À Coromandel, les habitants des quartiers de Chapman View et Pavée D’Amour sont très remontés par la manière dont sont menés les travaux préliminaires de construction de 900 appartements NHDC sur un site de 50 arpents qui longe leurs demeures.
Incommodés par la poussière émanant du chantier qui se répand dans l’air et qui se dépose sur le mobilier et affecte leur vie quotidienne, au point de voir les enfants être touchés par des problèmes respiratoires, les habitants font un appel aux pouvoirs publics pour trouver une solution viable.
Et ce après que les nombreuses demandes faites au contracteur Transinvest Construction Ltd d’ériger des barricades autour du chantier pour atténuer leur calvaire sont restées lettres mortes. Aux va-et-vient des camions et des nuages de poussière qu’ils déplacent, s’ajoute le bruit assourdissant des engins de chantier qui affecte encore un peu plus leur quotidien.
En 10 ans, les quartiers paisibles de Chapman View et Pavée D’Amour se sont bien métamorphosés. Les maisons y poussent comme des champignons et attirent de plus en plus des familles et des couples aux revenus confortables. Or, une sombre tâche ternit ce reluisant tableau depuis que les ouvriers de Transinvest Construction Ltd se sont emparés, depuis trois mois, d’un site de 50 arpents pour procéder aux travaux d’excavation avant que ne sortent de terre les 900 logements sociaux entrepris dans le cadre du projet de la New Social Living Development (NSLD).
Il ne s’agit pas, à en croire Ameer Seouf qui habite juste en face du chantier à Pavée D’Amour, de contester le projet en lui-même, mais d’alerter l’opinion publique sur la poussière qui découle des travaux : « J’aurai bientôt près de 900 voisins qui ne pourront qu’apporter de la gaieté dans le quartier. Sauf qu’en attendant, on souffre, sans que personne ne fasse grand cas de nos préoccupations. »
Ledit site de construction, sis à quelques encâblures d’une colline, se distingue par un sol rougeâtre, idéal pour l’agriculture. Sauf que lorsque les engins de chantier battent leur plein et des vents forts soulèvent dans l’atmosphère de grandes quantités de cette terre rouge, les habitants commencent à en voir de toutes les couleurs.
Les cours et les terrasses sont quotidiennement salis par cette poussière et le va-et-vient des camions, qui étalent des amas de boue dans les rues et sur les voitures, déjà recouvertes de poussière, ne sont pas pour arranger les choses. « Tou lezour mo netwaye mem. Les personnes du chantier sont déjà venus pour réparer les dégâts me zot fer plis desord ! Nou lavi amer », peste Ameer Seouf. Le contracteur a beau utiliser des camions-citernes, afin d’arroser le chantier tous les jours pour éviter les effets de la poussière, cette solution semble vouée à l’échec.
Des signes de problèmes respiratoires
Que faire dans ce cas ? Les habitants pensent avoir trouvé la solution à travers l’installation de barricades autour du chantier. Sauf que le contracteur ne l’entend pas de cette oreille. « Ne pensez-vous pas que c’est la moindre des choses d’ériger des barricades autour d’un site de construction de cette envergure, dans une zone résidentielle, qui plus est ? On a, à maintes reprises, interpellé des responsables du chantier à ce sujet, qui, hélas, estiment que cette opération est trop coûteuse », confie une habitante de Chapman View qui nous montre, dépitée, l’état de sa terrasse regorgeant de boue. Mais il y a plus grave. On affirme dans le quartier que des enfants toussent fréquemment chaque matin en montrant des signes de problèmes respiratoires.
La colère des habitants atteint le point d’ébullition. Ils sont d’autant plus remontés qu’ils savent pertinemment qu’ils auront très peu de moments de répit dans la mesure où les travaux risquent de durer au minimum trois ans.
Le bruit causé par les engins de chantier et des véhicules lourds constitue aussi un véritable calvaire pour eux. Ils ont beau brandir leur droit à un environnement calme, ils savent pertinemment qu’un chantier d’une telle envergure ne peut se faire sans créer des nuisances sonores, d’autant que les travaux se déroulent de 9h à 18h. Face à un contracteur qui refuse de lâcher du lest, les riverains en appellent au bon sens du gouvernement, afin de mettre un terme à leur calvaire.