Le 21 février sera désormais consacré à la célébration du seggae. Cette date, pour rappel, marque avant tout le triste anniversaire de la mort de Kaya dans des conditions qui demeurent encore de plus troubles. 23 ans après, malgré les conclusions de l’enquête de la police et de l’enquête judiciaire sur ce drame, il ne faut surtout pas oublier que justice n’a jamais été rendue dans cette affaire. Et que de nombreuses questions demeurent sans réponse depuis.
Dans ces conditions, peut-on penser que l’âme de Kaya repose en paix ? Comme l’a fait ressortir Scope à plusieurs reprises ces dernières années : malgré des évidences claires l’État n’a toujours pas assumé ses responsabilités sur les circonstances qui ont conduit à la mort de Joseph Réginald Topize dans la cellule No 6 d’Alcatraz.
Les contradictions flagrantes dans les versions des témoins, les observations opposées des médecins, les efforts fournis par le gouvernement de l’époque pour défendre la police sont autant d’éléments qui confirment qu’il y a eu une stratégie délibérée de cacher la vérité.
Pour rappel, cinq rapports médicaux se contredisant existent dans cette affaire. Où se situe donc la vérité ? Prêt à célébrer le seggae, pourquoi l’État ne rend-il pas justice à celui qui a permis à cette musique d’émerger ?
L’écho des cris suppliants « Ayo mama pa bate » ne doit pas se taire avec l’arrivée d’un Seggae Day. Cette supplication, plusieurs témoins ont entendu Kaya la faire durant son incarcération.
Dans sa contre-autopsie le Dr Jean Paul Ramstein, de La Réunion, avait expliqué que le chanteur avait été battu et qu’il est mort après avoir été secoué par ses tresses. À l’époque, l’État mauricien avait fait venir des experts pour démolir ses affirmations afin que la mort de Kaya puisse être attribuée à ses propres faits.