Une dizaine de membres de la communauté rastafari ont entamé une grève de la faim devant le Parlement hier. Ils demandent que leurs droits constitutionnels, dont de pratiquer leurs rites religieux qui impliquent l’utilisation de cannabis, soient respectés. Une lettre a été adressée en ce sens au Premier ministre, Pravind Jugnauth, sollicitant une rencontre à cet effet. Aucune réponse n’a été obtenue jusqu’à l’heure.
De l’autre côté de la rue, soit à la Place d’Armes, une vingtaine d’autres membres de la communauté – des proches comprenant femmes et enfants – se sont massés en soutien avec les grévistes. Ainsi, les membres de la communauté rasta s’étaient préparés à passer la nuit devant la Government House. Toutefois, l’activiste Bruneau Laurette, venu en soutien dans la soirée, devait les mettre face à une problématique : l’interdiction de ce rassembler en la capitale le jour durant lequel siège le Parlement, soit ce jeudi. Un policier a cependant tenu à rassurer que rien ne leur arrivera durant la nuit, pourvu que les grévistes respectent la limite de rassemblement, soit 11 personnes.
La protestation a commencé depuis la matinée d’hier, jour de l’intronisation Haile Selassie, ancien Empereur d’Ethiopie. “Mardi dernier nous avions envoyé une lettre au Premier ministre pour lui faire part de notre situation et trouver une solution aux injustices dont nous sommes victimes”, a déclaré Wendy Ambroise, alias Jahfazon, un des porte-parole en ajoutant “mais nous n’avons eu aucune réponse. Nous avons donc entamé une grève de la faim depuis 10h du matin et comptons rester sur place tant que nous ne recevons pas de réponse du Premier ministre pour une rencontre. D’autant qu’il dit qu’il est le Premier ministre de tous les Mauriciens.”
Rama Valayden et Jean-Claude Barbier du LPM ont apporté leur soutien à cette protestation. Les grévistes pourraient être inquiétés par les autorités durant cette matinée. En vue d’éviter des heurts comme en 2016, les rastas pourraient se rassembler ailleurs.
Pétition internationale lancée pour les rastas de Maurice
“ Le Centre d’études Rastafari et le Journal Méditations Rastafari et Panafricaines lancent un appel d’urgence à la nation rastafari pour faire connaître internationalement la situation et venir en aide à nos frères et sœurs rastafari de l’île Maurice”, indique le Journal Méditation Rastafari et Panafricaines dans un post mis en ligne sur Facebook, lundi.
Est lancé “un appel d’urgence à la nation rastafari pour faire connaître internationalement la situation et venir en aide à nos frères et sœurs rastafari de l’île Maurice.” Le post fait état de la situation de la communauté, dont “toutes les persécutions et les discriminations endurées par les Rasta en Jamaïque et dans la Caraïbe il y a quelques années sont le quotidien des frères et soeurs de l’île Maurice. “
