La frustration gagne du terrain à la Mauritius Duty Free Paradise Shop. En cause, le copinage à outrance ! Aux dernières frasques du chauffeur somnolent, dénoncées dans nos colonnes la semaine dernière, s’ajoutent les pressions exercées « d’en haut » en marge d’un nouvel exercice de nomination pour le poste de superviseur dans les boutiques.
Excédés, certains employés, qui se sentent lésés de leurs droits, car laissés sur le tapis, ont porté l’affaire devant le Tribunal of Appeal. « Si sous l’ancien régime de Navin Ramgoolam la MDFP était politisée, aujourd’hui c’est la politisation à outrance », déplorent les employés, évoquant la pression exercée par les ministres et autres hommes de main du régime Pravind Jugnauth.
Ainsi, ni les dénonciations à la direction de la MDFP ni celles dans nos colonnes la semaine dernière ne freinent ceux qui se croient tout permis à la MDFP. D’ailleurs, le chauffeur somnolent, protégé de son patron, le directeur de KS Business, qui n’est autre que la garde rapprochée du Premier ministre, Pravind Jugnauth, s’est permis de porter plainte contre les employés. Il soutient qu’il a été insulté par les employés lors de cet incident au cours duquel, alors qu’il dormait au volant de son van, les employés, craignant pour leur sécurité et leur vie, l’ont rappelé à l’ordre. Son protecteur a par ailleurs laissé entendre à ses détracteurs « fer seki zot oule, ekrir komie lartik zot oule, mo pa pou gagn narye. » Et son omniprésence s’est intensifiée à l’aéroport. Il éclipse d’ailleurs le golden boy de l’aéroport Ken Arian.
Ce qui agace davantage les employés de la MDFP, c’est cette politisation à outrance à tous les niveaux dans l’entreprise qui, semble-t-il, est gérée « d’en haut ». De la boutique hors-taxes au management, en passant par le warehouse, la frustration grandit quotidiennement. Et plus particulièrement depuis le dernier exercice de recrutement pour le poste de superviseur qui a vu la nomination d’une dizaine de petits copains, non-qualifiés selon les critères établis de nomination, mais qui en raison de leur proximité avec le pouvoir se sont vus promus. « Aucun des dix nouveaux superviseurs nommés ne possède de diplômes avec sept ans d’expérience. Et ceux qui ont un peu d’expérience ne disposent pas de quinze années de service comme requise pour la nomination. Et les plus anciens, qui ont plus de 20 ou 25 ans d’expérience, ont eux été laissés sur la touche », s’insurgent les employés. Si bien que certains employés, diplômés et disposant des qualifications et de l’expérience requises pour ce poste, ont décidé de porter l’affaire en cour. Surtout qu’ils ne font pas partie de la nouvelle liste de nominés qui devrait être officielle bientôt, après une décision de la MDFP d’élargir le nombre de superviseurs, à la suite de pressions exercées par les ministres et autres bras droits du régime MSM, « pou met nou dimounn ». Encore une fois, les quatre noms sur la liste des prochains nominés qui circule ne concernent que des “petits copains”, pistonnés par les ministres.
Bénédiction du
Chairman et de l’OiC
Cette situation crée un climat de tension parmi les employés, qui déplorent un népotisme gangrené à la MDFP. Cela, avec la bénédiction de l’Officer in charge (OIC) Bhim Banarsee et le Chairman Prakash Maunthrooah. D’ailleurs, certains qui bénéficient de la protection de ces bras droits n’hésitent pas à faire montre de leur “pouvoir”, dénoncent les employés, qui citent en exemple ce récent nominé au poste de superviseur, à la boutique Duty-Free de Parkside, qui s’est autoproclamé Shop Manager. Cela, de connivence avec l’Officer in Charge et le Chairman de la MDFP, soutiennent les employés, qui s’insurgent que d’autres employés qui ont occupé le poste de superviseur depuis 20 ou 30 ans n’ont jamais été promus Manager.
Cette politisation des postes se ressent à tous les niveaux, disent les employés, qui dénoncent dans le sillage la récente nomination « d’une simple employée de store », nommée Logistic Manager du warehouse. Cela, alors même que cette principale agent de la ministre Leela Devi-Dookun Lutchoomun au N°8 ne dispose que de sept années d’expérience, comparée à ses autres collègues qui, outre leurs qualifications, ont une vingtaine d’années ou plus de service à la MDFP. Ce poste a spécialement été conçu pour la protégée politique, soulignent les employés de la MDFP, qui s’insurgent qu’en sus de sa nomination, elle a aussi siégé sur le panel des interviewers dans le cadre de l’exercice de recrutement pour le poste de superviseur.
Qui plus est, il ressort que le salaire de cette ancienne employée de store a connu une hausse de 100%, en sus des fringe benefits dont elle bénéficie désormais. « Ce qui se passe à la MDFP est décourageant et frustrant. C’est la politisation à son summum. Pena Ramgoolam-Nandanee la. Sa régime Jugnauth-la pe pran partou. Zis bann chatwa ki privilezie », avancent les employés. Et d’ajouter : « Avec ce type de copinage à outrance, seuls ceux qui sont proches du MSM, et encore de certains longs bras du MSM, qui sont respectés. Ceux qui sont partisans de l’ancien régime et ceux qui sont neutres sont lésés. Zot finn pran laeropor-la net pou zot. »