Saint Patrick’s Primary School : En difficulté financière, l’école veut éviter la fermeture

La Saint Patrick’s Primary School, école privée de Curepipe, a besoin d’environ Rs 150,000 par mois pour éviter la fermeture. Héritage de Marie de Coulhac Mazérieux, l’école n’a pas échappé à l’impact économique de la crise sanitaire liée au Covid-19. Pour continuer à pourvoir une éducation de qualité et adaptée à des enfants qui ont besoin d’évoluer dans un autre système que celui du programme national, la Saint Patrick’s Primary School lance un appel à des sponsors. L’école voudrait continuer à appliquer la philosophie de Marie de Coulhac Mazérieux, qui est de former l’enfant à devenir un être humain complet afin de trouver sa place dans la société grâce à ses aptitudes. Et c’est dans le respect des valeurs de sa fondatrice que l’école n’a cessé d’accueillir des enfants à besoins spéciaux.

 

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Depuis quelques semaines, la Saint Patrick’s Primary School s’est lancée dans une campagne de communication pour faire connaître les spécificités qui font d’elle un établissement unique en son genre. Et pour continuer à ouvrir ses portes à des enfants qui ont toute leur place à l’école mais avec un encadrement spécial. La Saint Patrick’s Primary School dispose d’une capacité d’accueil de 135 places. Mais aujourd’hui, sa population estudiantine est de 85 enfants seulement. Avec une baisse du taux de recrutement, l’école, qui est payante, fait indéniablement face à des contraintes financières.

La Fondation Cours Jeanne d’Arc, organisation non gouvernementale qui gère l’institution scolaire, remue ciel et terre pour la garder ouverte en mémoire de Marie de Coulhac Mazérieux. Laquelle, avant de quitter ce monde, a laissé un immense et inestimable héritage: une philosophie de l’éducation où l’école est appelée à former l’enfant pour qu’il devienne un être humain complet.

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Poursuivre la mission d’une grande dame de l’éducation mauricienne

Aujourd’hui, les “héritiers” de Marie de Coulhac Mazérieux se battent pour faire perdurer cette philosophie. La Saint Patrick Primary School est la continuité de l’œuvre lancée en 1927 par une femme avant-gardiste. Et presqu’un siècle après l’ouverture du Cours Jeanne d’Arc – une école visionnaire –, l’héritage de cette femme doit être sauvé. Devenue la Saint Patrick’s Primay School, l’école curepipienne a besoin de financement pour poursuivre la mission de sa fondatrice. Si l’établissement disparaît, c’est l’esprit de la grande dame qui s’en ira pour de bon. Pour sa contribution, non seulement dans le paysage éducatif mauricien, mais dans l’épanouissement de milliers d’enfants devenus des hommes et des femmes qui ont trouvé toute leur place dans la société, Marie de Coulhac Mazérieux doit, d’une certaine manière, continuer à exister…

Si la population estudiantine de la Saint Patrick’s Primary School a connu une baisse, c’est grandement à cause de l’impact économique de la crise sanitaire liée au Covid-19. D’un côté, des parents d’élèves affectés par les conséquences financières du Covid-19 ont fait le choix de déscolariser leurs enfants pour le home-schooling et, de l’autre côté, des bailleurs de fonds, à travers le Corporate Social Responsibility accusant moins de profits, ne peuvent plus soutenir la fondation. Devant cette réalité, l’école a lancé un appel pour que de généreux donateurs lui viennent en aide. Jean José Bax, manager de l’école et secrétaire de la Fondation Jeanne d’Arc, explique que pour opérer ses activités, la Saint Patrick’s Primary School a besoin d’environ Rs 150,000 mensuellement.

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100% de réussite au PSAC

L’établissement catholique privé ne bénéficie pas de subvention de l’État, ce qui lui donne la liberté totale d’appliquer le projet académique (avec un cursus menant au Primary School Achievement Certificate) qui correspond à ses élèves. « Notre école ne pratique pas la promotion automatique. Une de nos particularités, depuis notre création par Marie Mazérieux, est d’œuvrer pour l’enfant et à l’acceptation de la différence », dit Jean José Bax. Dans cette optique, les enfants des classes du mainstream et ceux à besoins spéciaux, qui sont pris en charge par des enseignantes spécialisées, se retrouvent sans distinction lors des activités communes. Malgré une pédagogie différenciée, la Saint Patrick’s Primary School enregistre un taux de réussite de 100% aux examens nationaux de fin de cycle du primaire depuis une vingtaine d’années. À ce jour, l’école compte 19 enseignantes parmi un personnel de 29 membres. Cette occupation 100% féminine dans le corps enseignant, ajoute Jean José Bax, n’est pas calculée. Toutefois, il reconnaît que leur approche maternelle facilite l’encadrement des enfants, d’autant que les classes n’accueillent pas plus de 15 élèves. Quant aux cinq classes spécialisées, elles comprennent un maximum de 9 enfants pour deux enseignantes.

 

Marie de Coulhac Mazérieux, une avant-gardiste

Même si le nom de Marie de Coulhac Mazérieux est inscrit dans l’histoire de l’éducation à Maurice, il n’est pas suffisamment connu, voire reconnu. Cette femme d’origine française et Mauricienne de cœur fonda le Cours Jeanne d’Arc, une école avec six élèves au départ, dans sa maison à Curepipe (à proximité du terrain où un hôpital privé est actuellement en construction) en 1927. À l’époque où la mixité des genres et de niveau était encore un concept méconnu dans le système éducatif, Marie de Coulhac Mazérieux fit preuve d’avant-gardisme. Elle accueillait un petit nombre de filles et de garçons dans une aile de sa demeure pour suivre des cours dispensés en français.

Au Cours Jeanne d’Arc, l’anglais n’était pas la langue médium de l’enseignement, mais une matière. Ce qui permettait aux enfants qui ne pouvaient s’adapter au système du mainstream basé sur la compétition, de ne pas rester en marge de l’éducation. C’est ainsi que pendant des décennies, « l’école Mazérieux » donnera la chance à des enfants avec des difficultés d’apprentissage, parce que slow learners ou ayant des besoins spéciaux, de se développer pour s’intégrer dans la société.

L’école de Madame Mazérieux aura subi la colère des cyclones Alix et Carol dans les années 60. L’établissement grandement endommagé a été réparé par des membres de l’équipage du bateau militaire français, le Jeanne d’Arc. À la disparition de Marie de Coulhac Mazérieux en 1981 à l’âge de 86 ans, la Fondation Jeanne d’Arc créée par des héritiers de cette dernière, d’anciens élèves et enseignants, entre autres, reprend le flambeau de l’éducatrice. Le Cours Jeanne d’Arc est déplacé, change de nom et devient le collège Saint Patrick. Et puis, à son tour, le collège ferme ses portes, tandis que l’école primaire ouvre les siennes.

 

Appel à la générosité

Un appel dans une de nos précédentes éditions a permis à la Saint Patrick’s Primary School de récolter un peu d’argent pour alimenter le fonds nécéssaire afin de garder l’école opérationnelle. L’école, selon son manager Jean José Bax, ne pourrait pas fonctionner au-delà du calendrier scolaire 2021-2022 si elle ne récolte pas l’argent qu’il lui faut assurer sa survie. Ceux qui souhaitent venir en aide à l’école afin qu’elle continue à ouvrir ses classes à d’autres enfants peuvent lui faire parvenir leur contribution sur le compte suivant : MCB Ltd 000020058128.

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