Au vu de l’ajournement des travaux de l’Assemblée nationale à jeudi prochain à compter de 16 heures, une vingtaine d’intervenants auront à intervenir. Avec une moyenne de 20 minutes par parlementaire, à l’exception du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, qui se verra allouer une demi-heure, et le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal – qui prendra le temps qu’il faut pour le Summing Up des débats et pour répondre aux demandes d’éclaircissements et aux critiques des parlementaires, notamment ceux de l’opposition – il faudra compter un peu plus de six heures pour l’adoption de ce texte de loi avec des changements dans le paysage de la lutte contre la toxicomanie.
De ce fait, tout semble indiquer qu’il faudra s’étendre à une séance supplémentaire à part celle de jeudi prochain. Les observateurs aguerris de l’hémicycle voient mal les Top Guns du gouvernement, dont le Premier ministre et Leader of the House, Pravind Jugnauth, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, ou encore le ministre des Affaires étrangères, Alan Ganoo, intervenir sur ce texte de loi majeur après 22 heures.
L’autre fait à retenir est que dans la liste de la trentaine d’intervenants pour les débats sur The Dangerous Drugs Act, le nom du Deputy Prime Minister et ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo, n’y est pas inclus. Un autre membre du Front Bench du gouvernement, Joe Lesjongard, et aussi le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, jouent aux abonnés absents pour ces débats.
De leur côté, les parlementaires de l’opposition, voire également des Backbenchers de la majorité, piaffent d’impatience pour le retour du Question Time on the Order Paper. Jeudi prochain sera la troisième séance sans interpellations parlementaires depuis la rentrée du 18 octobre.
Arvin Boolell, chef de file du PTr : « L’accès à la drogue thérapeutique ne doit pas être trop restrictif »
Arvin Boolell, chef de file du parti Travailliste à l’Assemblée nationale, a d’abord rappelé qu’il y a une certaine tolérance lors de certaines festivités. En disant cela, il dit ne pas être en train de défendre l’utilisation de la marijuana mais qu’il « demeure un fait que le cannabis a des bienfaits thérapeutiques ». Ce qui lui fait dire que la disponibilité de la drogue thérapeutique « ne doit pas être trop restrictive ».
Il a lancé un appel au ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, pour que cette drogue soit accessible et dispensée par des pharmacies sur prescription. Il rappelle que lorsque les gens voyagent en Afrique du Sud, « on peut constater que la Cannabis Oil est disponible à l’aéroport ».
Il a également attiré l’attention sur le fait que des drogues en vente dans des pharmacies sont plus dangereuses que le cannabis. Tout en profitant de l’occasion pour demander au ministre de la Santé de répondre à un certain nombre de questions en relation avec les infrastructures mises en place pour accompagner la mise en oeuvre des dispositions prévues dans la loi.
Il se demande ainsi si les centres de réhabilitation des ONG opèrent d’après les normes internationales. « Est-ce que ces centres ont suffisamment de fonds et un personnel qualifié pour prodiguer des soins appropriés ? Est-ce que les consommateurs de drogue douce seront exemptés d’une inscription sur leur certificat de moralité d’avoir été condamnés pour consommation de drogue ? » s’interroge-t-il.
Le député a également voulu savoir à qui le contrat d’importation de cannabis médical sera alloué pour être importé, et de quel pays. Il a aussi demandé au ministre de la Santé de s’assurer que les drogues saisies soient détruites afin qu’elles ne se retrouvent plus sur le marché. « Même si l’ADSU fait un bon travail en ce moment, toujours est-il qu’il y a encore un gros travail à faire en ce qu’il s’agit de la drogue synthétique sur le marché. Il est vrai que le combat est intensif, mais il demeure aussi un fait que le problème majeur affectant les jeunes du pays demeure cette drogue », dit-il. Il appelle de fait le ministre Jagutpal à rendre accessible le cannabis thérapeutique, car à ce jour, environ 10% de la population en a besoin, dit-il.
« Il est toujours utile de faire une comparaison avec nos voisins réunionnais . Pourquoi n’y a-t-il pas de problème de drogue synthétique à La Réunion comme à Maurice ? Je ne suis pas en train de dire que c’est dû à la présence de marijuana, mais nous devons apprendre de l’expérience de La Réunion à ce niveau », a-t-il conclu.
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Karen Foo Kune-Bacha (MMM) : « Il était temps que le cannabis médical soit autorisé »
Karen Foo Kune-Bacha du MMM se dit d’avis qu’il est temps que le cannabis médical soit autorisé pour soigner les malades. « Je me réjouis que désormais, Maurice s’aligne avec l’Organisation des Nations Unies qui, en décembre 2020, a officiellement reconnu l’utilité médicale du cannabis », a-t-elle ajouté.
Suite à ces amendements, Maurice, dit-elle, fera partie de ces nombreux pays, comme l’Australie, le Canada, le Danemark, l’Allemagne, l’Angleterre, le Sri Lanka et le Rwanda, qui autorise une forme de cannabis à des fins médicales. « Cela fait plusieurs années que l’opposition plaide pour l’introduction du cannabis thérapeutique, mais ses plaidoyers, jusqu’à tout récemment, se sont heurtés à des refus », fait ressortir la parlementaire de Beau-Bassin/Petite-Rivière (No 20).
« On se souvient de cet ancien sportif, champion d’haltérophilie, athlète olympique, atteint d’un cancer, qui avait imploré ce gouvernement de considérer le cannabis médical, car il devait se rendre régulièrement pendant des mois durant à l’étranger pour effectuer ses traitements, Non seulement il devait effectuer d’énormes dépenses pour ses déplacements et logements, mais il devait aussi endurer ses thérapies sans proche ou ami pour le soutenir », poursuit-elle en ajoutant « je me réjouis donc de ce demi-tour. »
En médecine, le cannabis est aussi utilisé pour ses qualités anti-inflammatoires, rappelle-t-elle. « L’usage du cannabis médical nécessite cependant des précautions, un encadrement adéquat et un suivi médical étroit. Le principal effet secondaire du cannabis médical est la somnolence », dit-elle. Raison pour laquelle elle propose qu’il soit interdit de conduire après une prise, « comme c’est déjà le cas en Australie ».
« Chaque patient a qui l’on prescrit du cannabis thérapeutique passe par une période pendant laquelle elle doit s’adapter pour une meilleure efficacité afin de limiter les risques d’effets secondaires. Les patients doivent bénéficier des suivis rigoureux afin de minimiser le risque de dépendance », trouve-t-elle. Elle est d’opinion que ce projet de loi ne prévoit rien pour l’encadrement et le suivi. Aussi propose-t-elle que la responsabilité d’encadrement soit ajoutée aux fonctions des Medicinal Cannabis Therapeutic Committees au niveau de chaque hôpital régional.
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SANDRA MAYOTTE : « Ce projet de loi est une main tendue aux usagers de drogue »
Sandra Mayotte, Backbencher de la majorité, a déclaré que le MSM et ses alliés ont toujours eu à cœur l’intérêt des citoyens. « Nous chérissons chacun de nos concitoyens, que nous voulons les protéger contre les barons de la drogue », note-t-elle.
Feu sir Anerood Jugnauth, était connu comme un « des plus grands combattants contre le trafic de drogue ». Dans l’histoire récente, a poursuivi Sandra Mayotte, c’est le MSM avec sir Anerood à sa tête, qui a mis sur pied la commission d’enquête sur tous les aspects du trafic de drogue à Maurice et cela, six mois après élections générales de 2014. Après sir Anerood, « il a fallu que ce soit ce gouvernement avec un courageux Premier ministre en la personne de Pravind Jugnauth à sa tête, au-delà de l’aspect répressif du combat contre la drogue, qui lui donne un visage humain ». Aujourd’hui, a-t-elle souligné, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, avec la bénédiction du Premier ministre présente ce projet de loi. « Nous ne sommes pas dupes. Nous connaissons tous la différence entre un trafiquant de drogue et un consommateur. L’addiction peut arriver à n’importe qui, peu importe le statut social, la communauté et les origines. L’addiction aux substances nocives crée une dépendance très forte, une descente aux enfers », poursuit-elle.
Ce projet de loi tend la main aux accros de drogue qui ne peuvent s’en sortir tout seul, selon elle. « Non, Monsieur le Président, il n’y a plus de Nisa quand on a besoin de voler ses parents pour engraisser bann bourzwa la. (..) Kan sintetik bat dan latet, il n’y a point de Nisa», affirme-t-elle. Il est nécessaire de soutenir ceux qui souffrent de la dépendance aux substances nocives.
Concernant le Drug Users Administrative Panel, Sandra Mayotte a suggéré que celui-ci soit composé des personnes ayant à la fois de la compassion et des compétences. Sur ce panel, s’il y a des gens compétents mais sans compassion, ce sera peine perdue, a-t-elle dit. « Les gens doivent être accueillis comme des patients, des gens malades et non comme des drogués comme l’a mentionné Paul Bérenger », a-t-elle fait ressortir.————————————
Joanne Tour, Backbencher du GM : « Les méthodes répressives peinent à faire leurs preuves »
La Backbencher du gouvernement de Port-Louis Nord/Montagne-Longue (No 4), Joanne Tour, estime que ce texte de loi a pour but principal d’amender la Dangerous Drug Act afin de pouvoir mettre à a exécution les recommandations de la commission d’enquête sur la drogue. L’usage de drogue touche toutes les couches de la société, rappelle-t-elle, et cela inquiète de nombreux parents.
« Il n’y a pas de réponse simple ou directe face à cette problématique, qui mêle à la fois la morale, la santé publique, la justice et la police », a-t-elle fait ressortir. À ce jour, les méthodes répressives peinent à faire leurs preuves, a-t-elle ajouté. Selon le rapport en date du 26 juin 2022 de l’office des Nations Unies contre la drogue, précise-t-elle, en dix ans, le nombre de dépendants à la drogue dans le monde a augmenté de 25%.
Elle ajoute qu’à Maurice, le commissaire de police a, le 3 octobre dernier, annoncé une saisie record de plus de Rs 77 millions de drogues rien que le pour le mois de septembre. « Si cela démontre d’une part que les autorités travaillent sérieusement contre ce fléau, cette annonce révèle malheureusement que les drogues continuent de s’infiltrer dans notre société. Un changement de paradigme est donc essentiel et on devrait mettre davantage l’accent sur la prévention, le traitement et la réhabilitation, plutôt que sur la répression », fait-elle ressortir.
Parlant de ce projet de loi, elle devait souligner que si une personne commet un délit de drogue pour sa propre consommation, « elle ne sera pas poursuivie, mais sera envoyée devant le Drug User Administrative Panel ». Elle poursuit : « Si on détermine que la drogue concerne uniquement sa consommation personnelle, cette personne sera dirigée vers des programmes de réhabilitation et de réinsertion sociale. Ce projet de loi autorise aussi qu’un patient soit traité avec du cannabis médicinal lorsqu’il souffre de conditions thérapeutiques spécifiques. »
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PPS Dorinne Chukowry : « Tout le monde a droit à une seconde chance »
La Private Parliamentary Secretary (PPS), Dorine Chukowry, a affirmé qu’à trois reprises le leader du Mouvement Militant Mauricien (MMM), Paul Bérenger, a reconnu à sa juste valeur ce texte de loi.
« Je cite. Ce texte de loi va dans la bonne direction. Tout comme la députée Karen Foo Kune-Bacha qui se réjouit de ce projet de loi. Mr the Speaker, Sir, humanity has come a long way pour un monde meilleur”», dit-elle.
« À un certain moment, nous avions cru que la répression et la punition légale seraient les solutions appropriées pour réduire la consommation de drogue. Les recommandations de la commission d’enquête sur la drogue ont motivé les amendements qui sont proposés à la Dangerous Drug Act. Ce projet de loi se base sur la philosophie selon laquelle ceux qui ont été condamnés pour avoir consommé de la drogue, doivent avoir la possibilité de se faire réhabiliter. Tout le monde a droit à une seconde chance dans la vie et une punition sévère peut ne pas encourager cela à se matérialiser », commente Dorine Chukowry.
Ce faisant, le gouvernement est en train d’oeuvrer dans l’intérêt de ses citoyens et « nous n’allons pas renier à nos responsabilités visant à venir en aide à ceux qui sont dans le besoin ». Ce projet de loi prévoit ainsi la mise sur pied d’un Medical Cannabis Therapeutic Committee qui sera reparti dans tous les hôpitaux régionaux. Ils auront la responsabilité de déterminer les besoins thérapeutiques des patients qui ont opté pour un traitement à travers le cannabis médical. « Les recherches ont démontré que le cannabis médical peut être considéré comme une partie de la thérapie. Il était temps que le Forensic Science Laboratory et la police aient les pouvoirs appropriés pour apporter des progrès dans le cas des délits liés à la drogue », indique-t-elle.
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Bobby Hurreeram : « Il y a environ 55 000 toxicomanes à Maurice »
Le ministre des Infrastructures nationales, Bobby Hurreeram, a déclaré que l’article 59 A garantit la création d’un comité administratif des usagers de drogue. Cela signifie qu’un usager de drogue sera, à partir du moment où ce projet de loi est promulgué, considéré « comme un patient et non pas comme un criminel ».
La consommation de drogues devrait être traitée comme un problème de santé et non comme un problème juridique. « Selon des enquêtes, la majorité des consommateurs de drogue à Maurice sont âgés de 18 à 24 ans », a-t-il dit. Cette observation est triste car « notre jeunesse, l’avenir de cette nation, s’est empêtrée très tôt dans ce cercle vicieux qu’est la consommation de drogue ». Et de souligner : « Le gouvernement ne ménage pas ses efforts pour traquer ces barons de drogue. »
Selon le ministre, des saisies de drogue record ont été effectuées ces derniers temps. « C’est à se demander ce que les autorités ont fait avant 2014. De 2017 à mai 2022, Rs 13,7 milliards de drogues ont été saisies », a-t-il ajouté. Sans l’ADSU, ces drogues se seraient retrouvées dans nos rues, dans le corps de tant de jeunes citoyens mauriciens et tant de familles auraient souffert, a-t-il souligné.
« Nous devons rendre hommage au travail incroyable actuellement effectué par l’équipe de la Striking Team de l’ASP Ashik Jagai. La Striking Team fait peur aux barons de la drogue. Je suis sûr que vous avez tous vu les vidéos d’un avocat bien connu, pris la main dans le sac. Ils peuvent lutter autant qu’ils veulent mais la vérité prévaut toujours et dans ce cas, les preuves sont accablantes », a dit le ministre.
Ce projet de loi, selon Bobby Hurreeram, offre une seconde chance à des milliers de citoyens mauriciens de suivre un traitement et de revenir sur le droit chemin, au lieu d’affronter la prison, de ruiner leur certificat de moralité, de faire face à la stigmatisation et de porter ce fardeau toute sa vie. « Dans la plupart des cas, au lieu d’apprendre de leur incarcération qui est une punition, ils sont rejetés par une société parfois trop cruelle, et se retrouvent dans une situation bien pire », a fait remarquer le ministre.
Ce dernier a aussi déclaré qu’il existe des situations très particulières où le cannabis médicinal peut être administré à un patient, et cela aussi, dans des conditions très strictes. « Cela apportera un énorme soulagement aux patients souffrant de sclérose en plaques, d’épilepsie, aux patients qui subissent une chimiothérapie et à des douleurs intenses que d’autres médicaments n’ont pas été en mesure d’apaiser. Ce projet de loi est du modèle portugais adopté en 2000. Depuis son adoption, le nombre de décès liés à la consommation de drogue a considérablement diminué : six décès par million d’habitants contre 23,7 par million en Europe. La population carcérale portugaise a également connu un changement radical, passant de 40% des détenus incarcérés pour des délits liés à la drogue à seulement 15% en 2019 », a-t-il dit.
Cette politique a également entraîné une baisse considérable de la consommation de drogue et des infections au VIH. « À Maurice, il y a environ 55 000 toxicomanes. L’objectif est de réduire de 50% cette population d’ici 2030. »
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EHSAN JUMAN (Parti Travailliste) : « Le cannabis médical dans le manifeste électoral de l’Alliance Nationale »
Ehsan Juman, député de l’opposition, a déclaré que le ministre des Infrastructures nationales, Bobby Hurreeram, sollicite la population pour féliciter le gouvernement. « Rs 22 millions de Ti Papie valant Rs 460 millions ont été autorisées par le gouvernement pour être importées pour usage personnel et il sollicite la population pour féliciter le gouvernement. Pas une seule condamnation, ni arrestation effectuée par l’ADSU à ce jour pour tous les cas cités dans le rapport de la commission d’enquête sur la drogue », s’insurge-t-il.
Commentant ce texte de loi, Ehsan Juman devait souligner que tout comme le Mauritius Food Standards Agency Bill présenté la semaine dernière au Parlement, ce projet de loi est présenté un peu tardivement. « Depuis que la commission d’enquête a fait ses recommandations en 2018, quatre ans après que le gouvernement a décidé d’agir, pourquoi le gouvernement a pris tout ce temps, surtout lorsque ce rapport n’a pas été tendre envers l’équipe gouvernementale ? » avance-t-il.
L’intervenant a dit accueillir favorablement le droit de faire soigner avec le cannabis médical. Mais au fait cette mesure faisait partie du manifeste électoral de l’Alliance nationale pour les dernières élections générales de 2019. « À l’époque, le gouvernement disait qu’il était prématuré d’aller de l’avant avec une telle mesure. Au fait, c’est le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui avait dit cela en répondant à une Private Notice Question (PNQ) en date du 15 mai 2018. Je suis satisfait que maintenant le gouvernement ait revu sa position », affirme-t-il.
Il s’est dit convaincu que cette mesure sera bénéfique à de nombreux patients, plus particulièrement ceux qui souffrent de cancer, d’épilepsie, etc. « Il faut cependant mettre en place le mécanisme approprié pour que cette mesure soit effective. Ce projet de loi donne le droit au ministère de la Santé de superviser l’utilisation, la distribution et l’importation du cannabis médical », fait-il ressortir.
« Je me demande si le ministère de la Santé devrait avoir une si grande responsabilité car nous avons tous ce qui s’est passé durant la période de confinement national, comment le ministère de la Santé a mal utilisé l’Emergency Procurement. Nous avons tous comment des propriétaires de quincaillerie, des propriétaires de bijouterie et d’hôtel ont obtenu des contrats pour l’importation des médicaments et des équipements médicaux », rappelle-t-il.
Ce dernier a poursuivi : « Tout le monde connaît l’épisode de Pack and Blister. Peut-on avoir confiance dans le ministère de la Santé pour superviser l’importation de cannabis médical ? Je ne crois pas .» Il devait préciser qu’il n’est pas en train de blâmer les fonctionnaires du ministère de la Santé comme l’avait dit auparavant le ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, que ce n’est pas lui, mais ce sont des officiers de son ministère. Le dernier rapport du Public Accounts Committee a clairement fait ressortir que les fonctionnaires avaient eu des instructions émanant du ministre de la Santé, a fait ressortir Ehsan Juman. « C’est écrit noir sur blanc dans le rapport. Ce qui fait que le ministre peut autoriser n’importe qui. Any ti copain, Any political agent d’importer le cannabis médical à un prix exorbitant sans respecter les spécifications comme cela a été le cas durant la pandémie de Covid-19 », ajoute-t-il.
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Leopold : « L’addiction est une maladie »
Buisson Leopold, député de l’Organisation du Peuple de Rodrigues (OPR) est d’avis que la présentation de ce projet de loi vient en quelque sorte démontrer ce qu’est l’addiction. « C’est une maladie qui affecte le cerveau, la façon d’être. Et on n’arrive pas à quitter la substance que l’on consomme même si cela fait du tort », dit-il.
« La consommation de drogue a un impact néfaste sur tout individu, aussi bien que sur la famille et la société. Ceux qui consomment de la drogue ont besoin de soutien pour guérir. Un traitement ne peut pas à lui seul régler le problème, surtout si le toxicomane a un problème de logement ou s’il est frappé par le chômage », estime-t-il.
La consommation de drogue affectant tout le pays, dit-il, « il est important d’investir dans des endroits qui sont durement frappés » par ce fléau. Il se dit ainsi convaincu que si l’on applique une telle approche, « on pourra préserver la vie tout en réduisant le taux de criminalité ». Raison pour laquelle il votera, dit-il, en faveur de ce texte de loi.