pétitionnaire, le témoin devait indiquer qu’il y avait « des propos insultants mais pas de clash ».
Le surintendant de police Goinda Murdaymootoo, en charge de l’équipe d’officiers de police affectés à ce centre de dépouillement et ses alentours le 8 novembre 2019, devait, lui, indiquer qu’il n’a pas vu « d’émeutes » au centre de dépouillement. Il a expliqué qu’il se trouvait dans l’enceinte du centre et la journée s’est déroulée sans incidents majeurs : « Même s’il y a eu des incidents à l’extérieur du centre, un Assistant surintendant de police était à l’extérieur avec une équipe. La situation était sous contrôle. » Le SP Murdaymootoo a ajouté : « Il n’y a pas eu de cas rapportés à la police ou aux postes de police avoisinants. »
Si Me Uteem devait indiquer qu’une foule de personnes a pu entrer dans le centre de dépouillement, le SP a mis en avant qu’il n’y a « rien d’anormal de voir des personnes entrer dans le centre de dépouillement quand les résultats sont imminents. C’est ce qui s’est toujours passé dans les précédentes élections ». Face aux questions de Me Panglose, notamment quant au fait que des candidats ont eu besoin de l’assistance de la police afin de pouvoir sortir du centre en sécurité, le PS Murdaymootoo a répondu qu’il n’a pas eu vent de cela mais qu’il se souvient que le candidat Michael Sik Yuen avait demandé à être escorté par la police lorsqu’il devait quitter le centre.
Après l’audition des témoins, les parties se préparent désormais pour la joute finale, avec les plaidoiries. Les plaidoiries par écrit devront être communiquées le 12 novembre pour qu’ensuite se tiennent les plaidoiries orales, le 15 novembre, devant les juges Iqbal Maghooa et Gaytree Jugessur-Manna.