Natation — Suspendu par le COM pour trois ans : Bradley Vincent, en colère, parle de grosse injustice

Le nageur dit n’avoir rien à se reprocher et affirme que des témoins peuvent prouver qu’il n’a à aucun moment insulté la représentante du COM Le multiple médaillé d’or mauricien réfléchit toujours sur la marche à suivre, lui qui n’avait pourtant pas décidé de mettre un terme à sa carrière

Le multiple médaillé d’or mauricien et spécialiste de la nage libre, Bradley Vincent, ne pourra participer aux Jeux olympiques de 2024 à Paris et encore moins aux Jeux d’Afrique et aux Jeux des Iles de l’océan Indien de 2023. Il a été suspendu pour trois ans — à compter du 12 octobre 2022 — par le Comité olympique mauricien (COM) de toutes les activités organisées sous sa responsabilité. Selon les conclusions du comité disciplinaire mis en place par ce même COM, Bradley Vincent a été trouvé, entre autres, coupable de “gross misconduct for having used disrespectful words” à l’encontre d’une représentante du Commonwealth Games Association Mauritius, donc du COM.

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Le nageur conteste lui cette accusation et dit n’avoir rien à se reprocher. Ceux présents dans le bus au moment des faits peuvent le prouver, dit-il. Même s’il n’a pas encore décidé de la marche à suivre, Bradley Vincent parle de décision injuste, alors même qu’il n’avait pas l’intention de mettre un terme à sa carrière.

C’est une sanction à laquelle Bradley Vincent ne s’attendait pas. « Je suis stupéfait et très déçu par l’ampleur de cette sanction, alors que je n’ai rien fait. Ceux qui me connaissent et qui me côtoient régulièrement savent que je ne suis pas le genre de personne comme veulent le faire croire certains », déclare-t-il avant d’ajouter : « On m’accuse d’avoir insulté une représentante du COM et d’avoir insinué qu’elle avait « volé » nos 100 livres. Ce qui n’est pas vrai. Ceux présents au moment des faits peuvent d’ailleurs témoigner de la sincérité de mes mots. »

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Traitements différents
Selon lui, « je n’ai strictement rien à me reprocher. Je n’ai fait qu’une remarque. N’est-ce pas un droit humain de poser des questions lorsqu’on se sent lésé ? » Mais s’il y a une chose qui le désole, c’est d’avoir peut-être choisi le mauvais moment pour faire cette remarque concernant les 100 livres sterling destinés à chacun des quatre nageurs, mais gelés par le COM. Cela, après avoir raté la cérémonie de lever du drapeau du 27 juillet au Village des Jeux du Commonwealth à Birmingham.

Pour Bradley Vincent donc, la décision du COM de lui mettre trois ans est exagérée. « Un athlète trouvé coupable de dopage prend deux ans, alors que moi, j’en prend trois ! Je suis frustré et en colère face à cette grosse injustice. Je maintiens n’avoir insulté personne et pourtant, on m’a collé toute sorte de choses qui sont éloignées de la vérité », déclare-t-il.
Hormis le fait d’avoir été accusé d’insulte à l’égard d’un membre du COM, cet organisme a aussi trouvé que le nageur a “ negligently and/or recklessly failed to attend the flag raising ceremony, during the recent Commonwealth Games, in Birmingham.” Un fait plus que troublant étant donné que les trois autres n’ont pas bénéficié d’un même traitement sur ce coup-là ! De plus, ils n’ont pris qu’un “severe warning” après avoir “tendered their sincere apologies to the MOC before the disciplinary committee” !

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Rappelons que dans une lettre commune, à Birmingham, les quatre nageurs, y compris Bradley Vincent, s’étaient déjà excusés et expliqués sur le retard — preuve à l’appui — qui avait occasionné leur absence à cette cérémonie. « On avait été au préalable informé de cette cérémonie, mais pas de l’heure ni de l’endroit. Ce n’est que le matin, avant d’aller à l’entraînement, que nous avons appris les détails », fait-il ressortir.
Bradley Vincent ajoute avoir aussi appris que ces informations étaient disponibles sur un groupe WhatsApp créé pour l’occasion et que c’est l’entraîneur qui avait la responsabilité de faire passer le message. « Sauf que notre entraîneur n’a été inclus dans ce groupe que le 31 juillet ! Toutefois, on a rien voulu entendre. Le plus navrant c’est que certains ont indiqué que notre coach n’utilisait pas le numéro donné aux responsables à Birmingham. D’autres qui se servait toujours de leurs numéros de Maurice n’étaient-ils pas déjà inscrit, eux ? », se demande-t-il.

Bradley Vincent dira avoir modifié leur emploi du temps, afin d’être de retour à la cérémonie à temps. Malheureusement, dit-il, le trafic routier les a pénalisés ce jour-là. « Même les caméras du Village ont prouvé l’heure à laquelle nous sommes arrivés. Malgré cela, on nous a tout de même pénalisé et ce, malgré une lettre d’excuse et d’explication », déplore-t-il. Ce qui le dégoûte encore plus, c’est que le COM a parlé d’attitude antipatriotique à l’égard des quatre nageurs.

Un champion hors-pair

Lui qui dit avoir, en dix ans, était le nageur le plus en vue chez les hommes avec une médaille d’argent (50m nage libre) et une de bronze (100m nage libre) aux Championnats d’Afrique de 2015 en Algérie et qui a aussi participé à deux finales à la Coupe du monde de 2018 à Pékin. « Je suis aussi le seul nageur a avoir réalisé, à ce jour, les minima B pour participer aux Jeux olympiques et décroché plusieurs médailles d’or aux Jeux des Iles. Est-ce cela qu’on appelle antipatriotique », se demande-t-il.

À bientôt 31 ans, Bradley Vincent se retrouve dans une impasse, lui qui n’avait pourtant pas encore décidé de mettre un terme à sa carrière. Même si, l’année dernière, il y avait songé après des ennuis de santé. Désormais, il participera aux Mondiaux de 2023 et ambitionne aussi de représenter le pays aux Jeux des Iles de l’océan Indien de l’année prochaine à Madagascar. « Je n’ai pas encore pris de décision sur la suite des évènements.

Sauf que ce serait décourageant et frustrant de ne pas participer aux JO au cas où l’année prochaine je suis toujours le meilleur nageur masculin », déplore-t-il. Pour conclure, Bradley Vincent a tenu à remercier la FMN pour son soutien envers les quatre nageurs concernés par cette affaire.

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