L’Entente de l’Espoir a, dans sa conférence de presse, hier, le ministère du commerce de “ministère voyou” après avoir autorisé l’importation de papiers à rouler. Cette affaire qui a fait l’objet d’une PNQ, jeudi dernier, était à l’agenda de la plateforme de l’opposition. Celle-ci a également annoncé son congrès-meeting, le 18 nivembre à Goodlands. Une date qui coïncide avec le rassemblement du Parti Travailliste à Saint-Pierre.
Entre la répression sur les usagers de drogues, l’impunité dont bénéficient les gros trafiquants et l’importation autorisée de papiers à rouler pour une valeur de Rs 22 M en 2015, il y aurait pour l’Entente de l’Espoir une politique de deux poids, deux mesures par le gouvernement. Reprenant la PNQ de jeudi dernier sur l’importation autorisée de papiers à rouler, le leader de l’opposition et du PMSD, Xavier-Luc Duval a expliqué qu’il avait choisi le jour de la présentation du Dangerous Drugs (Amendment) Bill pour évoquer ce cas.
“C’est avec sa bénédiction qu’en mars 2022 et en écrit, le ministère du Commerce a donné son autorisation pour l’importation de Rs 460 M de papier à rouler pour consommation personnelle. Nous avons atteint le sommet du ridicule”, dit Xavier-Luc Duval en émettant des doutes sur l’utilisation personnelle de ces papiers. Et de se dire convaincu que ceux-ci devaient servir principalement pour la consommation de drogues synthétiques. “Les tractations entre le ministère du Commerce et la compagnie de Jonathan Augustin sont extrêmement louches. Il n’y a aucun doute, cette affaire sent la corruption”, avance le leader de l’opposition. Vu l’ampleur et les ravages de la drogue dans le pays, ce dernier s’est donné raison d’avoir posé une PNQ sur l’importation de cette importante cargaison de papiers à rouler, jeudi dernier.
Xavier-Luc Duval s’est dit étonné de la réponse du ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, au Parlement, en essayant d’abord de défendre ce dossier avant d’admettre que cette affaire est louche et qu’il l’a confiée à l’Independant Commission against Corruption (ICAC). “C’est à la base d’une facture pro forma datée de 2015 qu’en mars 2022, soit 7 ans après qu’on lui (ndlr: l’importateur) donne son permis, sans que le ministère lui pose des questions. Pourquoi le prix est resté pareil ? Eski papie-la ankor kole? Zot pa al State Law Office pou kone si transitional provision ankor tini !”, relève le leader de l’opposition. Lequel explique que la compagnie importatrice aurait généré un profit de Rs 457 M si elle avait écoulé sa marchandise sur le marché. “Avec Yogida Sawminaden qui était au ministère du Commerce, ce ministère est devenu un rogue ministry, enn minister vwayou!”, martèle Xavier-Luc Duval.
“Komie stok ladrog ena dan Moris ?
Le leader du Rassemblement Mauricien, Nando Bodha a rebondi sur le thème de la drogue. “Quand on parle de la drogue à Maurice, les chiffres font frissonner. Nous sommes en train de dériver pour devenir semblable aux pays de l’Amérique latine où la mafia a pris le contrôle au gouvernement”, déclare-t-il, d’emblée. Citant la valeur marchande des drogues saisies en 2020 (Rs 471 M) ; 2021 (Rs 4.7 MD) ; 5 MD pour les cinq premiers mois de 2022 et Rs 3 MD récemment, Nando Bodha s’est interrogé sur la quantité de produits disponibles à Maurice. “Komie stok ladrog ena dan Moris ? Ki manier sa ladrog-là in’nn rantre ? Azordi pe fer sezi ladrog ki’nn fini rant dan pei. Komie ki pa fi’nn ankor detere ? Bizin miltipliye par sink, dis ?” Pour Nando Bodha, les papiers à rouler saisis auraient circulé sur le marché local pendant 23 semaines.
“Avec le coût de la drogue synthétique qui est extrêmement bas, le prix du haschich, selon mes informations, qui a baissé, nous entrons dans une narco-économie impliquant les courses hippiques, l’immobilier, le blanchiment d’argent. À Maurice, il y a des territoires de drogues. Il n’y a pas de guerre de gangs parce que les territoires ont été répartis après un consensus entre les barrons”, dit Nando Bodha. Et face à ce constat, il se demande : “Avons-nous déjà perdu la bataille contre la drogue? Si nou pa fini ladrog, ladrog pou fini nou. Nous allons sacrifier une génération, les meilleurs finiront par quitter le pays.” Il a plaidé pour une volonté politique de débarrasser le pays, une fois pour toute, de la drogue. “J’ai cette volonté !”, lance Nando Bodha. En prévision de son intervention sur le Dangerous Drugs Amendment Bill, le leader du Rassemblement Mauricien a relevé les moyens : structures et compétences, dont Maurice devra disposer pour la réhabilitation des usagers de drogues.
Carburant, back to Mangalore?
L’achat de carburant à partir du 1er janvier 2023 était aussi à l’agenda de L’Entente de l’Espoir. L’opposition parlementaire, poursuivit Xavier-Luc Duval, surveille de près les négociations à venir pour l’achat de l’essence. “Pou ena enn tender, aparaman bann pri bien elve. Est-ce que nous aurons à nous tourner à nouveau vers Mangalore, ou nous allons garder le même système en place actuellement ?”, se demande-t-il, en ajoutant qu’il s’attend a du carburant de qualité, à meilleur prix et sans commission, dans l’intérêt des Mauriciens.
Xavier-Luc Duval, qui a évoqué l’enquête que mène le Fact Finding Committee institué par le ministère de l’Égalité des Genres, après qu’un nourrisson est tombé malade au shelter L’oiseau du Paradis, s’est interrogé sur l’indépendance de ce comité. Celui-ci est présidé par le secrétaire permanent du ministère. Les familles d’accueil et l’adoption, selon lui, sont les alternatives au placement des bébés en détresse dans des abris.
La Grande-Bretagne ne s’est pas engagée à rendre la souveraineté des Chagos à Maurice. Paul Bérenger, leader du MMM, est catégorique sur ce point. Même si pour lui la Grande-Bretagne “fait volte-face” avec l’annonce en écrit du ministre des Affaires Étrangères britannique, James Clervely. Reprenant une partie de la déclaration du ministre anglais, le leader du MMM a précisé que la Grande-Bretagne et Maurice se sont engagées à ouvrir des “constructive negociations with a view to arriving at an agreement by early next year.”
Soulignant le poids des mots dans cette annonce, Paul Bérenger a expliqué que l’Angleterre ne s’est pas engagée, à ce stade, à céder la souveraineté de l’ensemble de l’archipel des Chagos, à Maurice. “Tan ki nou pa obtenir retour nou souverennte, nou pa kapav selebre laviktwar. En 1965, la Grande-Bretagne avait détaché les Chagos de Maurice by order in council pour créer une nouvelle colonie au moment où les Nations Unies demandaient la décolonisation. Mais cette loi où, à l’époque, la reine prenait des décisions sans passer par le parlement britannique est dépassée. Elle est archaïque !”, martèle Paul Bérenger qui a rappelé que le Order in Council a été amendé en 1976, marquant le retour de trois îles aux Seychelles, alors que les Chagos sont restés entre les mains de la Grande-Bretagne.nant l’arrestation de Bruneau Laurette, la plateforme de l’opposition a dit suivre cette affaire de près…