« Le temps où l’eau amenée par les vagues pénétrait dans les maisons pour sortir de l’autre côté de la route est révolu », indique Stelio Bhawanee, conseiller du village de Rivière-des-Galets, faisant référence à mai 2007, lorsque les vagues se brisaient contre le mur de sécurité construit entre les maisons et la mer à Rivière-des-Galets.
« Avant, les familles habitant Rivière-des-Galets étaient sur le qui-vive. Elles étaient très angoissées lorsque des houles géantes déferlaient dans cette partie de l’île. Tout cela est derrière nous aujourd’hui et ce, depuis que les autorités ont érigé un mur de cinq mètres entre les maisons et la mer. Mais nous surveillons de près les mouvements des vagues à chaque fois que la météo annonce le mauvais temps. Car avec la mer, on ne sait jamais ce qui peut arriver », fait part le conseiller Stelio Bhawane qui confirme qu’une famille avait cherché refuge mercredi dans le centre communautaire de la localité,
Raj, un habitant de Chemin-Grenier qui avait assisté aux déferlements de vagues dans la région de Rivière-des-Galets, se rappelle encore ce jour où des familles avaient dû aller dormir à la gare routière de la localité car leurs maisons étaient devenues des passoires.
« Je me rappelle encore cette mère qui avait dans ses bras un nourrisson d’un mois et qui avait dû tout abandonner pour trouver refuge ailleurs et le jour où l’aire de stationnement d’un supermarché du village de Chemin-Grenier avait été envahie par l’eau. Bann taxsi maron ti bien ede dan sa bann moman la. Heureusement, on n’assiste plus à de telles scènes de cette nature aujourd’hui. Ena bann abitan kinn finn fer sakrifis efinn konstrir zot lakaz an blok. »
Des galets emportés
sur l’îlot Sancho
S’il y a un lieu qui préoccupe Devanand Dhurmah, conseiller du village de Chemin-Grenier, c’est l’îlot Sancho, l’attraction principale de la Baie-du-Jacotet, situé entre Rivière-des-Galets et Bel-Ombre, et qui est d’une beauté à couper le souffle. « Du côté de l’îlot Sancho, des pique-niqueurs ont enlevé une bonne partie des galets. Inn ress disab e in pe ross », témoigne Dhurmah Devanand qui s’était rendu sur à l’îlot Sancho il y a deux semaines.
Raymond, (nom fictif), qui travaille sur cette plage, confie : « Ti ena bokou gale lor Sancho lontan. Se enn masak seki pe pase. Dimoun pran kamion, 4×4, bis piknik, sakenn pran so par finn ale. Kan koz ar zot kapav gagn bate. La polis pa fer nanyen, la mer pe anvai later e ena lerozion isi. Depuis que les autorités ont fait installer des barrières, la situation perdure. Des policiers viennent aussi récupérer leur part. »
Jaydesh, travailleur social de la région, déplore. « C’est un patrimoine qui disparaît. La police de l’Environnement et la Beach Authority doivent agir au plus vite. Il faut appliquer la loi dans toute sa rigueur avant qu’il soit trop tard. »
Renaud, un autre habitant de la région, donne son point de vue. « Ces roches ont pris des milliers d’années pour arriver jusque-là. Et voilà que des irresponsables sont en train de mettre en danger notre écosystème. Il existe une police de l’Environnement. Elle doit agir. Travay la fer pandan week-end. Il faut mettre en place un système de surveillance bien rodé, éduquer la population, placer des panneaux d’indication un peu partout sur l’îlot Sancho. Il faut stopper cette activité illégale. »
Selon Vassen Kauppaymuthoo, ingénieur en environnement, ramasser des galets comme souvenir de vacances ou pour d’autres raisons est une pratique fragilisant les littoraux et pourrait avoir de graves conséquences sur notre écosystème. « Je vais reprendre toute la question avec le ministère de l’Environnement au plus vite pour trouver des solutions », a-t-il ajouté.