(Wakashio) Court of Investigation : énièmes contradictions à la NCG !

  • Le PC Boodhoo réfute les propos de ses collègues Sujeebhun et Jagurnath

Non, l’Inspecteur Nundlall de la National Coast Guard (NCG) n’était finalement pas le dernier protagoniste mauricien à s’être présenté devant  la Court of Investigation du naufrage du MV Wakashio, le 14 janvier dernier. Le président de la Cour, Abdurafeek Hamuth, et ses deux assesseurs, Jean Mario Geneviève et Johnny Lam Kai Leung, ont auditionné, jeudi, le Police Constable (PC) Boodhoo qui était affecté au poste de la NCG de Belle-Mare le jour du naufrage.

- Publicité -

Cuisiné sur les incohérences relatives à la chronologie des événements, répertoriés dans les notebooks et les relevés téléphoniques fournis par Mauritius Telecom (MT), le témoin a soutenu que « hélas, ce n’est qu’après 21h que j’ai été mis au courant du naufrage du MV Wakashio », prenant à contre-pied les déclarations sous serment, en mai dernier, de son collègue le PC Sujeebhun qui prétend qu’il l’avait appelé à 19h.

« C’est totalement faux ! C’est après avoir quitté la station de Belle Mare que j’ai reçu un appel téléphonique m’informant du naufrage du MV Wakashio, un peu après 21h », a fait valoir le PC Boodhoo qui répondait à une question de l’assesseur Geneviève le confrontant à la déposition  du PC Sujeebhun selon laquelle il avait repéré le navire à 18h15 et qu’il l’avait informé à 19h.

- Publicité -

À en croire le PC Boodhoo, « certes, mon collègue m’a bien appelé vers 19h, mais c’était uniquement pour qu’on fasse le bilan de la journée. À aucun moment, il n’a mentionné la présence suspecte d’un navire dans nos eaux territoriales. » Le témoin ajoute qu’il a appris la nouvelle du naufrage au moment où il faisait une patrouille. « Après ça, je me suis rendu au poste de la NCG à Pointe-du-Diable pour m’enquérir de la situation. Je suis arrivé sur place à 22h avant de quitter les lieux à 4h du matin », dit-il.

Pour étayer ses dires, le PC Boodhoo souligne que « la première chose que j’ai faite en arrivant à Pointe-du-Diable était de vérifier l’écran de contrôle. J’ai constaté que le navire était déjà drossé sur les récifs, à une cinquantaine de mètres du rivage de Pointe-d’Esny . »

- Advertisement -

Le témoin a également balayé d’un revers de main les propos d’un autre collègue, le PC Jugarnath, le 29 mai dernier devant la Cour, selon lesquels il l’avait informé du naufrage bien avant 20h. Pour mémoire, lors de la séance du 29 mai 2021, l’assesseur Jean Mario Geneviève n’avait pas mâché ses mots à l’encontre du PC Jugarnath en lui reprochant que  « ce n’est qu’à 22h que vous avez consigné une première entrée dans le Diary Book après avoir reçu l’appel de l’officier Boodhoo. »

Une énième preuve de contradictions et d’incohérences, s’il en fallait encore, se greffant au dossier du panel qui soumettra un rapport sur le respect du suivi, du pilotage et de la surveillance des bateaux naviguant près des côtes mauriciennes, qui culminera sur  l’identification de ceux qui ont une part de responsabilité dans la tournure des évènements.

On devrait, d’ailleurs, y voir un peu plus clair le 24 février avec le rappel à la barre des PC Sujeebhun, Jagurnath et Ujoodha. Lors de sa déposition, jeudi, le PC Boodhoo a soutenu qu’« une enquête avait été initiée au niveau des Headquarters de la NCG pour comprendre ce qui s’était passé ce jour-là. » Plus d’un an après, il dit ne pas savoir si l’enquête a pris fin : « As a police officer, I know there was an enquiry but I don’t know about the findings. »

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques