La fourrière de Vallée-des-Prêtres (VDP) de la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW) a fermé ses portes définitivement. Mais le doute plane toujours chez les défenseurs des animaux qui se demandent ce que sont devenus les chiens enfermés depuis ces deux dernières années à VDP. Selon nos recoupements d’informations, il devrait y avoir plus d’une centaine.
En attendant, un bâtiment déjà existant reconverti en un refuge, la Plaine Magnien Animal Station (PMAS), pouvant accueillir une soixantaine de chiens, a ouvert officiellement ses portes. L’inauguration a eu lieu, mardi, dans le cadre de la Journée mondiale des animaux. Nous n’y étions pas conviés…
À la suite des manifestations et surtout aux camera footage et photos qui se sont multipliées, ces dernières années, illustrant des scènes d’horreur et des images insoutenables de la souffrance animale à la MSAW de Vallée-des-Prêtres – les images reprises par la presse étrangère heurtant l’opinion internationale et ternissant la réputation de Maurice dans le monde –, le ministre Maneesh Gobin avait fait une visite au compound pour vérifier de visu la véracité des dires des activistes.
Ce dont il a été témoin, avouait-il, alors, lui a « donné des sueurs froides », annonçant par la même occasion la fermeture de l’établissement dans les brefs délais et le transfert des chiens à Plaine Magnien. Ainsi que des sanctions pour le management de cette société tombant sous le ministère de l’Agro.
Or, il s’est passé deux ans depuis cette annonce et entretemps, l’accès aux ONG qui voulaient en savoir plus sur les chiens capturés durant cette période et qui s’y trouveraient encore, était toujours interdit. Parmi les parlementaires, Joanna Bérenger et Osman Mahomed s’étaient rendus sur les lieux, déplorant la grande opacité qui y régnait. Contactée, la MSAW n’a pas souhaité commenter et apporter plus d’éclaircissements à propos de ces chiens.
Le doute plane encore chez les défenseurs des animaux sur le nombre de chiens avant et après leur transfert
L’activiste Reda Chamroo, approché par Week-End, déplore le manque de transparence à ce sujet. « Cet endroit qui était l’enfer, l’Auschwitz des animaux, est fermé définitivement. Par ailleurs, nous nous demandons où sont passés tous les chiens qui s’y trouvaient, sachant que le nouveau refuge ne peut accueillir qu’une soixantaine seulement.
La MSAW est payée par l’argent des contribuables et perçoit une certaine somme sur chaque chien qu’elle détient quotidiennement. Elle devrait pouvoir répondre de ses actes en toute transparence. Nous savons que la MSAW ne manque jamais l’occasion de faire de la pub dès qu’il s’agit d’une bonne action. Si elle avait mis les chiens en adoption, elle ne serait pas restée silencieuse. Pour moi, cette institution aurait dû fermer depuis longtemps, car même avec la nouvelle direction et un chairman, nous ne voyons pas de grandes améliorations, mais plutôt la même opacité. Nous attendons des explications d’eux sur le nombre de chiens avant et après leur transfert. Ils doivent apporter des éclaircissements, s’ils souhaitent adopter une attitude crédible et transparente et avoir la confiance du public », dit Reda Chamroo.
