Le Sri Lanka rassure l’Inde sur un navire chinois

Le Sri Lanka a repoussé les inquiétudes de l’Inde mardi concernant un navire chinois qui s’apprête à séjourner dans un grand port de l’île, assurant qu’il s’en tiendrait uniquement à se ravitailler en carburant.

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Le site web marinetraffic.com décrit le Yuan Wang 5 comme un « navire de recherche et d’étude » chinois. Il a quitté le port chinois de Jiangyin le 13 juillet et devait faire escale dans le port en eau profonde de Hambantota le 11 août.

Selon le porte-parole du gouvernement Bandula Gunawardena, lors d’une conférence de presse, le cabinet a discuté lundi soir de la visite du Yuan Wang 5, prévue en août et décidé de répondre « diplomatiquement » aux « inquiétudes » de New Delhi.

Le navire passera environ une semaine à Hambantota pour se ravitailler notamment en carburant et ne se livrera à aucune activité pendant son séjour dans les eaux sri-lankaises, a assuré M. Gunawardena.

« L’Inde et la Chine nous aident toutes deux dans cette période très cruciale où nous sommes confrontés à une crise économique sans précédent », a-t-il ajouté.

« Le président (Ranil Wickremesinghe) a informé le cabinet que cette question serait résolue de manière diplomatique en discutant avec toutes les parties. Ce sont deux amies importantes », a-t-il précisé. Les médias indiens ont rapporté que New Delhi craignait que le navire ne soit utilisé à des fins d’espionnage.

Pour la chaîne indienne CNN-News18, il s’agit d’un navire d’espionnage à double usage, employé pour le suivi de l’espace et des satellites et utilisé spécifiquement pour les lancements de missiles balistiques intercontinentaux.

Selon Manusha Nanayakkara, ministre du cabinet, des navires de recherche chinois avaient déjà effectué 18 séjours de cette nature au Sri Lanka. Il a insisté, devant la presse, sur le fait que le Yuan Wang 5 s’arrêtait « uniquement pour se ravitailler en carburant ».

En 2017, Colombo s’était retrouvé dans l’incapacité d’assurer le service de sa dette de 1,4 milliard de dollars contractée auprès de Pékin pour la construction de Hambantota et avait dû le céder pour 99 ans à une entreprise chinoise.

La Haute Commission (ambassade) indienne à Colombo n’a pas commenté dans l’immédiat.

La semaine dernière, New Delhi avait mis en garde contre « toute incidence sur la sécurité et les intérêts économiques de l’Inde (qui) prendrait toutes les mesures nécessaires pour les sauvegarder ».

L’Inde s’inquiète de l’influence croissante de la Chine au Sri Lanka qui s’est fortement endetté au fil des ans auprès de Pékin, pour développer de grands projets d’infrastructures.

Le Sri Lanka, qui a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars à la mi-avril, est en négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) en vue d’un éventuel renflouement.

L’île de 22 millions d’habitants endure de graves pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments depuis la fin de l’année dernière, faute de devises pour financer les importations essentielles.

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