Économie bleue – Paul Bérenger : « Le GM commet un crime à l’encontre de la coopération régionale »

La jeunesse militante était en réflexion hier autour du thème Restructurer l’économie mauricienne à travers la solidarité intergénérationnelle pour dégager des propositions qu’elle présentera au parti. Le leader du MMM, Paul Bérenger, qui s’est adressé aux participants à Ebène, samedi matin, a plaidé pour une meilleure coopération régionale entre Maurice et les pays voisins pour redynamiser notre économie bleue dans l’optique de la création d’emploi pour les jeunes.

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Pour réinventer l’économie bleue, Maurice doit pouvoir jouer la carte régionale, a expliqué Paul Bérenger. Toutefois, il n’a pas caché son regret en déclarant : « Je suis bouleversé quand je vois l’absence d’une politique de coopération régionale par le gouvernement alors qu’il est indispensable de jouer cette carte si on veut relancer l’économie bleue. » Le leader du MMM est d’avis que Maurice aurait dû tisser une véritable collaboration avec les Seychelles, lesquelles ont une avance considérable dans ce domaine.

« Les Seychelles excellent en accordant toute l’importance voulue à l’économie bleue. Nou ti bizin an kontak permanans avek nou bann frer Comores, Madagascar, Seychelles, Mozambique e Maldives. Ena enn rises e potansiel extraordiner ki nou pe gaspiye », a fait ressortir ce dernier.

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Il a rappelé que Maurice était le seul pays qui a brillé par son absence au dernier sommet des pays membres de la Southern African Development Community (SADC) à Kinshasa. « Et ils osent parler d’une stratégie africaine et de coopération régionale. Ce gouvernement est en train de commettre un véritable crime à l’encontre de la coopération régionale », a martelé le leader du MMM. Les secteurs, notamment l’offshore, l’information, la technologie et la communication, qui sont appelés à se réinventer, a dit Paul Bérenger aux jeunes militants, devront compter sur la coopération régionale.

Analysant la thématique de la convention des jeunes militants, le leader du MMM a insisté sur les enjeux du vieillissement de la population, un problème d’actualité, a-t-il noté. « Le vieillissement de la population est une problématique qui menace les personnes âgées et les jeunes en même temps. »

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Toutefois, selon lui, ce problème se fait davantage sentir à Maurice plus qu’ailleurs dans le monde. « Le pourcentage de la population âgé de plus de 60 ans à Maurice est passé de 9% en 2000 à 15% et atteindra 30% en 2050. La proportion de personnes au travail par rapport aux pensionnés était de 5 à 1, en 2050 elle passera de 2 à 1 », a indiqué Paul Bérenger en invitant à la réflexion sur cette réalité.

« Alors que le coût des pensions devient écrasant, le taux de la population au travail est en déclin. C’est un cercle vicieux et explosif. De par le monde, les personnes âgées sont parmi les plus vulnérables face à la pauvreté. Elles sont également victimes de discrimination. Et de l’autre côté, les jeunes sont directement menacés par la dette du pays, laquelle ne cesse d’augmenter », a poursuivi le leader des mauves. Et de faire remarquer que face à cette situation, de plus en plus de jeunes Mauriciens choisissent d’émigrer : « Parski zot in’nn perdi lespwar dan zot pei e akoz labsans meritokrasi. Les jeunes en sont particulièrement sensibles. »

Droit de vote à l’âge de 16 ans

« Avec le vieillissement de la population, l’avenir s’annonce difficile. Il y aura beaucoup à faire pour aider les pensionnés aussi bien que les jeunes », a commenté le leader du MMM. D’où, selon lui, la nécessité de créer des emplois effectifs pour la jeune génération. « D’un côté nous avons une dette énorme vis-à-vis de nos aînés. Et de l’autre côté les jeunes attendent, avec raison, beaucoup du gouvernement et de nous. C’est leur droit légitime. Bizin amenn tou bann zenerasion ansam », a-t-il poursuivi en plaidant vivement pour un rapprochement des générations.

« Pour permettre cette solidarité entre les générations et que les jeunes jouent pleinement leur rôle, la question du droit de vote à 16 ans nous interpelle », a dit Paul Bérenger, tout en soulignant que 12 pays accordent le droit de vote à leur citoyens âgés de 16 ans et quatre États à ceux de 17 ans.

Drish Baboolall, le président de la jeunesse militante, s’était auparavant adressé aux participants de la convention. Reprenant le thème du jour, il a invité à réfléchir sur les défis économiques. « Est-ce que notre économie sera en mesure de faire face à une autre catastrophe ? Moter lekonomi morisien pa pou resilian fas a enn lot katastrof. Bann sekter lekonomi pe roul lor zant. C’est dans cette optique que nous plaidons pour la restructuration de notre économie par le biais de la solidarité intergerationnelle. C’est à travers le dynamisme des jeunes, le courage des plus âgés et l’expérience de nos aînés que nous allons sauver notre pays », a déclaré ce dernier.

Drish Baboolall a dressé un constat : « La dette publique qui pèse sur nous est de Rs 450 MD et plus de 18 000 jeunes de moins de 24 ans au chômage », en se demandant : « Est-ce qu’il y aurait eu autant de chômeurs s’il y avait un vrai career guidance ? » Il a aussi parlé de la fuite des cerveaux face à un secteur économique peu dynamique et critiqué entre autres le concept de la Contribution sociale généralisée, le système éducatif et son curriculum, lequel est loin d’être en phase avec le développement informatique.

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