Les maraîchers réclament une rencontre avec leur député aprés les inondations du marché
Les conséquences néfastes des fortes pluies et des inondations éclair sur certaines infrastructures de l’île est plus que jamais d’actualité. En atteste le sort réservé aux maraîchers du bazar de Vacoas qui ont été contraints de travailler les pieds dans l’eau durant la semaine écoulée, conduisant même à la fermeture du site pendant quelques heures. Outre les drains inefficaces et inadaptés, l’objet du courroux des locataires demeure le fait que la toiture en tôle du bazar, qui date de 35 ans, a connu une nette dégradation et que la mairie n’a pas répondu favorablement à leur demande pour colmater les brèches.
Avec ses faux airs de pistolero mexicain, le député Gilbert Bablee a promis que la ville Cendrillon ressemblerait bientôt à l’arrondissement le plus célèbre de la ville de New York. Sauf que ce dernier a disparu des radars, et qu’en attendant que sa promesse se concrétise, les maraîchers se retrouvent confrontés à la récurrence des inondations et du reflux d’eau en provenance des canalisations. C’était le branle-bas de combat mercredi et jeudi : des gens avec de l’eau jusqu’aux cuisses tentant tant bien que mal de se frayer un chemin jusqu’aux étals, où les coulées de boue étaient heureusement relativement limitées. Certains commerçants avaient néanmoins tiré les leçons des précédentes inondations en relevant leurs étagères. « Comment a-t-on pu en arriver là ? Ça fait 30 ans que je travaille au bazar et je n’ai jamais été témoin de telles scènes jusqu’en 2020 », soutient un maraîcher.
La colère des locataires du site a désormais atteint son point d’ébullition, car cela fait environ deux ans qu’ils encourent d’énormes pertes financières compte tenu de ces aléas à répétition qui se sont greffés aux longs mois d’inactivité liée aux confinements. « On peine à sortir la tête de l’eau. Là où le bât blesse, c’est quand on voit qu’on investit des sommes d’argent importantes dans toute la ville pendant qu’on doit travailler dans des conditions exécrables. Où sont passés les milliards de roupies promises dans le budget pour la réfection des drains ? » souligne un marchand de légumes.
Pour couronner le tout, la toiture en tôle du bazar, qui s’est nettement dégradée au fil du temps, ne les protège plus des intempéries. Et ce n’est pas faute d’avoir tenté de convaincre la mairie de procéder à des réparations. « Get enn kou dan ki kondision nou pe travay dan bazar Vacoas ! Depi plis ki de an minisipalite pa pe kapav met mastik pou repar enn twa ki pe koule. Mo ban zepis e tou marsandiz gate a sak fois. Mo finn fatige koz ar lemer ek so dimounn. Nou pey Rs 1300 pou nef zour travay pou gagn enn tretman koumsa, apre zot vinn koz Manhattan », s’insurge un marchand, qui est d’autant plus inquiet que la mairie continue à orchestrer le flou sur le début des grands travaux de l’Urban Terminal qui devraient s’échelonner sur une période de deux ans au minimum.
« Qu’est qu’on fait en attendant que ce projet se concrétise ? Des épisodes de météo extrêmes comme celui-ci ne vont pas disparaître. La mairie et le gouvernement vont-il investir dans des stratégies pour protéger notre business à court terme ? »