“Le gouvernement est en train de tout accaparer. Pour le MSM, tout est possible et aujourd’hui, c’est du State Capture, comme en Afrique du Sud.” Commentaire du leader du PTr après la décision du ministère du Logement de “grant the control and maintenance” du Champ de Mars à Côte d’Or International Racecourse Ltd, filiale des Finances, nouvellement créée pour barrer la route au MTC, qui compte plus de 210 ans d’existence en tant qu’organisateur des courses hippiques à Maurice.
“C’est du jamais vu. Encore un autre scandale qui n’étonne pas cependant au vu du fonctionnement du MSM ki pe rod akapar partou”, dit Navin Ramgoolam. À sa connaissance, dit-il, il n’existe aucune organisation hippique au monde contrôlée par le gouvernement. “C’est une honte que le GM souhaite une mainmise sur le plus vieil hippodrome et le plus ancien club hippique de l’hémisphère Sud. Cela, avec un seul but : contrôler l’argent”, dit le leader du PTr pour qui “il est évident ki pe met poupet dookia devan, mais au final, c’est Jean-Michel Lee Shim, le magnant des courses, qui tire les ficelles.”
Navin Ramgoolam observe également que le GM a fini par avoir la tête de deux dirigeants, Jean-Michel Giraud, et Anil Kumar Ramnarain, sous prétexte de leur proximité politique, l’un avec le MMM et l’autre avec le PTr respectivement. “Cela veut dire que si l’on n’est pas MSM, on ne peut pas diriger. Où va-t-on ? Est-ce une démocratie ?” demande-t-il.
Au-devant de la situation, “bizin ki Morisien ouver zot lizie ek donn MSM enn bel koreksion pou prosenn eleksion”, dit le leader du PTr. D’autant plus qu’avec tout ce qui se passe dans le pays, dont la hausse du coût de l’essence, la cherté du coût de la vie et les nombreux scandales.
Navin Ramgoolam qui, vendredi lors d’une conférence de presse a critiqué la gestion du pays par le MSM, estime que le GM est directement responsable de la hausse des prix de l’essence et du diesel. “Akoz inn kas kontra avek Mangalore zordi ou pey lesans 25% pli ser”, déplore-t-il, ajoutant que la population est en mesure de voir aujourd’hui la différence entre la gestion du PTr et celle du MSM. Selon lui, la hausse des prix des produits pétroliers est une provocation. Il lance un appel en faveur d’une baisse du prix de l’essence “afin de permettre à la population de respirer et de redynamiser l’économie”.
Vider les réserves
Revenant sur la situation concernant les prix du carburant alors que son gouvernement était au pouvoir, il souligne qu’en 2008, alors que baril était de $ 147.2, aujourd’hui il est à $ 109. “À cette époque, le taux du dollar était de Rs 26.75 contre Rs 43.50 aujourd’hui. Nous avons pu maintenir le prix du litre de pétrole à Rs 49.50. Aujourd’hui, il a atteint le niveau de Rs 74.10”, relève-t-il. Dans le but de protéger les prix du pétrole contre toutes les fluctuations, Navin Ramgoolam ajoute avoir créé un Price Stabilisation Account sur les conseils de Megh Pillay, alors directeur de la STC.
“Toutes les accusations faites contre Betamax qui avait obtenu le contrat se sont avérées fausses”, rappelle l’ancien Premier ministre, faisant ressortir que la violation du contrat conclu avec Betamax a amené la STC à vider complètement ses réserves afin de payer des compensations de l’ordre Rs 5,6 milliards à la compagnie du groupe Bhunjun. “Aujourd’hui, si les produits pétroliers coûtent 25% plus cher, c’est en raison de la rupture du contrat avec Mangalore”, dit-il. Et d’ajouter que, contrairement au gouvernement MSM, celui du PTr avait une vision et savait que“gouverner, c’est prévoir”.
Pour le leader du PTr, la gouvernance du MSM repose sur quatre piliers, à savoir : “money politics afin d’acheter les esprits faibles, les menaces contre ceux qui le critiquent, la manipulation de l’information avec l’aide de la MBC et à travers les médias sociaux et la fraude.” C’est dans ce contexte qu’il lance un appel à tous les citoyens de participer activement au recensement qui a lieu actuellement en vue de vérifier la liste électorale et d’enregistrer de nouveaux électeurs, et de s’assurer d’éviter toute maldonne quant aux noms des votants.
Surtout tenant compte du nombre de personnes qui n’avaient pu voter lors des élections générales de 2019 faute d’avoir trouvé leur nom sur la liste électorale. Il se prononce par ailleurs en faveur de l’enregistrement des électeurs directement ou en ligne durant toute l’année. Il insiste de même sur le fait que le dépouillement des bulletins ait lieu dans chaque bureau de vote le jour des élections. Selon lui, il n’y a pas lieu de transporter les bulletins dans un centre de dépouillement central. Dans la foulée, il se prononce contre la présence d’une computer room dans les centres de vote.
Navin Ramgoolam annonce de même qu’un éventuel gouvernement PTr amenderait la Constitution afin d’interdire la participation des citoyens du Commonwealth aux élections. Il considère que le pays est trop petit et que la marge entre les candidats élus et ceux qui n’ont pas été élus est souvent trop étroite. Il se prononce également contre la participation de la diaspora aux élections locales. Il attire aussi l’attention sur le risque d’utilisation des médias sociaux par le GM pour faire le profiling des électeurs.