Fruits de saison : Bonne récolte de mangues, de letchis et d’ananas en perspective

La relance du marché hôtelier et la reprise des exportations pourraient, néanmoins, influer sur les prix

Si à l’approche des fêtes de fin d’année, les perspectives de récolte des fruits de saison sont bonnes, il se pourrait que les prix soient à la hausse. Du moins, que les prix de vente au détail soient plus importants que ceux de l’an dernier. Deux raisons à cela : d’une part, la relance du marché hôtelier avec la réouverture des frontières; de l’autre, la reprise des possibilités d’exportation.

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Selon les professionnels du secteur agricole contactés, il est évident qu’avec la reprise du tourisme, des producteurs auront, de nouveau, la possibilité d’écouler une bonne partie de leurs récoltes dans le marché hôtelier autrement plus rémunérateur. On le sait, les fruits exotiques tels la mangue, le litchi et l’ananas sont très prisés par les touristes de passage.

Ces professionnels indiquent aussi qu’avec la réouverture des frontières, les possibilités d’exportation des litchis et des ananas, notamment, vers nos marchés traditionnels d’Europe reprendront progressivement. Même s’il est vrai que le volume qui pourrait être exporté dépendra beaucoup de l’évolution des coûts d’exportation, surtout ceux du fret.

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La relance du marché hôtelier couplée à la reprise des possibilités d’exportation auront, donc, une incidence sur les coûts au détail de nos fruits d’été vendus sur le marché local. Il faudrait, ainsi, s’attendre à des prix à la hausse. Et cela, même si, sauf imprévus de dernière heure, les récoltes seront généralement bonnes. Encore plus quand on sait que globalement, les prix des produits maraîchers ont tendance à grimper à l’approche des fêtes.

Cette saison, la récolte des mangues devrait être, particulièrement, abondante. Comme Week-End l’avait, en effet, déjà indiqué, cette année encore, ce fruit a connu une belle floraison. En cours depuis ces dernières semaines, la fructification se fait de manière tout aussi optimale. Si bien que depuis au moins une dizaine de jours, les premières mangues mûres de saison ont apparu sur les étals des marchés et dans les rayons des grandes surfaces.

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Ces derniers jours, toutefois, les prix affichés pour les fruits les plus prêts à croquer de cette pré-récolte de mangues ne sont pas à la portée du plus grand nombre: entre Rs 50 et Rs 100 l’unité au marché de Rose-Hill, jeudi. Malgré tout, on pouvait aussi en trouver à Rs 25 l’unité pour des mangues de plus petite taille et de moins bonne qualité. Voire même à Rs 10 l’unité auprès de vendeurs à la sauvette opérant à même le sol dans la rue…

Si les toutes premières mangues mûres de saison sont prêtes à la récolte, il faudra, en revanche, attendre jusqu’à fin novembre /début décembre pour goûter aux premiers litchis. Après une floraison satisfaisante, les fruits sont en pleine fructification. L’an dernier, en raison des contraintes liées à la crise sanitaire, notamment la fermeture des frontières, les exportations avaient dû être suspendues.

Avec la réouverture des frontières, l’espoir renaît. Faut-il encore que les frais d’acheminement, ceux du fret, surtout, soient suffisamment compétitifs pour permettre une reprise de ces exportations vers nos marchés traditionnels d’Europe de l’Ouest. En temps normal, Maurice exporte entre 250 à 300 tonnes de litchis annuellement.

Fruits frais : 25 kg consommés habitant

Comme dans le cas de la mangue, s’il existe des vergers commerciaux plantés de litchiers, une grande partie de ces arbres pousse encore dans les arrières-cours chez des particuliers. Cela, même si avec l’urbanisation rapide de ces dernières décennies, de nombreux arbres ont été abattus. Ainsi, selon les statistiques officielles les plus récentes, le nombre de manguiers dans les arrières-cours se chiffrait à 115,491 arbres. Les letchiers poussant chez des particuliers étaient, eux, évalué à 32 073 arbres. Et le nombre de longaniers à 13 230 arbres.

Par rapport aux longanes, les arbres ne sont en fleurs que depuis la mi-octobre. Une floraison satisfaisante, là encore, selon les professionnels du secteur agricole. Les premiers fruits devraient apparaître dans les branches vers la mi-novembre. Avant que les premiers longanes mûrs ne soient prêts à la récolte vers la mi-janvier.

Par ailleurs, même si on peut en trouver pratiquement tout au long de l’année, il y a, quand même, une plus forte production d’ananas vers la fin de l’année. Il s’agit, là, d’un autre fruit très prisé par les touristes. Fruit qui est aussi exporté, en temps normal, vers le marché porteur européen en particulier. Au marché de Rose-Hill, l’ananas de bonne taille s’affichait entre Rs 60 et Rs 70, jeudi dernier. Des prix globalement acceptables en cette période.

En matière de production, l’ananas surclasse de loin en tonnage le litchi, la mangue, le melon d’eau et le longane. Selon les dernières statistiques disponibles, la production de ce fruit exotique a connu un accroissement de près de 15% entre 2017 et 2018, passant de 8 760 tonnes produites à 10 043 tonnes. Alors qu’à Maurice, la consommation annuelle de fruits frais par tête d’habitant, excluant la banane, tourne autour de 25 kg, le Mauricien consomme, en moyenne, plus de 6 kg d’ananas chaque année.

Autre fruit prisé pour les fêtes de fin d’année : le melon d’eau qui a le mérite d’être un très bon désaltérant par temps de forte chaleur. Ils se font un peu rares et sont un peu chers, ces jours-ci, mais devraient être disponibles en quantité suffisante et à des prix plus compétitifs pour les fêtes. Jeudi, le melon d’eau s’affichait au prix fort de Rs 150 pour un quartier d’environ deux kilos.

Si, donc, sauf imprévus tels la visite d’un cyclone violent ou des ravages conséquents des chauves-souris, les fruits de saison comme la manque ou le litchi sont disponibles en quantité suffisante pour bien agrémenter de leur parfum et leur saveur les repas de fête de fin d’année des Mauriciens, l’on risque fort, néanmoins, d’avoir à débourser un peu plus pour s’en procurer.

Sauf pour les plus chanceux qui auront la possibilité d’en trouver auprès de généreux parents, voisins ou amis qui ont, eux, le privilège d’avoir un majestueux manguier ou un imposant litchier dans leur cour…

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