Attente de plus de trois heures pour sortir du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport Terminal et le protocole sanitaire en termes de distanciation sociale mis à rude épreuve
Un passager-témoin : « La situation était hors de tout contrôle avec seulement trois guichets de contrôle sanitaire avec l’arrivée de huit vols entre 6h30 et 9h20 »
L’accueil au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport Terminal hier matin se conjuguait au cafouillage et à la cacophonie. Certes, en l’espace de trois heures le matin, soit de 6h30 à 9h20, huit gros porteurs, venant principalement d’Europe où le variant Omicron court les rues, avaient atterri, débarquant leurs lots de passagers, Mauriciens de retour et touristes visitant le pays pour les fêtes de fin d’année. Par manque de prévoyance de la part des autorités aéroportuaires et sanitaires, ces passagers ont dû prendre leur mal en patience pour compléter les formalités et quitter le terminal, soit pour regagner leurs hôtels, soit pour rejoindre leurs proches à l’extérieur et rentrer chez eux.
Ceux ayant vécu cette expérience expriment des craintes quant au risque réel de nouvelles contaminations au Covid-19, qu’importent les variants, vu que le respect de la distanciation sociale avait été mis à rude épreuve. Ce même scénario devait se répéter à la mi-journée avec quatre autres gros porteurs attendus d’Europe, sauf le vol opéré conjointement par Air Mauritius et Air France venant de l’île de La Réunion.
Les témoignages recueillis par Week-End auprès des passagers arrivant hier matin font comprendre que le nombre restreint de guichets pour le contrôle sanitaire à l’arrivée est la cause de cet embouteillage dans le terminal pendant toute la matinée d’hier. Avec quatorze vols pour la seule journée d’hier à une semaine de Noël, les autorités et les hôteliers avaient de quoi se frotter les mains. Mais le ministère de la Santé, qui tente de se dépêtrer du scandale de Molnupiravir, se signale de nouveau.
En dépit de la programmation de ce nombre conséquent d’atterrissages dans deux tranches horaires distinctes, la Santé n’avait prévu que trois guichets pour le contrôle sanitaire de passagers à l’arrivée au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport. Par contre, les services du Passport and Immigration Office, mieux aguerris à la situation, géraient six guichets, permettant au mouvement pour le contrôle des passeports d’être plus fluide. « Mais le problème est qu’avec la queue s’allongeant devant les trois guichets sanitaires, le Passport and Immigration Office a dû de manière régulière interrompre le contrôle des passagers et fermer les guichets. Cela pour éviter trop d’encombrement à la Santé, mais pénalisant d’autres passagers devant attendre. Les officiers affectés à l’Immigration ont eux-mêmes concédé qu’ils n’avaient jamais vu une telle situation au terminal de l’aéroport depuis la réouverture des frontières », fait comprendre un passager-témoin arrivant de Londres hier matin, en ajoutant que « la situation était hors de tout contrôle avec seulement trois guichets de contrôle sanitaire avec l’arrivée de huit vols entre 6h30 et 9h20. »
« Mon avion venant de Londres a atterri vers 8h15. Mais, déjà, il y avait foule pour le contrôle », fait part ce jeune Mauricien rentré pour passer les fêtes de fin d’année avec sa famille. Il faut savoir qu’avant l’atterrissage du vol MK 53 de Londres-Heathrow, quatre autres avions, soit MK-AF-KLM venant de Roissy Charles de Gaulle, Condor de Francfort, Edelweiss de Zurich, Eurowings de Francfort, étaient déjà arrivés.
« L’énumération de ce nombre de landed affiché au tableau électronique donne une idée de la situation en termes de distanciation sociale et de signes de nervosité », ajoute-t-il. Mais ce n’était pas fini. Car avant de pouvoir regagner le premier guichet de l’Immigration, des passagers de trois autres vols, soit Corsair de Paris-Orly, Emirates-Air Mauritius de Dubaï avec son Airbus A380 et Air Belgium de Bruxelles, sont venus s’ajouter à la queue.
Spreader
« Finalement, je suis passé par le contrôle à l’Immigration peu après 9h30, soit plus d’une heure d’attente. Et le plus dur était à venir vu que le nombre de guichets au contrôle sanitaire était de moitié de celui de l’Immigration. Il m’a fallu attendre deux bonnes heures pour quitter l’aérogare, soit vers les 11h30. La principale faiblesse à l’arrivée est simple : les passagers, positifs inconscients ou les autres en parfaite santé se côtoient sans le savoir. Après le contrôle du pass sanitaire ou vaccinal, ceux ayant des réservations d’hôtels sont dirigés à droite, car ils auront leurs tests PCR dans ces établissements. Les autres subissent leurs tests sur place, mais sans savoir s’ils sont positifs. Car les résultats ne seront communiqués par mail qu’ultérieurement. Et si par hasard je suis positif à la souche Omicron, j’aurai déjà probablement assuré le rôle de spreader à ceux qui étaient dans la queue et en rentrant chez moi mettre les proches en danger », poursuit ce jeune très alerte à la contagiosité du nouveau variant, qui fait des dégâts en Europe et ailleurs.
Tout semblait indiquer qu’avec le rythme de contrôle sanitaire, le refoulement devrait se faire sentir à la mi-journée compte tenu des autres arrivées annoncées. Toutefois, du côté des passagers, qui ont dû « manz nou kou » pour cet accueil, ils n’ont qu’un souhait en cette fin d’année, soit que la cellule de crise se mette au travail et élabore une autre stratégie pour assurer une plus grande fluidité au niveau du contrôle sanitaire pour le grand bien de tout un chacun.
D’autre part, du côté de la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, avec la fin de l’exercice de la mandatory offer pour le rachat des titres des actionnaires à Rs 5.80, l’heure est aux consultations en vue d’identifier des partenaires stratégiques pour la relance des opérations sur de nouvelles bases. Après s’être assurée de l’extension du partenariat avec les acquéreurs d’Air India, Air Mauritius multiplie les contacts dans les milieux des Majors de l’aviation, notamment dans les Émirats arabes unis.
Des sources généralement bien renseignées sur le front des mouvements d’investissements arabes laissent entendre que les négociations porteraient sur la mise à la disposition de 49% des actions d’Air Mauritius à une des compagnies aériennes de la région, avec un émissaire devant faire le déplacement à Maurice ou encore que des représentants désignés de Maurice soient dépêchés dans la région pour explorer et approfondir les options. Mais du côté d’Air Mauritius, aucune confirmation officielle sur ces partenaires stratégiques n’était disponible, car les préoccupations sont plus terre à terre. Avec la réunion du Board de la semaine écoulée, la décision a été prise pour payer seulement la moitié du boni de fin d’année. Toutefois, une aile au sein du conseil d’administration tente actuellement de sonder la possibilité de payer l’autre moitié du boni avant Noël.
L’autre projet à court terme de la compagnie aérienne est la reprise de la desserte commerciale avec Rodrigues. La date du 8 janvier 2022 est annoncée après le double renvoi de cette échéance depuis le 1er octobre dernier. Mais, déjà, les manifestations réclamant une quarantaine de 14 jours pour éviter toute introduction du Covid-19 surtout de la souche Omicron dans l’île, s’organisent.