Kyste du foie : Opéré par le Dr D’Cruz, le petit Karnik Soodhoo sorti d’affaires

Elle a voulu raconter son histoire pour aider d’autres parents qui, comme elle, ont un jour perdu tout espoir devant leur enfant en souffrance. Prishni Ghoorbin a vu son monde s’écrouler en apprenant en début d’année que son fils de huit ans avait un kyste de 7 cm au foie. Frappé de douleurs abdominales intenses et incapable de manger, le petit Karnik Soodhoo est alors pris en charge par le Dr D’Cruz, rencontré à Maurice en mars alors qu’il était en mission pour s’occuper de patients mauriciens, dont Marie Cléane Papillon. Après un mois passé en Inde, entre injections, tests médicaux et une lourde opération, Karnik Soodhoo est aujourd’hui sorti d’affaire. Reconnaissants envers l’équipe médicale de la Paediatric Narayana Hospital, ses parents ont décidé de partager leur vécu et surtout de proposer leur aide aux parents qui vivent en ce moment des moments similaires au leur. Témoignage.

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« Karnik a été très courageux. Les médecins là-bas étaient étonnés de le voir aussi collaboratif, surtout face aux innombrables injections et tests médicaux qu’il a dû subir », confie Prishni Ghoorbin. Après avoir passé de longs mois dans l’angoisse, la jeune entrepreneure a aujourd’hui repris le cours normal de sa vie.

Karnik Soodhoo (8 ans) a fait
preuve de courage pendant son
opération

« Aujourd’hui, Karnik mange mieux, alors qu’avant on devait le forcer à manger. Il n’y arrivait pas, il disait qu’il n’avait pas faim », dit-elle. En effet, c’est en février que la famille découvre que le petit Karnik a développé un kyste au foie. « On m’a appris qu’il avait cette condition depuis qu’il est né, mais on n’en savait rien et on ne nous a jamais rien dit malgré les nombreuses consultations à a clinique pendant toutes ces années », confie-t-elle.

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Prishni Goorbhin nous raconte, par ailleurs, que Karnik a toujours souffert de douleurs abdominales, accompagnées de maux de tête et parfois de vomissements, mais qu’elle ne s’est jamais vraiment inquiétée. « Je souffre moi-même de gastrite depuis longtemps et j’avais les mêmes symptômes, donc, je me suis dit assez naïvement que cela devait être ça et que Karnik avait dû hériter de ce mal. » Sauf que c’était loin d’être une simple gastrite…
Vers février de cette année, les crises deviennent de plus en plus violentes et Prishni Ghoorbin décide d’aller consulter en clinique privée. « Karnik avait des épisodes de fièvre qui duraient 30 minutes à chaque fois, il vomissait beaucoup et se tordait de douleurs. Je n’en pouvais plus. J’ai décidé d’aller consulter », dit-elle.

Arrivée en clinique, Prishni Ghoorbin nous raconte que l’accueil a été froid, mécanique. « Face à la détresse de parents et d’un enfant en souffrance, le personnel a fait preuve de froideur et a refusé de le prendre en charge, demandant des papiers, etc. », dit-elle.

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Après plusieurs démarches à courir à gauche et à droite, elle finit par obtenir un rendez-vous et une échographie est effectuée sur le petit Karnik. Un kyste de 7 cm est détecté sur le foie du garçonnet.

À ce moment-là, tout s’arrête. « J’ai senti mon monde s’écrouler lorsque j’ai appris que mon fils avait ce kyste-là. » De plus, elle nous confiera n’avoir obtenu aucun soutien moral du personnel soignant de cette clinique qu’elle fréquente depuis la naissance de son fils.

« Je ne comprenais pas ce qui se passait et j’avais l’impression que les médecins aussi ne savaient plus trop quoi faire. Ce genre de situation vous angoisse encore plus, surtout quand vous voyez des professionnels de cette trempe agir ainsi. »

Karnik Soodhoo posant fièrement avec le Dr D’Cruz

Le jour de l’opération, les aides-soignants l’ont pris dans les bras

Avec le soutien de ses proches, elle ne baisse pas les bras et continue les démarches pour trouver un traitement pour Karnik. Heureux hasard, elle apprend que le Dr Ashley D’Cruz, directeur et chirurgien pédiatrique et urologue, est à Maurice pour le bilan de santé de la petite Marie Cléane Papillon, le troisième bébé (siamois) miracle au monde et pour s’occuper de patients mauriciens. « J’ai décidé d’aller le rencontrer », dit-elle. Prishni Ghoorbin prend alors son courage à deux mains et va rencontrer le Dr D’Cruz à l’hôpital.

« Il m’a écoutée et m’a tout de suite rassurée. Il était tellement gentil et doux », se souvient-elle. Deux mois étaient passés depuis le premier diagnostic à la clinique et cette rencontre. Deux mois passés dans l’angoisse sans obtenir une seule réponse à ses nombreuses questions sur le traitement de son enfant. « Après m’avoir écoutée, le Dr D’Cruz a de suite demandé que mon fils fasse quelques tests à Maurice pour voir si c’était un cancer. Une fois cette hypothèse écartée, il m’a invité à venir à Bangalore, en Inde, pour soigner Karnik. »

Sans hésiter, Prishni Ghoorbin, son époux et sa mère décident de mettre le cap sur la Grande Péninsule. « L’Inde n’a jamais figuré sur ma liste de pays à visiter. Et pourtant, la vie a fait que j’allais y passer un mois entier aux côtés de mon fils. » Par ailleurs, elle nous raconte que le choc a été instantané en arrivant à Bangalore, entre la pollution et les conditions insalubres dans lesquelles vivaient les habitants, mais qu’elle a aussitôt changé d’avis en allant à la rencontre des gens et surtout du personnel soignant. « Le premier jour à l’hôpital, j’ai vu des médecins en claquettes ! Cela ne m’a pas rassurée, mais je n’avais pas le choix. Je devais le faire pour mon fils. »

Néanmoins, au fil des jours, elle découvre une autre facette de cet hôpital. « J’ai reçu là-bas ce que je n’avais pas reçu ici, à Maurice, c’est-à-dire du soutien, de la chaleur humaine. Ces gens-là sont formidables et dotés d’une extrême empathie, en plus d’être des professionnels. » Elle se souvient que le jour de l’opération de Karnik, soit le 11 juillet, les aides-soignants l’ont pris dans les bras. « Ils l’ont pris godi. Ils ne l’ont pas mis sur un lit ou sur un fauteuil roulant pour l’emmener dans le bloc opératoire. Un simple geste qui vous montre à quel point ces gens-là tiennent la santé de votre enfant à cœur et surtout à quel point ils font tout pour le rassurer. »

Après quatre longues heures d’opération, elle finit par revoir son fils, sain et sauf. « Le Dr D’cruz et son équipe, notamment les Drs Udita Joshi, Sanjay Rao, Benjami, Awantika, Lajja et Abhishek, et Mr Perunchitthiran Kannan ont été formidables ! Nous leur en sommes tellement reconnaissants ! » Karnik Soodhoo, lui, s’est vite remis de cette expérience. « Je suis épatée par sa force et son courage, surtout pour son âge », confie Prishni Ghoorbin.

« Quand il était tombé malade, ma mère m’avait demandé si j’allais lui dire la vérité. J’ai décidé que oui, mais je l’ai fait en utilisant un langage d’enfants. Je lui ai dit qu’il y avait une petite bête dans le petit haricot qui se trouve dans son ventre et qu’il faudra l’enlever. »

La jeune femme explique ainsi avoir préparé psychologiquement son fils les mois précédant le voyage et l’opération à Bangalore. « Et c’est aussi ce que je conseillerai aux parents qui vivent des moments difficiles. N’ayez pas peur d’en parler avec votre enfant. Karnik a fait preuve de plus de courage que nous adultes. Et dans de telles situations, quand vous en tant que parent vous êtes au plus bas, voir votre enfant tenir bon ainsi, vous redonne espoir », dit-elle. Prishni Ghoorbin est reconnaissante envers l’équipe de la Paediatric Hospital de la Narayana City Hospital, à Bangalore. Elle lance aussi un appel aux parents. « N’hésitez pas à me contacter si besoin est. Après avoir vécu cette expérience, je sens qu’il est important d’apporter du soutien aux parents, de les rassurer comme on nous a rassurés à Bangalore. »


Une solidarité transfrontalière

Le papa de Karnik, Atish Soodhoo, ne tarit pas d’éloges pour les services de soins de cet hôpital de Bangalore. Il tient aussi à remercier les deux clubs de Rotary de Bangalore qui les ont soutenus lui et sa famille.

« Je suis membre du club Rotary de Floréal et quand les Rotariens à Bangalore ont appris que j’allais venir en Inde pour l’opération de mon fils, ils ont tout de suite pris contact avec moi. Ils nous ont accompagnés moralement pendant ce long mois et je ne peux que les remercier. Pourtant, je ne connaissais personne et eux non plus ne me connaissaient pas », di-il. Par ailleurs, il explique avoir entamé des discussions avec le Dr D’Cruz pour un séminaire qui sera organisé par le Rotary Club de Floréal l’an prochain à Maurice, pour un partage d’expertise et d’expériences avec les médecins mauriciens, mais aussi pour faciliter les traitements de patients mauriciens, surtout d’enfants.

« On critique souvent les services de soins publics, mais moi, après avoir vécu tout cela, je le dis haut et fort : les hôpitaux publics offrent les meilleurs soins et il faut réapprendre à leur faire confiance », confie Atish Soodhoo. Il faut noter que le Dr D’Cruz a obtenu en 2003 la Vocational Service Award 2002 par le Rotary international, à Jayanagar, Bangalore.

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