Des membres du personnel, dont des enseignants du collège Lorette de Quatre-Bornes, qui ont été convoqués aux Casernes centrales cette semaine après que la police a ouvert une enquête sur une allégation de fuite aux examens de Higher School Certificate, sont encore bouleversés par la tournure qu’a prise cette affaire.
En effet, alors que le collège avait informé le Mauritius Examinations Syndicate (MES) d’une possibilité de fuite du questionnaire de Pure Mathematics, le 10 dernier, c’est le personnel, y compris enseignant, qui a eu à se soumettre à une enquête policière dans le cadre de cette affaire.
Quelques jours auparavant, c’est la police qui avait débarqué au collège pour interroger le manager de l’établissement. Après deux passages dans les locaux du Major Crime Investigation Team (MCIT) aux Casernes centrales, le personnel, qui a dû faire face à la police, préfère garder le silence. Cette affaire n’est pas pour autant terminée, car si l’origine de la fuite a été établie, il y aurait encore des zones d’ombre à éclaircir. Le superviseur et les surveillants qui étaient au LCQB, centre d’examens pour les épreuves de HSC, avaient aussi été interrogés. Ces derniers devaient nier toute responsabilité dans cette affaire de fuite alléguée.
Le lundi 10 octobre, une élève prenant part aux épreuves de Pure Mathematics (P1) reçoit un message via un réseau très utilisé et en provenance d’Inde. Il est alors environ 11h15. Le contenu du message serait lié aux questions qui figureraient aux épreuves programmées pour midi et d’une durée d’une heure et cinquante minutes. La collégienne décide de montrer le message à une enseignante, laquelle informe ses collègues et supérieurs. Sur le coup et vu la gravité de l’information révélée, la décision est prise avec un officier du MES, sur place, pour consulter le questionnaire avant la tenue de l’examens. Les épreuves ont néanmoins lieu et dans l’après-midi, le même jour, le manager prend à son tour connaissance du message et des questions impliqués. Les similitudes seraient flagrantes.
Le MES est mis au courant et commence alors de longues discussions, qui allaient durer jusqu’à fort tard dans la soirée, entre le régulateur des examens et le collège pour s’accorder sur la marche à suivre. La police a débarqué à deux reprises au collège, suivant une déposition du MES et de son côté le manager du collège s’est rendu aux Casernes centrales pour donner sa version des faits. Les enseignants ont fait appel à un avocat.
D’ailleurs, ce dernier avait mis fin à l’interrogatoire des enseignants au collège, après que la police a débarqué dans l’établissement, la deuxième fois. Il avait estimé que celle-ci se montrait trop pressante envers ses clients. Et, toujours dans le cadre de l’enquête, des enseignants et un employé du collège se sont présentés aux Casernes centrales mardi dernier, où leurs téléphones portables respectifs ont été réquisitionnés par la MCIT pour être vérifiés.
La conclusion de l’enquête est bien évidemment attendue, car les employés du collège ont eu l’impression d’avoir été, bien malgré eux, au centre d’une affaire qu’ils ont rapportée en toute bonne foi auprès de l’organisateur des examens, le MES.