Initiative citoyenne : La-Ruche de La-Valette fête ses dix ans

L’association Quartier de Lumière organise vendredi à l’ICJM une table ronde sur le thème : "Face à la pauvreté, l'éducation favorise l'intégration sociale.  Mythes ou Réalités ?"

La-Valette, quartier résidentiel à la périphérie de Bambous, pour ne pas dire agglomération perdue dans Laplenn Deloues, se bat au quotidien pour survivre. L’association Quartier de Lumière (QDL), avec Jeff Manal, directeur de pédagogie et de communication, a pis le pari de gérer association La-Ruche, centre d’éducation et de formation à La Valette, Bambous. Et cela fait dix ans que La-Ruche bourdonne d’activités pour donner un sens aux habitants de cette région délaissés, sauf pour le temps d’obtenir leur vote lors es élections générales. Pour marquer cet événement, Quartier de Lumière organisera vendredi une table ronde à l’Institut Cardinal Jean Margéot de 18 h 00 à 20 h 00 ayant pour thème : « Face à la pauvreté, l’éducation favorise l’intégration sociale.  Mythes ou Réalités ? »

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Jeff Manal n’a pas hésité sur les moyens pour remettre en perspective l’urgence d’un encadrement de base et pour les besoins de ces échanges, il a constitué un panel pluridisciplinaire des plus appropriés. Ainsi, à cette occasion, les intervenants, qui ont signifié leur intention d’y participer sont Rama Sithanen, qui abordera la problématique sous l’angle économique et politique, l’Ombudsperson for Children Rita Venkatasawmy, à travers le prisme du droit des enfants, Gilberte Chung, directrice du SeDEC, avec un regard de pédagogue, Viken Vadeevaloo, avec son expérience dans le socioéducatif, Chantal Fanchette, mémoire de Quartier de Lumière avec pour modératrice, la Dr Bhama Steiger, professeure HES – Suisse.

« Cette table ronde, organisée par Quartier de Lumière, veut se donner pour mission d’apporter sa modeste contribution à la problématique pauvreté-éducation-intégration et d’y apporter des éléments de réponses en tentant de dégager quelques pistes d’actions grâce à l’apport des intervenants et intervenantes », fait comprendre Jeff Manal.

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Fondée par feu Thérèse Tadebois, Quartier de Lumière soutient et accompagne, depuis plus de 15 ans, des familles dans le besoin, en veillant que ces dernières aient « un logement décent […], assurent l’éducation de leurs enfants (et) veillent à leur bien-être général avec pour objectif final qu’ils se prennent en charge et deviennent pleinement autonomes. »
Dans cette même optique que le programme La-Ruche, centre d’éducation et de formation  a démarré et accueille, depuis mars 2012, les enfants et adolescents de La-Valette après les heures de classe.   Le centre leur propose un enseignement divers et varié qui a pour but d’élargir leurs champs de connaissances et de compétences, de développer leur créativité, de leur enseigner les valeurs universelles et de leur redonner confiance en eux.

Dans une communication, Jeff Manal note que « les organisations internationales s’accordent à dire qu’une éducation de qualité réduit l’écart entre riches et pauvres, promeut l’égalité de genre, ouvre des perspectives d’emplois et contribue surtout 4 une meilleure justice sociale. » Il cite Robert Jenkins, directeur mondial pour l’Education à l’UNICEF, qui affirme que «tout enfant a le droit (…) d’apprendre à l’école, d’acquérir les compétences fondamentales qui lui permettront d’atteindre un niveau d’instruction plus élevé et d’obtenir un revenu plus important plus tard dans sa vie, ce qui favorise un développement équitable et une croissance durable.»

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L’animateur de La-Ruche s’interroge : « notre système éducatif agit-il comme tremplin pour l’émancipation éducative, culturelle et socioéconomique des plus démunis ? Est-ce que ce système permet de s’affranchir des situations précaires, tant économique que sociale ? »
Il prend à témoin le fait que chaque année, le taux de « réussite » au PSAC tourne autour de 75%. « Comprenons donc que +/-25% des candidats ne parviennent pas à « [meet] the requirement for the PSAC. » En 2021, 7 866 jeunes, selon le rapport de la Mauritius Examination Syndicate, ont pris part aux examens HSC et, de ce nombre, 7079 ont été reçus. 12 ou 13 ans plus tôt, combien étaient-ils à entamer leur scolarité ? Autrement dit, quel est le pourcentage d’enfants entrant en primaire qui arrive 4 la HSC et/ou aux études universitaires ? Ces chiffres cachent des vies, des enfants, des rêves… », poursuit-il.

« Où est-ce que le bât blesse ? Est-ce dès la petite-enfance ou durant le cycle primaire ? Y a-t-il un lien de cause à effet entre la perpétuation de la précarité et de la pauvreté (ex. pauvreté intergénérationnelle) et le système éducatif ? Est-ce que notre système d’ instruction éducative permet [réellement] à l’enfant de s’insérer dans le tissu socio-économique local et d’accéder a un emploi stable et durable ,» Autant de questions qui se posent en prélude à la table ronde de l’ICJM de ce vendredi.

Sur le terrain depuis bientôt 15 ans, Quartier de Lumière a acquis expériences et connaissances dans le domaine de l’intervention auprès de personnes et familles en situation de précarité et d’extrême pauvreté. Faisant sienne la pensée de Barack Obama que « le meilleur programme anti-pauvreté est une éducation de classe mondiale », l’association croit résolument dans l’apport de l’éducation dans le développement humain.
« Même si notre champ d’ action se limite à La-Valette, nous pouvons dire que les communautés en situation de pauvreté ont du mal a se frayer un chemin dans le labyrinthe du système éducatif mauricien », rajoute Jeff Manal.

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