Suivant l’apparition de premiers cas à La Réunion : L’Agro-industrie déclenche l’alerte à la grippe aviaire

   Strictes mesures de contrôle pour prévenir l’entrée de volatiles sur pattes et autres produits contaminés   Risques économiques réels pour le marché du poulet qui vaut, à lui seul, Rs5 milliards annuellement

Une fois encore, la Livestock and Veterinary Division du ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire est sur le pied de guerre après la découverte, fin septembre / début octobre, de quatre foyers de grippe aviaire dans des basse-cours, chez des particuliers, à l’île de La Réunion. Un train de mesures a, donc, été adopté, dont l’interdiction de toute volaille sur pattes et autres produits associés sur les vols en provenance de l’île-sœur.

- Publicité -

Selon les autorités sanitaires sur place, ce serait la première apparition de grippe aviaire à La Réunion. Et même si une enquête est en cours pour comprendre l’origine de la survenue de la maladie chez nos voisins, un lien avec l’épizootie de cette maladie, en cours en Europe depuis au moins un an, n’est pas écarté.

A ce stade, au moins 200 volailles et canards ont dû être abattus là où les foyers ont apparu dans les hauts de Saint-Paul, à l’ouest de La Réunion.

- Publicité -

Cette mesure de dépeuplement préventif s’est accompagnée d’une campagne de désinfection des élevages sinistrés. C’est une souche hautement pathogène de la maladie dont le vecteur est le virus H5N1 qui est à l’origine de cette survenue de la grippe aviaire à l’île-sœur. Elle se manifeste, entre autres, chez la volaille par des symptômes nerveux, une mortalité rapide, ainsi que par des hémorragies internes. Un strict respect des mesures de biosécurité s’impose, telle l’interdiction des mouvements de volailles depuis les zones infectées.

Chez nos voisins, les autorités ont poussé les mesures de restriction bio-sanitaires jusqu’à interdire, pour le moment, les très populaires batay kok ou combats de coqs. Sur une note plus rassurante, il est quand même rappelé que la consommation de viande de volailles, de même que des œufs et des produits dérivés ne présente aucun risque à la santé humaine.

- Advertisement -

À Maurice, outre l’interdiction de la volaille sur pattes et des produits associés sur les vols venant de La Réunion, le département des douanes a eu pour consigne d’exercer une plus grande vigilance sur les passagers venant de l’île-sœur en vue de prévenir toute contrebande de volatiles vivants et autres produits dérivés. De plus, le Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI) renforcera sa campagne de sensibilisation aux mesures de biosécurité par rapport à la grippe aviaire auprès des petits aviculteurs.

Viande de poulet : chair la plus consommée

À l’aéroport, le tapis de désinfection, qui sert à l’arrivée des passagers de Rodrigues, servira aussi pour les voyageurs en provenance de La Réunion. Même si la grippe aviaire n’est pas une menace directe à la santé humaine, ses répercussions économiques sont redoutées. D’ailleurs, à La Réunion, ces jours-ci, suivant l’apparition des foyers de cette maladie animale très contagieuse, déjà, il y a une crainte d’une hausse des prix de la volaille et des œufs.

La survenue de la maladie dans la région arrive au plus mauvais moment car les fêtes de fin d’année sont derrière la porte. On peut ainsi imaginer ce que pourrait être l’incidence d’une épizootie de grippe aviaire en cette période pré-festive. Il suffit, à ce propos, de savoir que le marché annuel du seul poulet de table à Maurice est évalué à quelque Rs 5 milliards.

Tous les ans à Maurice, une demi-douzaine de gros producteurs et quelque 250 petits aviculteurs produisent, au total, pour environ 50 000 tonnes de viande de poulet, la chair, de loin, la plus consommée des Mauriciens. C’est d’ailleurs la seule viande en laquelle le pays est autosuffisant. De plus, contrairement à la viande de bœuf ou celle de porc, le poulet ne souffre d’aucun interdit alimentaire. Cette viande est donc consommée par tous, exception faite, naturellement, des végétariens.

Rappelons qu’il y a presque une année, en novembre 2021, une première alerte à la grippe aviaire avait été déclenchée à Maurice suivant la forte poussée de l’épizootie de cette maladie animale en Europe.

À l’époque, la France, l’Italie, les Pays-Bas et l’Allemagne étaient fortement affectés par la grippe aviaire qui décimaient, alors, des millions de têtes de volailles. Sans parler des abattages préventifs de masse pour contenir la propagation de l’épizootie.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques