Quand il n’y en a plus, il y en a encore. Les résidents des appartements Guillard à Morcellement Rey, Pointe-aux-Sables pensaient être débarrassés de l’eau nauséabonde qui envahit en permanence leurs cours et les rues Jacquiers et Peupliers. Or, le problème a resurgi, malgré les travaux de grande envergure – visant à supplanter le défaillant puisard par une connexion moderne – qui ont été enclenchés, en avril dernier, par la firme Padiachy Contractor Ltd. Mettons, néanmoins, au crédit dudit contracteur et à son client, le ministère de l’Énergie et des Utilités publiques, d’avoir promptement répondu à nos sollicitations, en indiquant que « les travaux vont reprendre ce lundi et les soucis auxquels sont confrontés les habitants depuis des lustres seront chose du passé très bientôt. »
Ce puisard, aménagé dans les années 1990, s’est colmaté au fil du temps au point où il ne pouvait plus accomplir sa fonction en évacuant l’eau usée émanant du bloc d’appartements. Ce qui conduit à un débordement quasi quotidien, l’eau sale envahissant en permanence les cours et les rues longeant le morcellement, en dégageant une odeur nauséabonde qui prend à la gorge. Afin de mieux pallier le problème qui contraint les résidents à enjamber l’eau putride chaque jour, le remplacement de ce puisard défaillant par une nouvelle installation septique s’avérait inéluctable. Toujours est-il que les résidents des appartements concernés ont une part de responsabilité dans la persistance du problème. Non organisé dans un syndic, malgré les provisions de la loi en matière d’habitation collective, chacun semble compter sur son voisin pour remédier à la situation.
Les habitants avaient, néanmoins, un argument solide à faire valoir en imputant la faute à la section municipale responsable de délivrer les permis de construction à Port-Louis qui n’aurait pas veillé convenablement à ce que le promoteur des appartements, qui a disparu des radars, respecte les normes environnementales. « De nombreux habitants du quartier se sont ligués pour rédiger une pétition qui a été adressée à la mairie de Port-Louis et au ministère de l’Environnement et de la Qualité de la Vie. Les pétitionnaires disent espérer que, cette fois, ces deux autorités vont enfin prendre des mesures pour effectuer les réparations nécessaires », peut-on lire dans les colonnes de Week-End du 8 juillet 2018. Les archives de presse sont là pour témoigner que le débordement du puisard a commencé assez rapidement après la construction des appartements.
« Les travaux reprennent lundi »
Les revendications des habitants porteront leurs fruits après la décision du gouvernement, en 2021, d’investir dans la « connection of about 120 residential apartments via construction of gravity sewer network, pumping station and pressure mains up to its connection with the gravity sewer network at SLDC Industrial zone. » L’installation de ce système de traitement avancé a été confiée à la firme Padiachy qui a démarré les travaux en avril dernier. Un ouf de soulagement pour les habitants, d’autant qu’après cinq mois d’ouvrages, le contracteur avait déjà procédé à l’asphaltage des portions de rues éventrées. Synonyme a priori de la fin des travaux qui ont permis aux habitants de retrouver une vie normale… Mais il n’en a rien été. Depuis plusieurs jours, une boue noire s’accumule dans la zone ayant fait l’objet de travaux en dégageant une odeur indescriptible. Pire, les eaux usées, qui se concentraient à un seul endroit, se répandent désormais à d’autres secteurs qui étaient épargnés jusqu’ici par ce flot.
De quoi rendre fous de rage les habitants qui pestent, alors, contre « de l’argent jeté encore une fois dans les égouts. » Or, à en croire une source au sein du ministère des Utilités publiques, « les travaux ne sont pas encore terminés mais mis entre parenthèses. Les rues éventrées ont été asphaltées pour ne pas gêner la circulation car il y a des travaux d’aménagement de nouveaux drains qui tirent à leur fin dans les quatre coins de Pointe-aux-Sables. » Notre interlocuteur souligne que les officiers du ministère seront sur place, ce lundi, pour pomper l’eau fétide qui fatigue les habitants. Même son de cloche du côté du contracteur : « Les gros travaux reprendront ce lundi et prendront fin en décembre prpchain. » En espérant que d’ici-là, les habitants verront la lumière au bout du tunnel.