Vishnu Armon (42 ans) reste en détention policière après son inculpation provisoire au tribunal de Souillac, hier, pour Killing Animal sous l’Animal Welfare Act. La police a objecté à sa remise en liberté conditionnelle en évoquant sa propre sécurité. Depuis que ses clients à Surinam ont appris qu’il leur a vendu de la chair canine qu’il a fait passer pour du bouc, ils veulent lui régler son compte. La Criminal Investigation Division (CID) du Sud soupçonne que Vishnu Armon a dupé tout le monde afin de payer sa dose de drogue. Selon son entourage, il est un toxicomane et en plus, il n’a pas de travail fixe. Il a tout avoué lors de son interrogatoire en fin de semaine.
Vishnu Armon était recherché par la police depuis six mois et d’ailleurs, il n’est pas un inconnu des autorités. En novembre 2013, la Cour intermédiaire l’avait condamné à sept ans de prison pour avoir brûlé vif son beau-frère. En février 2011, il avait versé du rhum sur la victime avant de faire craquer une allumette. Les deux se disputaient souvent.
Vishnu Armon avait dit avoir commis cet acte sous l’effet de l’alcool et qu’il n’avait pas l’intention d’ôter la vie de l’époux de sa sœur. Justement, sa sœur avait porté plainte contre lui il y a six mois après la disparition de son chien. Elle avait vu le suspect emmener l’animal. Plus tard, elle a vu son frère en bordure de route qui vendait de la viande. Il prétendait que c’était du bouc.
Mais l’odeur forte lui a fait penser qu’il pourrait plutôt s’agir de son chien. Lorsqu’elle a accusé Vishnu Armon d’avoir tué son animal, le suspect l’a couvert d’injures et il est parti. Néanmoins, elle avait pu prendre un morceau de viande dans la tente de son frère qu’elle a remis à la police. Le résultat d’analyse a confirmé qu’il s’agit bien de la viande de chien. Et depuis, un mandat d’arrêt a été émis par la Cour de district de Savanne contre le quadragénaire. Ce dernier a pu fausser compagnie aux policiers. D’ailleurs, il était en liberté conditionnelle pour une affaire de vol et devait signaler sa présence au poste de police régulière. Engagement qu’il n’a pas respecté. Et c’est à Port-Louis que l’équipe de l’inspecteur Seewoo de la Special Cell de la SSU l’a appréhendé, jeudi, alors qu’il marchait dans la rue. Il a été confié à la CID Sud.
Lors de son interrogatoire, Vishnu Armon a expliqué avoir vendu de la viande de chien à un prix réduit de Rs 300 le kilo. Il a berné ses clients en disant que c’était de la viande de bouc et de cabri. C’est plus particulièrement à African Town, dans le Sud, qu’il écoulait sa marchandise. La police soupçonne que le quadragénaire a tué d’autres chiens dans la localité pour les vendre. Il utilisait de l’argent pour acheter de la drogue.