Parlement, sous les feux de la rampe !

Hélas, cela peut paraître du réchauffé de rappeler cette phrase des plus célèbres attribuée à l’ancien Premier ministre britannique des années 60, Harold Wilson, selon laquelle « a week is a long time in politics ». Évidemment, avec la reprise des travaux de l’Assemblée nationale, demain, les parlementaires, notamment ceux de l’opposition, affûtaient depuis la semaine dernière leurs arguments pour corser les échanges lors du Question Time.

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Du côté de la majorité, l’on comptait sur les développements intervenus au niveau de la Cour suprême par rapport aux pétitions contestant les résultats des élections générales pour tenter de renverser la vapeur en abordant la quatrième année du mandat de la présente législature. Il n’était pas exclu que l’ancien député et membre du PMSD, Adrien Duval, fasse également les frais de ce regain de vigueur dans les rangs de la majorité.

Toutefois, la fin de ces vacances parlementaires laisse un arrière-goût aigre-doux à l’Hôtel du Gouvernement devant l’échec de l’opération engagée par Gardien Campement visant à débaucher des membres de l’opposition. La conséquence est que le projet de faire du neuf avec du vieux par le truchement d’un remaniement ministériel envisagé a été mis au frigo.

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Tout au moins pour l’instant.

Mais en moins d’une journée, pour ne pas dire d’une soirée, à la fin de la semaine écoulée, la rentrée parlementaire, déjà sous les feux de la rampe, se présente sous un nouveau jour. L’ancien ministre du MSM, Yogida Sawmynaden, qui rêvait d’un Glamorous Comeback à la lumière de cette même Ministerial Musical Chair avortée, doit revoir ses plans politiques de fond en comble.

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La pression monte crescendo pour exiger la démission en tant que député du colistier du Premier ministre, Pravind Jugnauth. Surfant sur les retombées de son offensive en quête de justice lors de l’enquête judiciaire sur le meurtre de Kaya Kistnen entre le 16 et le 18 octobre 2020, des membres des Avengers, regroupés au sein de Linion Pep Morisien, ont déjà posé les jalons d’une campagne anti-Sawmynaden.

Sur le front extra-parlementaire, le mouvement est enclenché avec une campagne d’affiches et une mobilisation tactique à Port-Louis, mardi, jour de la séance parlementaire. D’autres initiatives pour amener les institutions à agir promptement dans les limites de la Constitution pour qu’aucun crime ne reste impuni sont envisagées. La réunion sollicitée auprès du Directeur des Poursuites publiques a pour objectif, entre autres, de baliser les avenues pour que la police ne continue à se complaire dans des Delaying Procedures et au moins mettre à exécution les Findings de l’enquête Mungroo-Jugurnath.

Les leaders des partis politiques constituant l’opposition parlementaire ont pris la décision d’une réunion conjointe élargie demain après-midi pour définir la stratégie face au gouvernement, avec le Speaker, Sooroojdev Phokeer, devant, comme d’habitude, vraisemblablement confondre son rôle constitutionnel d’arbitre et celui de Gardien Poto du MSM, au sein de l’hémicycle.

La conjugaison et la convergence des forces de l’opposition parlementaire et extra-parlementaire ont pour finalité de faire sauter le cadenas politique pour forcer cette partielle dans la circonscription phare du pays, avec Côte d’Or comme décor, de Quartier-Militaire/Moka (No 8).

Évidemment, ce bras de fer politique connaîtra son lever de rideau demain à l’Assemblée nationale dès la première annonce de Mr Speaker Sir, du Serjeant-at-Arms. Mais, déjà, qu’importe le soutien que pourront lui apporter ses pairs du gouvernement au titre de la présomption d’innocence, Yogida Sawmynaden sait déjà que ces 22 pages du rapport de l’enquête judiciaire sur le meurtre de Kaya Kistnen, déjà dans le domaine public, s’avèrent être très lourdes à porter dans les couloirs menant au Parlement.Et combien de temps encore pourra-t-il gérer cette pression?

Est-ce une maigre consolation de vouloir croire que d’autres au sein des institutions du pays seront appelés à faire leur Mea Culpa par rapport à leurs responsabilités constitutionnelles abdiquées pour ne pas se demander Kot mo’nn fote?

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