L’ADSU sollicite les autorités réunionnaises au sujet des inscriptions Urcoopa découvertes sur les sacs
Les Casernes centrales commencent à mettre en place les différentes pièces du puzzle, notamment en ce qui concerne le rôle de chaque protagoniste arrêté dans le sillage de l’opération Mazik, lundi, à Rivière-Noire. Si Bryan Ricco, âgé de 33 ans, est soupçonné d’être le cerveau de l’expédition pour récupérer à l’île de La Réunion et faire entrer la cargaison de drogue sur le territoire mauricien, les enquêteurs s’intéressent à un protagoniste qui se fait assez discret depuis son arrestation où il parle peu. Il s’agit de Jean Lajaro Meunier (33 ans), habitant Plaine-des-Papayes. Une embarcation (excursion boat) est enregistrée à son nom auprès de la Tourism Authority et la base d’opération est Pereybère. Ils comptent réclamer des détails à ce sujet car ils soupçonnent que ce serait ce bateau qui aurait mis le cap sur l’île sœur pour récupérer de la drogue. À ce stade, la police n’a pas voulu donner de détails au sujet de cette embarcation qui est recherchée.
Jean Lajero Meunier est aussi le Manager dans un lieu d’activités récréatives à Grand-Baie. Des Field Intelligence Officers du Nord ont confirmé qu’il a été aperçu dernièrement avec le Boatman Louis Armand Allas (36 ans), qui réside à La Salette, Grand-Baie. Peu à peu, les enquêteurs tentent d’établir les relations et liens entre les sept suspects arrêtés dans cette affaire, estimant que c’est un point important pour consolider le dossier à charge. Tous nient être mêlés à un trafic de drogue quelconque.
Entre-temps, l’Anti Drug & Smuggling Unit (ADSU) compte solliciter la collaboration des autorités réunionnaises pour tenter de mettre un frein à l’importation de zamal par voie maritime sur le territoire mauricien. D’ailleurs, le Deputy Commissioner of Police (DCP) Bhojoo a établi de nouveau des contacts avec ses confrères de la gendarmerie à l’île sœur depuis son déplacement sur place en 2019. Des échanges d’informations entre les deux îles seront plus réguliers car avec l’été et une mer plus calme, les Casernes centrales redoutent davantage des expéditions illégales depuis la côte Ouest.
Après la saisie de drogue de ce début de semaine, la surveillance des frontières maritimes sera une des priorités du Police Headquarters où différentes unités de la police comme la National Coast Guard et le Helicopter Squadron seront appelées à jouer un rôle plus important prochainement.
En attendant ces échanges d’informations avec La-Réunion, l’ADSU examine les Exhibits saisis lors de l’opération Mazik à Petite-Rivière-Noire, lundi. Les colis de drogue étaient gardés dans des sacs portant l’inscription Urcoopa (Union réunionnaise des coopératives agricoles). Les enquêteurs ont appris que ce genre de sac est en vente libre à l’île sœur et que n’importe qui peut s’en procurer. Ce sont surtout des agriculteurs et des fermiers qui en achètent pour stocker des produits.
Les sacs sont connus pour absorber l’humidité et donc résistants à l’eau de mer. Outre le fait de placer les colis de drogue dans ce sac, les planteurs l’ont aussi mis dans des sacs en plastique noir et les ont enroulés avec du ruban d’adhésif. Puis, ils ont été placés dans une valise. Néanmoins, une partie du cannabis était mouillée à l’arrivée. C’est l’une des raisons avancées par la PHQ Special Striking Team pour expliquer une première estimation de 100 kg de drogue. « Les colis de drogue étaient lourds », affirme l’un d’eux.
Concernant l’enquête policière, ce sont les hommes de l’ASP Ashik Jagai qui donneront leurs versions en premier et ils seront donc des témoins potentiels en cas d’un procès en cour. Leurs Statements constitueront le point de départ de l’interrogatoire des sept suspects arrêtés dans cette affaire. Cette étape est considérée comme importante car l’ADSU n’était pas sur le terrain pour cette opération. Et donc, les enquêteurs ne disposent pas d’informations sur des détails de cette mission antidrogue. D’autant plus qu’un des suspects a déjà donné une indication de la position qu’il compte adopter en disant qu’il ne fait pas partie d’un quelconque cortège qui ramenait de la drogue dans le Nord. À ce stade, aucun des suspects n’a encore été interrogé de manière formelle.
Les enquêteurs donneront la priorité à l’interrogatoire de Bryan Ricco (33 ans), le moniteur de kitesurf, considéré comme le cerveau derrière l’expédition à l’île de La Réunion. L’ADSU soupçonne qu’il a pu échapper à un raid de la gendarmerie réunionnaise en mai 2019, lors du transbordement des colis de drogue sur un bateau. L’information a été relayée aux Casernes centrales qui l’avaient alors arrêté. Cet habitant de Pointe-aux-Piments a toujours nié les faits et il est en liberté conditionnelle après presque un an et demi passé en détention préventive.
Le van appartient au père d’Enzo Louis
La police tente d’établir qui sont les propriétaires des trois véhicules réquisitionnés par la police après l’opération de lundi. Le van dans lequel se trouvait le constable Jean Hughes Rabot (29 ans) n’est pas le sien. Il appartient au père du suspect Joe Enzo Roméo Louis. Le policier est venu prendre le véhicule chez ce jeune homme de 22 ans, helper de son état, à Pointe-aux-Piments en alléguant qu’il devait faire une course le soir. Enzo Louis était, lui, au volant du 4×4 familial. Alors que la police vérifie une information avant d’établir qui est le propriétaire de la voiture Audi que conduisait le suspect James Laurent L’Entêté.