Plusieurs questions émergent au sein de la force policière depuis la décision du Commissaire de police d’accorder un moratoire de deux mois aux officiers des forces de l’ordre, afin qu’ils enlèvent les tatouages dessinés sur les parties visibles de leur corps.
La majorité de ceux contactés par lemauricien.com trouve l’application de cette règle « injuste et arbitraire ». Ainsi, les policiers tatoués fustigent l’annonce faite via une circulaire émise le 11 mars et signée par le chef de la force policière, Anil Kumar Dip.
D’autant que ce dernier avance que « when in police uniform, such tatoos attract unpleasant/negative comments from members of public which ultimately project a bad image of the police force ».
« Le port du tatouage n’apporte pas une mauvaise image à la force policière », observe un officier, qui porte à son bras un sleeve tatoo. « Ce tatouage n’a jamais entravé mon travail ». De fait, il verra « en temps et lieu » s’il l’enlèvera. « Mais pour l’heure, je le garde ».
Posté au sein de la Central Division, un policier souligne qu’il est compliqué d’enlever des tatouages en deux mois. Car cette intervention, selon lui, « se fait sur plusieurs séances ». D’autant que l’opération a un coût financier important.
Sur les réseaux sociaux, des policiers tatoués n’hésitent pas à faire part de leur désaccord.
« Ce n’est pas tellement la décision de nous faire enlever nos tatouages qui m’intrigue, mais la raison derrière », explique une policière avec une dizaine d’années d’expérience.
Deux questions reviennent chez nos interlocuteurs : quid des commentaires sur les brebis galeuses de la police qui font honte à la force policière ? ; Et quid de ceux qui ne respectent plus les exigences physiques de la force policière ?
Avec la mise en application de l’interdiction du tatouage parmi la police, le CP a ordonné que des inspections soient effectuées au niveau de chaque division par les Divisions Commanders.
Parmi des « vieux routiers » de la force policière, cette décision est justifiée. « Quand vous intégrez la police, vous savez déjà que les tatouages sont interdits », relate un sergent.
« Ena ki finn abise. Ek met li visib. Pa zis zom me madam tou », soutient ce dernier.
« Dans la police, vous pouvez à toute heure avoir une promotion où changer d’unité. Le port du tatouage sur les parties visibles du corps est un risque », explique un autre officier.