– Hommage à Son Excellence Karl Offman (1940-2022), Président de la République (2002-2003)
DR JIMMY HARMON
Pour ceux qui l’ont connu, nous dirons que Karl serait très heureux et fier de mourir un 12 mars, date de l’accession de notre pays à l’indépendance, il y a cinquante-quatre ans de cela. Il est de ceux de sa génération qui ont cru fermement dans une Île Maurice capable de prendre sa destinée en main. Son parcours est exemplaire parce qu’il est tout simplement sans éclat mais déterminant pour l’homme qu’il a été et d’où il venait. Quand il devient un homme public dans les années 80, il monte en puissance. Il est le bras droit de Sir Anerood Jugnauth. Il est le fin organisateur du MSM. C’est ce que j’apprends d’une
tante qui habitait Cassis, à la périphérie de Port-Louis, que Karl et son épouse, ma tante et son époux étaient tous membres de la chorale de Cassis. Des débuts modestes. On en parle avec fierté et quand il devient Président de la République pour un court mandat, c’est-à-dire de 2002 à 2003, c’est un « achievement ». Avec le temps, il devient ‘enn dimoun Cassis sa’ (l’ancien de Cassis).
En 2008, je cherchais une personnalité qui pourrait procéder au lancement de ma première publication qui s’intitule « L’espérance Créole, Progrès et Dignité ». C’est une monographie sur la question créole dans le sillage du malaise créole et au temps fort des premiers combats pour l’introduction du Kreol Morisien dans le système éducatif formel. On me conseilla l’ancien Président Karl Offman. Un peu intimidé, je m’arme de courage et je téléphone chez lui. Il est dans l’annuaire. Ce qui étonne à l’époque ! Je lui explique en quelques mots ce que je souhaite. Il me demande illico presto de venir le voir, à son domicile, à Mare-Graviers. Et c’est là que toutes nos conversations démarrent.
Nos conversations se déroulent à intervalle régulier jusqu’en 2014. L’homme raconte. Il donne son opinion. Je ne suis pas forcément d’accord avec lui. Il le sait. Il me le dit franchement. Mais je quitte chez lui toujours pensif, inquisitif. Je vois que je côtoie là un vieux routier. J’ai tout à apprendre de l’appareil d’État. Mais ce qui me motive à le solliciter de temps en temps comme « chief guest » dans quelques activités que j’organise, c’est son témoignage de vie : simplicité, discrétion avec confiance dans la vie. C’est alors que je découvre que c’est la personne à inviter pour la Graduation Ceremony des élèves du PrevokBEK en 2010 au Collège du Saint Joseph ou pour la remise des certificats pour des cours donnés à des gens sur le terrain à l’Institut Cardinal Jean Margéot en 2011. Il répond toujours présent. Il se renseigne avant mais sans demander à écrire le discours pour lui (comme certains le demandent aujourd’hui). Mais c’est toujours de la spontanéité. Le jour des fonctions, ses discours ne sont pas ces éternelles flatteries pour les puissants du jour (alors qu’il était proche d’eux). Les siens sont simples et directs et parlent aux gens.
Au revoir l’Ancien de Cassis ! Merci !
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