- La PHQ Special Striking Team compte relever les contradictions de Bruneau Laurette dans son Statement On Record à la BRC
- L’enquête de la MCIT accordera priorité aux mouvements de la BMW JR 12 et aussi aux échanges téléphoniques de l’activiste social en fin de semaine
Même avant que les premières versions dans l’affaire de la saisie de stupéfiants d’une valeur marchande de Rs 231 millions à Petit-Verger, Saint-Pierre, vendredi, ne soient consignées, le ton est à la contradiction. Notamment au sujet de la séquence du déroulement de la perquisition au domicile de Bruneau Laurette. A cet effet, dans les milieux de la PHQ Special Striking Team, l’on remet en question les détails révélés lors du Statement on Record du suspect devant la magistrate Pamela Veerabadren, siégeant à la Bail and Remand Court samedi. Dans le cadre de cette contre-offensive, la Major Crime Investigation Team (MCIT) s’apprête à enregistrer la version des faits des officiers de la PHQ Special Striking Team au sujet de l’opération à Petit Verger vendredi dans une maison louée par Bruneau Laurette. Le bilan s’établit comme suit, saisie 46,25 kg de haschich et 700 grammes de drogue synthétique. L’objectif des éléments de l’équipe menée par l’assistant surintendant de police Ashik Jagai est de récuser les allégations « fer mazik » de Bruneau Laurette tout en affirmant avoir procédé à cette perquisition au domicile de ce dernier sur la base de Field Intelligence.
Des recoupements d’informations effectués auprès des sources aux Casernes centrales indiquent que la PHQ Special Striking Team était en présence d’une indication selon laquelle Bruneau Laurette allait récupérer un colis de drogue. À partir de ce seul détail, une opération de surveillance discrète des mouvements de l’activiste politique fut montée dès lundi dernier, notamment par rapport aux véhicules utilisés.
Dans un premier temps, l’opération Met Tranpe était axée autour du domicile de Bruneau Laurette à Petit-Verger, Saint-Pierre en vue de mettre à exécution toute opération subséquente. Des policiers en civil avaient assuré le relais de jour comme de nuit. En fin de semaine dernière, l’équipe de l’ASP Jagai avait été mise en présence de la confirmation de leur indicateur que la cargaison allait être véhiculée dans le coffre de la BMW JR 12 conduite par Bruneau Laurette. L’équipe à Petit-Verger devait solliciter du renfort auprès des Casernes centrales et un convoi de sept véhicules dépêchés sur les lieux vers les 13h vendredi.
Quelques minutes après la BMW identifiée s’était engagée dans une impasse menant vers cette maison de location. La police avait bloqué l’accès au tout début de l’opération. En attendant, les dépositions en écrites, des membres de la PHQ Special Striking Team avancent que Bruneau Laurette se trouvait à l’étage dans la maison et aurait tenté de fuir en passant par une fenêtre.
Mais, les policiers l’auraient maîtrisé en utilisant de la force, le ton montant crescendo. Bruneau Laurette aurait protesté du fait que la police voulait procéder à son arrestation sans raison valable. Le mandat de perquisition fut sorti et il devait permettre aux officiers de mener la perquisition. La chambre à coucher fut la première dans laquelle se trouvait Bruneau Laurette à être fouillée. Sous le lit, les officiers de police devaient découvrir une première arme à feu et des balles. Sur ce, le suspect fut menotté.
L’autre étape de la perquisition s’est déroulée au rez-de-chaussée où quelque 700 grammes de substance soupçonnée être du cannabis synthétique ont été retrouvés dans la cuisine dans un sac en plastique transparent. Alors, Bruneau Laurette aurait nié que ce serait de la drogue. L’équipe de l’ASP Jagai aurait fait comprendre que les analyses du Forensic Science Laboratory détermineront la nature de cet Exhibit alors que le pistolet improvisé était, lui, dissimulé dans le salon. Pendant toute l’opération à l’intérieur de la maison, le père et le fils avaient été neutralisés avec des éléments costauds de la PHQ Special Striking Team.
C’est visiblement au dernier moment de la perquisition que Bruneau Laurette a été informée que sa BMW devait être fouillée. Le quadragénaire aurait selon ses dires, refusé et une policière lui a montré les clés lui demandant si c’était bien celles du véhicule. Ils l’ont alors emmené dans le garage où les policiers disent avoir utilisé les clés pour ouvrir le coffre qui était fermé.
Des policiers, utilisant des gants, ont alors sorti trois sacs renfermant des paquets avec à l’intérieur une substance gluante soupçonnée être du haschich. La PHQ SST avance que Bruneau Laurette aurait proféré des menaces de devir lanket en citant les noms de certains avocats de l’équipe des Avengers. D’où la décision de l’ASP Jagai de refuser l’accès à Me Sanjeev Teeluckdharry pour rencontrer l’activiste aux Casernes centrales vendredi dernier. Une virulente prise de bec aurait également eu lieu entre Bruneau Laurette et l’ASP Jagai à Petit Verger.
Dans l’immédiat, l’enquête de la MCIT devra réconcilier la version des membres de la PHQ SST à celle de Bruneau Laurette. À la Bail and Remand Court samedi, ce dernier a avancé qu’il dormait dans sa chambre quand il avait été réveillé par des bruits. Il s’était retrouvé en face de deux policiers qui lui ont demandé de « pa bouze » alors qu’un troisième est entré dans la pièce.
L’activiste laisse entendre qu’il a coopéré et une policière lui a montré les clés de la BMW. Mais le suspect avance qu’il ne les avait pas gardés sur une table et il a refusé de les prendre pour ouvrir la voiture. Il a ajouté que le véhicule n’était pas fermé à clé et en sortant, le coffre était déjà ouvert. Il ajoute que les policiers lui ont montré trois sacs qui ne seraient pas à lui et qui renfermaient des Parcels en ajoutant « zot montre mwa, zot dir asis sa ».
Il maintient que la SST l’aurait piégé en plaçant cette drogue dans la voiture et ajoute que les Exhibits retrouvés sous son matelas ne sont pas à lui et que cette fouille ne s’est pas déroulée en sa présence.
Par ailleurs, c’est la Major Crime Investigation Team (MCIT) qui mène l’enquête dans cette affaire depuis vendredi soir. La raison est que des membres de la PHQSST devront déposer en Cour à titre de témoin. Ainsi, l’interrogatoire de Bruneau Laurette et de son fils ne débuteront qu’après des contacts entre leurs hommes de loi et les enquêteurs. De son côté, la MCIT souhaite avant tout avoir confirmation des conclusions des analyses du Forensic Science Laboratory (FSL) de la drogue saisie chez Bruneau Laurette.
Par ailleurs, la MCIT s’intéressera aux mouvements de Bruneau Laurette vendredi matin et les lieux visités au volant de la BMW JR12 avant de regagner son domicile vers midi. Il sera aussi question de ses échanges téléphoniques ce jour-là avec notamment deux téléphones portables saisis et aussi bien qu’un laptop. Les procédures légales, notamment des Judge’s Orders seraient enclenchées à cet effet.
En ce qui concerne la voiture BMW immatriculée JR 12, enregistrée au nom de Joany Barnet Raymond, un habitant de Résidence La Ferme, la MCIT compte établir formellement les dessous de cet aspect de l’enquête. D’ailleurs, cet habitant de La Ferme est fiché par l’ADSU pour une affaire de drogue et il est actuellement en liberté conditionnelle. La police tente de confirmer le fait que le véhicule aurait été en possession de Bruneau Laurette depuis six mois environ.
Bruneau Laurette et son fils ont comparu au tribunal de Moka ce lundi pour les procédures de leur mise en examen provisoire.