Plate-forme de l’Espoir – XLD annonce une motion de blâme contre le GM

Le leader de l’opposition : « Soit le gouvernement apporte des solutions aux problèmes des Mauriciens soit li lev pake li ale »

Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval a annoncé samedi qu’il déposera dès ce lundi une motion de blâme. Il a souhaité que celle-ci soit débattue rapidement afin de placer le gouvernement devant sa responsabilité, à savoir « soit ou amen solision swa ou lev pake ae ». Une fois déposée, la motion devrait être débattue dans un délai d’un mois.

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« Tous les parlementaires auront l’occasion de s’exprimer », a-t-il mis en exergue lors de la conférence de presse de la Plate-forme de L’Espoir. Xavier-Luc Duval a présenté les incidents s’étant produits dans la soirée de jeudi et de vendredi comme les « émeutes de la faim ». « Ce sont les ventres vides qui ont amené les gens à manifester. Il ne faut pas communaliser le débat », a-t-il lancé.

Xavier Luc Duval a fait ressortir que le pays est en grave danger. « Le pire est que la situation était totalement prévisible », a-t-il dit, tout en attribuant le drame de jeudi et de vendredi au gouvernement.

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Le chef des Bleus a rappelé que depuis le début de l’année, l’opposition a mis le gouvernement au-devant de ses responsabilités, l’ayant même averti de la difficile situation dans laquelle vivaient les Mauriciens à cause de l’augmentation des prix. « Il y a eu la pandémie, le problème d’inondation, les scandales qui ont secoué le pays. Nous l’avions affirmé dans conférences de presse et au parlement à travers quatre Private Notice Questions portant sur le gaspillage de Rs 380 M à Waterpark, sur les mesures prises par le ministre des Finances face à la hausse des prix, et l’augmentation brutale des prix des médicaments… », a-t-il réitéré. Et ce, avant de s’appesantir sur le point que « le Parlement est cadenassé, bafoué », estimant par ailleurs que tout est fait pour empêcher l’opposition à mettre les problèmes du pays au-devant de la scène et face aux ministres. « Lorsqu’on bafoue la démocratie parlementaire et lorsqu’on renvoie les élections municipales et bafoue la démocratie, on invite la rue à manifester », a-t-il argumenté.

Pour sa part, le leader du MMM Paul Bérenger a avancé qu’au Parlement, des ministres ne disent pas la vérité. Il a voulu pour preuve la réponse du ministre Soodesh Callichurn, qui affirme à trois reprises ne s’être pas souvenu de la date à laquelle son ministère avait adressé une lettre au ministre Alan Ganoo pour réclamer des importations parallèles. Et ce, alors que la lettre avait été adressée mardi dernier. Il accuse le ministre Callichurn « d’avoir menti sans pudeur », estimant que si l’on était dans un autre pays, le ministre aurait dû démissionner sur le champ.

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Paul Bérenger a accusé le gouvernement de se livrer au gaspillage en dépensant l’argent public au lieu de soulager la population : « L’opposition est à l’écoute de la population et par conséquent notre message est simple. Si ou pena solision ou lev pake ale.»

Le leader mauve a aussi considéré que le pays vit une période dramatique et dangereuse. « Il y a une exaspération et un ras-le-bol généralisé dans le pays. Nous en sommes arrivés là à cause de l’incompétence du gouvernement. Gouverner, c’est prévoir, y compris le pire. Mais au lieu de cela toutes les réserves du pays ont été gaspillées », a-t-il mis en avant.  À son avis, ce qui exaspère le plus les gens, c’est le contraste entre le fardeau porté par le peuple et le « majakaro » du gouvernement. « Le ras-le-bol généralisé est justifié et nous comprenons la population », a-t-il compati. Il a estimé que le gouvernement a commis un tort énorme à la police et a rappelé les pouvoirs constitutionnels du commissaire de Police. « Fer ou devwar vizavi sa pei-la. Pa per ek pa de violans ek provokation polisier », a-t-il souligné. À l’instar de Xavier-Luc Duval, il a souligné la nécessité de faire barrage au communalisme et d’empêcher de donner une coloration communale aux « manifestations de la faim ».

Paul Bérenger a annoncé qu’il accordera son soutien total au leader de l’opposition qui présentera une motion de blâme contre le gouvernement. « Ce n’est pas de gaité de cœur qu’une telle motion est présentée par le leader de l’opposition et nous demandons à tous ceux qui ont à cœur les intérêts supérieurs du pays de soutenir la motion », a-t-il poursuivi.

Qui plus est, l’ancien Premier ministre a annoncé la reprise des réunions à travers l’île à compter du 6 mai dans la circonscription no 8 (Quartier-Militaire/Moka). D’autres réunions sont prévues, notamment à Plaine-Magnien, Fond du Sac, Port-Louis et Chemin-Grenier.

Quant à Nando Bodha, leader du Rassemblement mauricien, il a affirmé que les récents incidents sont le résultat d’un gouvernement « coupé de la réalité » et d’un Premier ministre « qui a trahi la confiance du peuple et qui impose à ce dernier un fardeau qu’il ne peut porter ». Il a fait mention de toute une section de la population qui n’arrive pas à joindre les deux bouts. « Ce gouvernement a tellement menti sur les chiffres concernant le Covid, l’économie, le chômage, la valeur de la roupie que lorsqu’il viendra donner des explications personne ne le croira. Il y a un problème de leadership à la tête du pays alors que la démocratie est bafouée tous les mardis. » Il a estimé que le gouvernement doit partir. Nando Bodha a, de plus, expliqué que la paix sociale constitue l’une des plus grandes richesses du pays et a fait appel contre tout dérapage et provocation. La solution réside dans la solidarité et la solution immédiate à la population avant la présentation du budget, a-t-il plaidé.

De son côté, Roshi Bhadain a soutenu que ce qui s’est passé dans le pays était prévisible. Il blâme le gouvernement pour son « incompétence, les abus de pouvoir, les ego surdimensionnés au parlement et ailleurs ». La propension à dire à la population que tout va bien a aussi été dénoncée.

Plus loin, le leader du Reform Party a critiqué la structure des prix de l’essence qui contient des « éléments inutiles ». Cela, avant de déplorer que les augmentations des prix des produits pétroliers soient intervenues en l’absence du Premier ministre Pravind Jugnauth.

Concernant les récents incidents dans la rue, il a reproché à la police d’avoir refusé de libérer Darren l’activiste, dans la nuit de vendredi. Ce qui aurait permis de désamorcer la situation. Roshi Bhadain a ainsi déploré « l’incompétence gouvernementale, les gaspillages et les scandales » et estime que le gouvernement aurait dû démissionner. Qui plus est, il a de nouveau félicité le leader de l’opposition d’avoir décidé de présenter une motion de blâme contre le gouvernement.

Le chef du Reform Party a fait un appel au calme et demandé à ceux qui postent des messages de nature communale sur Facebook d’arrêter leur « machination abjecte » et de cesser de faire entorse à l’unité nationale « car nous sommes Mauriciens avant tout ».

Par ailleurs, Roshi Bhadain a condamné la pratique de provisional charges par la police et a anticipé qu’un éventuel gouvernement de l’entente nationale abolira cette manière de procéder.

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